Une pétition de la ligue contre le cancer pour interdire l’aspartameIstock
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Non à l’aspartame ? Onze pays européens, dont la France, s’associent pour partager une pétition visant à interdire cet additif. L'aspartame est un édulcorant artificiel, donc un produit de synthèse, au goût sucré. Il est composé de deux acides aminés, l'acide L-aspartique et la L-phénylalanine.

Son pouvoir sucrant, 200 fois supérieur à celui du sucre classique, est utilisé comme substitut dans l’industrie alimentaire. En effet, il permet de remplacer le saccharose, et insi d'éviter ses méfaits sur la santé. En effet, un excès de sucre augmente les risques de prise de poids, de diabète et autres troubles cardiométaboliques, ou encore de caries dentaires.

Éviter le sucre, soit, mais à quel prix ?

L’aspartame, un édulcorant cancérigène, et pas que

Les risques de l'aspartame sur la santé sont étudiés depuis des décennies, et aujourd’hui bien avérés. En juillet 2023, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé cet additif comme cancérigène. Cette conclusion fait suite à une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) menée entre 2009 et 2021 sur plus de 100 000 adultes en France. Cette dernière avait lié la consommation d’aspartame et le risque de développer des cancers. Tous les types de cancers sont concernés, bien que les risques les plus élevés portent sur les cancers du sein et ceux liés à l’obésité.

Mais le cancer n’est pas le seul danger de l’aspartame. Suivant la même méthodologie, l’Inserm a mené une étude s'appuyant sur les données de plus de 100 000 adultes français. Elle a révélé que la consommation d’aspartame était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, et plus précisément de maladies cérébrovasculaires. Des études ont également suspecté cet additif d'altérer la mémoire, ou d'augmenter l'anxiété.

Plus étonnant encore : vous pensiez que consommer de l’aspartame pour remplacer le sucre permettait de réduire le risque de diabète ? C’est tout l’inverse ! Une troisième étude de l’Inserm, publiée dès 2013, a été menée sur plus de 66 000 femmes françaises. Les résultats indiquent qu’“à quantité égale consommée, le risque de diabète est plus élevé lorsqu’il s’agit de boissons allégées en sucres que de boissons sucrées classiques.”

Une pétition de la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka

Un réel enjeu de santé publique donc, surtout lorsque l’on sait qu’“un Européen sur deux consomme régulièrement des produits contenant de l’aspartame”, selon un sondage de l’ONG Foodwatch. Face à ces risques, ce mardi 4 février 2025, une pétition est lancée dans toute l’Europe. Le but ? Obtenir l'interdiction de l’aspartame dans tous les aliments et boissons mis en vente sur le marché européen.

La mobilisation a déjà récolté plus de 22 000 signatures en quelques heures. Elle est portée, en France, par l'association la Ligue contre le cancer, Foodwatch, et Yuka (application française de nutrition qui analyse l’impact des aliments sur la santé). À travers l’Europe, elle s’organise également dans dix autres pays : il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, ainsi que l’Autriche. Cette pétition s’adresse aux gouvernements des onze états concernés, mais également à la Commission européenne.

“Un additif qui n’apporte rien à part des risques pour la santé ne devrait pas être présent dans notre alimentation : c’est la base du principe de précaution”, conclut Camille Dorioz, Responsable de campagnes Foodwatch France.

Dans quoi trouve-t-on de l’aspartame ?

Malgré ces résultats alarmants, l’aspartame est toujours présent dans 2 500 produits du supermarché. Pour vérifier si un aliment en contient, recherchez la mention “E 951” dans la liste des ingrédients. Il s’agit la plupart du temps, de versions allégées en sucres de produits normalement sucrés.

On retrouve majoritairement l'aspartame dans les sodas allégés en sucres, appelés “light” ou “zéro”. Foodwatch cite notamment les références Coca-Cola Zero, Pepsi Max ou encore Sprite Zero. Or, le risque de cancer commence à partir d’une demi canette par jour. Ces boissons gazeuses représentent 94 % de la consommation d’aspartame.

En plus des sodas, des marques de boissons énergisantes contiennent également de l’aspartame : c'est le cas notamment de Powerade. En outre, l’édulcorant figure également dans la liste d'ingrédients de certains desserts comme les yaourts Yoplat 0 %, ou encore des chewing-gums, comme Mentos..