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Maux de tête : en partie psychologique !

Maux de tête : en partie psychologique !© IstockVous souffrez de maux de tête récurrents ? Peut-être sont-ils d'origine "psy"... "Les céphalées de tension* qui concernent 8% de la population, ont généralement une explication psychologique", explique le Dr Marie-Paule Lagrange, psychologue.

Etes-vous concerné(e) ? "Le stress joue un rôle important dans la survenue de céphalées de tension", précise la spécialiste. Un divorce, un décès, un harcèlement professionnel… peuvent en être à l'origine.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? Parmi les hypothèses avancées : "Le stress pourrait déclencher une déshydratation des voies respiratoires dans la zone des sinus et déclencher le mal de tête", explique le Dr Lagrange.

Attention : Le mal de tête ne peut être envisagé comme une manifestation psychosomatique que si un bilan médical n'a démontré aucune maladie sous-jacente.

*La céphalée de tension est un mal de tête spécifique, qui apparaît de manière brutale, peut persister des jours et être d'intensité légère à modérée. Elle provoque une douleur générale ou unilatérale, irradiant parfois jusqu'au cou.

Mal de dos : l'anxiété et le stress souvent en cause

8 Français sur 10 souffriraient de douleurs de dos au cours de leur vie. On le sait trop peu, mais ces douleurs peuvent être d'origine psychologique...

Etes-vous concerné(e) ? Anxiété, inquiétude, stress... "De nombreux facteurs psychiques peuvent favoriser le mal de dos", explique le Dr Jean-Pierre Marguaritte, kinésithérapeute et ostéopathe. Une étude américaine sur 25 personnes a démontré que les personnes soumises à un stress verbal important utilisaient mal leurs muscles du dos pour soulever une charge, ce qui provoquait chez elles contractures et douleurs.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Le stress peut entraîner des tensions musculaires qui engendrent des mauvais fonctionnements articulaires, des pressions anormales, et faire mal au dos", précise le Dr Jean-Jacques Petit, chiropraticien.

Attention : Même s'ils sont d'origine "psy", les symptômes sont bien réels, il ne faut pas les négliger et consulter un médecin.

Troubles digestifs : souvent liés au mental

Troubles digestifs : souvent liés au mental© IstockConstipation, nausées, douleurs abdominales… 1 Français sur 2 souffrirait périodiquement de troubles digestifs fonctionnels (sans cause médicale identifiable). Bien souvent, ceux-ci sont liés à l'état psychologique.

Etes-vous concerné(e) ? "Le stress peut favoriser et accentuer les troubles digestifs fonctionnels comme la constipation, les douleurs digestives...", explique le Dr Axel Balian, gastro-entérologue.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? Le stress est associé à une libération d’adrénaline dans le corps, qui a notamment pour effet de ralentir la digestion. Il augmente aussi la sécrétion d’acide gastrique, favorisant les brûlures d’estomac.

Attention : Ces symptômes, même s'ils sont liés à l'état psychologique, sont bien réels. Il ne faut pas les négliger et en parler à un médecin, surtout s'ils deviennent chroniques. "Ils peuvent être graves", rappelle le Dr Maurice Bensoussan, psychiatre.

Cancers : attention aux émotions négatives !

Même si aucune étude n'en a encore apporté la preuve, "il y a réellement des raisons de penser qu’il y a un impact très fort entre l’état psychologique et la survenue d'un cancer", avance le Dr Bertrand Gilot, psychiatre.

Etes-vous concerné(e) ? Traumatismes, chômage, divorce, rupture… De nombreux événements générateurs de stress pourraient participer au déclenchement d'un cancer. Plus encore si ces émotions négatives sont refoulées. "Parmi les gens revenus des camps de concentration qui n’ont pas pu parler de leur souffrance, beaucoup sont décédés du cancer", rappelle le spécialiste.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? En affectant le fonctionnement du système immunitaire, le stress l’empêcherait de jouer son rôle de protection contre les infections et de destruction des cellules cancéreuses.

Attention : Seul un médecin est en mesure de déterminer le caractère psychologique d'une maladie. "On n’attrape pas un cancer parce qu’on n’a pas le moral", rassure le Dr Gilot.

Ulcère : des formes psychosomatiques

Ulcère : des formes psychosomatiques© IstockL’ulcère est l'une des premières maladies à avoir été considérée comme psychosomatique. Situé au niveau de l'estomac ou du duodénum (première partie de l'intestin grêle), il se caractérise par une plaie ouverte dans la muqueuse entraînant lourdeurs, nausées, ballonnements, brûlures, crampes nocturnes...

Etes-vous concerné(e) ? On sait depuis 2005 que le stress ne peut pas à lui seul être à l'origine des ulcères, et que c'est une bactérie, l'Helicobacter Pylori, qui s'attaquerait à la muqueuse. Le stress n'en reste pas moins un élément participatif.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Le stress affaiblit le système immunitaire, ce qui favorise le développement des bactéries et des infections", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Sa manifestation la plus flagrante concerne des ulcères développés par certaines personnes hospitalisées, notamment en réanimation. "Il s'agit là de stress médical très fort, concernant des patients dans le coma, atteints d'affections très graves. On peut parler alors d'ulcères de stress", précise le Dr Axel Balian, gastro-entérologue.

Hypertension : elle est favorisée par le stress

"L'état psychologique peut jouer sur l'hypertension artérielle", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Cette hypothèse - encore polémique - ne date pas d’aujourd’hui. En 1953, Jacques Lacan, célèbre médecin et psychanalyste français, la soutenait déjà dans son article Considérations psychosomatiques de l’hypertension artérielle.

Etes-vous concerné(e) ? On attribue les effets néfastes au stress chronique et aux tensions récurrentes sur l'hypertension.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Le stress entraîne la sécrétion de l'adrénaline, hormone qui génère une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux), d'où une élévation de la pression artérielle", explique le Dr Bruno Schnebert, cardiologue.

A noter : S'il peut favoriser l'hypertension, le stress ne peut, seul, en être à l'origine.

Attention : Même d'origine "psy", une hausse de la tension ne doit pas être prise à la légère. Il faut en parler à son médecin généraliste ou son cardiologue.

L’angine, liée aux angoisses...

L’angine, liée aux angoisses...© Istock"L’angine est un excellent exemple de maladie psychosomatique", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Dans la sphère ORL, c'est même la plus courante !

Etes-vous concerné(e) ? "L'angine revient souvent en période de stress et/ou d’angoisse et/ou de dépression."

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Dans ces moments là, l'immunité de l'organisme baisse, ce qui permet le développement des infections. Les microbes que nous hébergeons habituellement sans problème et que notre système immunitaire tolère déclenchent la maladie, l'angine."

Attention : Qu'elle soit d'origine psychologique ou non, une angine doit obligatoirement donner lieu à une consultation médicale.

Allergies : le stress à l'origine des réactions

"L’allergie, c’est dans la tête." On l'entend souvent... à raison.

Etes-vous concerné(e) ? Le stress et l'anxiété sont les principaux facteurs psychiques mis en cause dans les épisodes allergiques. Une étude américaine réalisée auprès de 28 personnes souffrant d’allergies saisonnières a démontré que celles stressées et anxieuses pouvaient doubler jusqu’à 50 % leurs réactions allergiques aux rhinites allergiques. Les participants les plus stressés étaient par ailleurs quatre fois plus susceptibles d’être victimes d’une crise d’allergie.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? Les mécanismes d'action ne sont pas clairement établis. Cependant, les chercheurs de l'étude ont remarqué, via des analyses sanguines, qu'en situation de stress, l’organisme produisait davantage de lymphocytes (marqueurs de la réaction allergique).

Attention : Même si vous pensez que votre allergie est en partie psychologique, le symptôme est bien réel. Consultez. Quelle que soit son origine, l'allergie est une maladie inflammatoire qui nécessite un suivi régulier.

Asthme : toujours chercher un facteur "psy" !

Asthme : toujours chercher un facteur "psy" !© IstockOn a longtemps dit que l'asthme était une maladie uniquement d'origine psychosomatique. C'est faux, mais l'impact psychique sur les crises reste bien réel.

Etes-vous concerné(e) ? "L'anxiété, le stress et les soucis peuvent aggraver un asthme existant", explique l'association Asthme et Allergies. "En cas de crises, il faut rechercher si un événement psychologique ne participe pas à leur déclenchement", confirme le Dr Maurice Bensoussan, psychiatre.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? Ce n'est pas clairement établi. Néanmoins, des chercheurs américains ont démontré en 2005 que dire des mots stressants ("sifflement", "solitude"...) à des personnes asthmatiques active certaines zones du cerveau avec pour conséquence un accroissement des réactions inflammatoires et de l'intensité des crises.

Attention : Même d'origine psychosomatique, la crise ne doit en aucun cas être minorée. L'asthme est une maladie mortelle.

Psoriasis : détendez-vous !

Le psoriasis qui touche les genoux, le cuir chevelu ou le visage concerne environ trois millions de Français. Comme beaucoup de maladies de peau, il peut avoir une origine psychosomatique.

Etes-vous concerné(e) ? "Le stress chronique ou aigu peut aggraver le psoriasis. Même s'il ne fait pas tout (il y a à la base une anomalie dans le fonctionnement de la peau), il est très fréquent qu'il déclenche des poussées", explique le Dr Nina Roos, dermatologue.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? Ce phénomène serait dû à la libération en cas de stress de substances (appelées "neuromédiateurs") favorisant l’inflammation de la peau.

Conseil : Consultez et limitez les sources de stress le plus possible. Yoga, activité physique, séances de massages…Détendez-vous pour casser le cercle vicieux. Plus on est stressé, plus on a de crises et plus on a de crises, plus on est stressé.

Troubles sexuels : certaines émotions en cause...

Troubles sexuels : certaines émotions en cause...© IstockBaisse de désir, de plaisir, dysfonction érectile… "Le plus souvent, les troubles sexuels sont de nature psychologique", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Selon le laboratoire pharmaceutique Lilly, les troubles de l'érection seraient d'origine "psy" dans 20% des cas.

Etes-vous concerné(e) ? "La dépression ou un stress important peuvent diminuer le désir et l'intensité du plaisir", explique le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Le désir et le plaisir entraînent la sécrétion d'hormones et neurohormones qui imbibent notre cerveau et entraînent des réactions (raidissement des mamelons par exemple). En cas de perturbations psychiques, la bonne transmission des émotions et leur traduction physique sont entravées", explique la spécialiste. Par ailleurs, un stress chronique favoriserait la diminution du taux de testostérone, l'hormone du désir.

Attention : D'origine psychologique ou non, il ne faut pas laisser les troubles sexuels s'installer. Parlez-en à un médecin.

Eczéma : gare au moral !

L’eczéma est clairement "considéré comme une maladie psychosomatique", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. "Certaines personnes sont d'ailleurs conscientes que leurs poussées sont liées à leur état psychologique." Le moral est souvent en cause dans la survenue des poussées.

Etes-vous concerné(e) ? "Le stress sous toutes ses formes (psychologique, physique) aggrave les maladies cutanées, en particulier l'eczéma", explique le Dr Nina Roos, dermatologue.

Qu'est-ce qui déclenche la réaction physique ? "Quand on est stressé, cela entraîne la libération de molécules (appelées "neuropeptides") dans la peau qui favorisent son inflammation. Cela peut conduire, chez des terrains prédisposés, à déclencher des anomalies comme l'eczéma", précise le Dr Roos.

Attention : Même si vous pensez que vos poussées d'eczéma sont liées à votre état psychologique, vous devez quand même en parler à un médecin. L'eczéma n'est pas une maladie anodine.

L'esprit accroît également l'effet des médicaments !

L'esprit accroît également l'effet des médicaments !© IstockL'effet placebo, vous connaissez ? Vous en avez peut-être déjà fait l'expérience. Ce phénomène, caractérisé par le soulagement d'un symptôme après la prise d'une substance dépourvue de principes actifs, est encore une preuve du lien existant entre notre état d'esprit et le corps. La prise d'un médicament en lequel le malade a totalement confiance déclenche dans le cerveau la sécrétion de substances (endorphines et dopamine) qui soulagent la douleur. Ainsi, un antidépresseur peut améliorer des symptômes dépressifs après seulement quelques jours, alors qu'il lui faut en réalité plusieurs semaines avant de vraiment agir. Même chose pour l'aspirine qui soulage un mal de tête en quelques minutes, au lieu de quelques heures. Des psychiatres ont même observé que l'effet placebo pouvait se manifester simplement après avoir consulté son médecin.

Comment être sûr(e) de l'origine psychosomatique ?

"Dans l'absolu, on peut considérer que tous les symptômes corporels peuvent avoir une origine psychologique", explique le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Comment savoir quand il s'agit vraiment de psychosomatisme ? "C'est difficile à dépister, surtout quand il s'agit de troubles douloureux, comme le mal de tête, qui peuvent avoir beaucoup d'autres causes. De plus, un symptôme qu'il soit psychologique ou non se manifeste de la même manière", répond notre interlocuteur. La solution ? "C'est au médecin de chercher à comprendre la part médicale et la part psychologique du symptôme."

Symptômes psychosomatiques : qui consulter ?

Symptômes psychosomatiques : qui consulter ?© IstockMal de tête, nausée, eczéma... Vous pensez que vos symptômes sont peut-être psychosomatiques ? Dans ce cas, la première chose à faire est d'aller consulter votre médecin généraliste. "Cela permettra de s'assurer de la cause du trouble. Il faut le faire pour n'importe quel symptôme physique", confirme le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. D'autant qu'il peut arriver que la simple consultation du médecin, le fait de discuter avec lui, de se libérer suffise à aller mieux. Dans le cas contraire, le praticien vous orientera dans un deuxième temps vers un spécialiste de la sphère psychologique (psychologue, psychiatre). "Il ne faut pas aller consulter directement l'un de ces spécialistes. Il serait dangereux de mettre tout le symptôme sur le compte de la psychologie."

Maladies "psy" : des personnes plus à risque ?

Certaines personnes semblent plus à risque de présenter des troubles psychosomatiques. Lesquelles ? "Le plus souvent, il s'agit de personnes qui ont du mal à exprimer leurs émotions. Résultat : ces dernières se manifestent par le corps", répond le Dr Bertrand Gilot, psychiatre. Et il rappelle : "Le rapport à la douleur, à la doléance et à la souffrance est éminemment subjectif. En fonction de la personnalité, on ne réagit pas de la même façon, on ne se plaint pas de la même façon. Ceux qui se plaignent beaucoup vont plus facilement se libérer à la différence de ceux qui sont plus sur le contrôle d'eux-mêmes."

Sources

- Inpes

- OMS

Le symptôme psychosomatique, André Calza et Maurice Contant, ed, Ellipses, 2002

Plaisir féminin, une méthode inédite, Dr Marie-Claude Benattar, ed.Josette Lyon, 2008

- Kiecolt-Glaser, Glaser and Marshall on the project were William Malarkey, professor of internal medicine; Stanley Lemeshow, professor and dean of public health; Kathi Heffner from Ohio University; Kyle Porter, Cathie Atkinson and Byron Laskowski, all from Ohio State

Les événements stressants de la vie favorisent les manifestations d’asthme et de l’atopie. M. Kilpeläinen, M. Koskenvuo*, H. Helenius and E. O. Terho dans Clinical & Experimental Allergy Volume 32 Issue 2 Page 256 - February 2002

- Rosenkranz M.A. et coll., Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 2 septembre 2005 ; Hark W.T. et coll., Ann. Allergy Asthma Immunol., 94 (2) : 247-50, 2004.

 - Kiecolt-Glaser J, Glaser R, Marshall G, et al. Stress, anxiety can make allergy attacks even more miserable and last longer. [Présentation lors du congrès annuel de l’American Psychological Association tenu à Boston le 14 août dernier].

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