Syndrome du vagin d’hiver : mythe ou réalité ?Adobe Stock

C’est dans le journal britannique The Sun que Mary Burke, ancienne sage-femme et infirmière clinicienne principale à la London Bridge Plastic Surgery & Aesthetic Clinic a évoqué le "winter vagina", autrement dit, le syndrome du "vagin d'hiver". Il s’agirait de sécheresses vaginales causées par le froid. Nous avons voulu démêler le vrai du faux avec notre experte, gynécologue, Odile Bagot.

Différents types de sécheresses vaginales

“Il faut distinguer la sécheresse du vagin et l’impression de sécheresse extérieure qui est assimilée à une gêne, un inconfort” précise Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg.

“La sécheresse vaginale est souvent causée par un manque de lubrification du vagin. Ainsi, les rapports sexuels peuvent être douloureux. En revanche, si on parle de sécheresse externe, elle peut être induite par vulvovaginite (inflammation de la vulve et du vagin), causée par une infection d'origine bactérienne, parasitaire ou mycosique (champignon)” précise notre experte.

Certaines activités peuvent modifier l’écosystème du vagin

“Je n’avais jamais entendu parler du syndrome du vagin d’hiver. En effet, le vagin est un écosystème stable qui peut évoluer avec les hormones, mais pas à cause des événements climatiques” explique Odile Bagot.

“Les vêtements plus serrés portés en hiver, les différences de température en extérieur et dans les habitations, pourraient, peut-être, entraîner une irritation ou une sécheresse vulvaire, c’est là l’explication la plus plausible pour ce surprenant "vagin d’hiver"! En revanche, si une saison peut entraîner des modifications du pH du vagin ce serait plutôt pendant la période estivale où on peut être amenée à se baigner régulièrement dans la piscine ou la mer. D’autre part, l’activité sexuelle fréquente peut, elle aussi, modifier le pH du vagin et entraîner un inconfort chez les femmes” note la gynécologue.

Plus de mycoses après les fêtes de fin d’années ?

“J’ai pu remarquer dans ma pratique que de nombreuses femmes consultaient pour une mycose ou une vulvovaginite dans les premières semaines de janvier. Peut-être que le changement de rythme et une alimentation différente peut influer sur ce point, mais il n’y a aucune preuve scientifique à ce sujet” précise Odile Bagot.

Que faire en cas de sécheresse vaginale ?

“Il existe des crèmes cicatrisantes et/ou hydratantes disponibles en libre-service en pharmacie lorsqu'on ressent une gêne extérieure. Si le problème n’est pas réglé avec la crème, on peut mesurer le pH du vagin et faire le diagnostic différentiel entre mycose ou vaginose grâce à un test disponible également en pharmacie sans ordonnance. En cas de mycose, des traitements peuvent être fournis, eux aussi sans ordonnance. En revanche, si les femmes ressentent d’autres symptômes comme des pertes vaginales odorantes et/ou des démangeaisons, mieux vaut consulter” explique la gynécologue.

L’experte ajoute que certaines pratiques peuvent être risquées sur le long terme, à savoir l’épilation définitive au laser, notamment au niveau des grandes lèvres : “avec les années, ce type d’épilation peut être néfaste, car cela détruit les glandes sébacées des grandes lèvres ce qui les rend beaucoup plus fragiles.” Ainsi, pour préserver votre vulve, il est recommandé d’éviter les épilations définitives et/ou trop fréquentes.

mots-clés : vagin, hiver, Mycose
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