
- 1 - Contre-indications : quand éviter les probiotiques ?
- 2 - Ballonnement, gaz, mal de ventre, constipation... Qu’en est-il des effets secondaires ?
- 3 - Combien de probiotiques prendre pour une cure efficace ?
- 4 - Quels sont les meilleurs probiotiques pour la flore intestinale et le microbiote intime ?
Vous rêvez d'un meilleur bien-être digestif ? Vous avez des petits soucis gynécos ou souffrez d’obésité ? Vous avez peut-être besoin de consommer plus de probiotiques. Ces “bonnes bactéries”, situées dans la flore intestinale, jouent un rôle clé dans le maintien d'un bon équilibre. Or, cette symbiose joue un rôle important dans la digestion, l’absorption des nutriments, la protection contre certaines infections, et même dans notre humeur !
Mais comment retrouver l'équilibre d'un microbiote intestinal en dysbiose ? On trouve des probiotiques dans nos assiettes, via les aliments fermentés, à base d'acide lactique. Le yaourt et certains produits laitiers, la choucroute ou le kimchi en sont d’excellentes sources. Mais il est également possible de consommer des probiotiques en compléments alimentaires ! On les retrouve souvent sous différents noms (ultra-levure, etc), en pharmacie ou même sur internet. Mais attention : bien qu’ils soient inoffensifs, mieux vaut ne pas les consommer n’importe comment.
Contre-indications : quand éviter les probiotiques ?
À ce sujet, le gastroentérologue et expert du microbiote intestinal William Berrebi se veut tout de même rassurant. Selon lui, les probiotiques, étant des bactéries naturellement présentes dans le corps, peuvent être prescrites à tout le monde, quel que soit l’âge. “Il n’y a pas de restriction, même pour les bébés et les femmes enceintes !”, précise-t-il.
La seule exception ? Pour les personnes atteintes de pullulation bactérienne et de l’intestin grêle connu sous le nom de Small Intestinal Bacterial Overgrowth (SIBO). L’expert explique que “les signes cliniques sont très proches du syndrome de l'intestin irritable (SII), c’est pourquoi on les confond souvent”. Seulement, le SII est une dysbiose du côlon, que l’on peut améliorer grâce aux probiotiques. “À l’inverse, le SIBO étant une prolifération de bactéries dans l’intestin grêle, consommer davantage de bactéries n’aide pas”, ajoute le spécialiste. Heureusement, il précise que ce syndrome est plus rare, et constitue la seule situation clinique dans laquelle les patients ne sont pas améliorés par les probiotiques.
Ballonnement, gaz, mal de ventre, constipation... Qu’en est-il des effets secondaires ?
Les probiotiques peuvent-ils nous faire du mal ? Selon le Dr William Berrebi, “c’est donc uniquement dans le cadre du SIBO qu’il est possible d’observer des effets secondaires légers, comme des ballonnements ou des gaz. Mais, encore une fois, c’est un cas très exceptionnel”. Si vous n’êtes pas concerné par ce syndrome, vous pouvez donc les consommer en toute tranquillité.
Le médecin conclut en déclarant qu’il existe, dans la littérature scientifique, de très rares cas où des patients en réanimation, ou des personnes fortement immunodéprimés ont mal réagi à une supplémentation en probiotiques. Ces levures se sont développées de manière anormale, provoquant une infection fongique. Il rassure en répétant que ces exemples sont rarissimes : “Je n’en ai jamais vu dans l’ensemble de ma carrière !”.
Combien de probiotiques prendre pour une cure efficace ?
Pour votre bien-être, vous pouvez consommer “autant de probiotiques que vous le souhaitez” selon le gastroentérologue. “Les produits vendus contiennent en général autour d’un milliard d’unités de bactéries chacune. C’est la quantité suffisante, et bien que certaines en possèdent encore plus, rien ne prouve que cela soit plus efficace”. L’expert ajoute qu’il n’y a pas de durée maximum pour profiter des bienfaits des probiotiques.
Pour rappel, les cures de probiotiques ciblent principalement :
- le SII quel que soit son type (constipation, diarrhée ou mixte)
- la prévention de la diarrhée due aux antibiotiques
- la rectocolite hémorragique
- les infections gynécologiques récurrentes, comme les mycoses ou la
vaginose bactérienne - pour lutter contre l’obésité et ses complications, comme la maladie du foie gras
- le stress et la dépression
À quel moment prendre vos probiotiques en compléments alimentaires ? Afin d'augmenter leurs effets bénéfiques, il est plus avantageux de les consommer à jeun, lorsque l'acide gastrique est moins concentré. Ce dernier, qui détruit les micro-organismes, laissera donc passer davantage de bonnes bactéries si la prise est faite quelques minutes avant le repas.
Quels sont les meilleurs probiotiques pour la flore intestinale et le microbiote intime ?
“Il n’y a pas de probiotique universel. Cependant, ce qui compte est de bien choisir la souche adaptée au besoin spécifique que vous souhaitez traiter", affirme William Berrebi. L'efficacité des probiotiques dépend de ce que vous vous souhaitez cibler. Le risque ? Prendre le mauvais type de probiotiques ne fera pas empirer la situation, mais vous pouvez n’avoir aucun résultat. En plus de dépenser de l'argent pour rien, cela retardera la prise en charge que vous souhaitiez à l'origine.
Et l’expert d'ajouter : “En pratique, j’ai constaté que cette erreur survient souvent. En achetant des probiotiques en compléments alimentaires en pharmacie ou parce qu’on les voit sur les réseaux sociaux, ils sont pris à l’aveugle.” La solution ? Pour maximiser les effets positifs sur votre bien-être, consultez un professionnel de santé spécialisé. Ce dernier saura quel produit vous recommander selon si vous voulez restaurer votre flore intestinale, ou autre chose. "Même en pharmacie, les allégations concernant les souches peuvent induire en erreur", conclut l'expert du microbiote intestinal.
Sources : Interview du Dr William Berrebi, gastroentérologue et expert du microbiote, ambassadeur du French gut. Auteur de Médecine microbiotique et Mission Ventre Plat (éditions Marabout).
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