
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir mal après avoir mangé de la nourriture chinoise ? À moins que vous ayez vraiment exagéré sur les quantités, il est possible que vous souffriez du “syndrome du restaurant chinois” ! Découvert en 1968, ce phénomène incongru reste rare, mais bien réel.
Appelé ainsi car il intervient particulièrement après avoir mangé dans un restaurant chinois, ce syndrome est décrit comme un malaise entraînant plusieurs symptômes. Parmi eux, on recense par exemple :
- des maux de tête
- des nausées
- des bouffées de chaleur et sueurs
- une tension et/un rougissement du visage
- une oppression thoracique
- de l’anxiété
En cause : le glutamate, un additif très courant
Mais pourquoi ce nom ? Ce syndrome est associé à une réaction d’hypersensibilité à un exhausteur de goût, très souvent présent dans la nourriture de l'Asie de l’Est, et surtout chinoise. Son nom : le glutamate monosodique (GMS). On peut le retrouver par exemple dans des plats comme le porc au caramel, les nems, les soupes, les nouilles ou encore le riz cantonais. C’est aussi l’un des principaux composants de la sauce soja.
Mais pas seulement. Aussi appelé glutamate de sodium, cet additif est l’exhausteur de goût le plus utilisé, rien que ça ! Il donne une saveur umami aux aliments, qui permet de limiter l'utilisation de matières premières sans faire l’impasse sur le goût. Il est donc présent dans la composition de très nombreux produits du quotidien, comme l’huile, les conserves de légumes, les chips, les sauces, les boissons gazeuses, la charcuterie, le sel et le poivre, etc.
Quels sont les effets du glutamate sur la santé ?
Comment le repérer ? On le retrouve au supermarché sous le sigle E261, mais il arrive aussi qu’il ne soit pas indiqué... Pourtant, le GMS est déjà connu pour ses dangers sur la santé. Il est autorisé par la réglementation européenne, mais à petite dose. Et pour cause ! Cet additif est accusé d’avoir des effets :
- neurotoxiques
- reprotoxiques et embryotoxiques.
- d’être en lien avec certaines maladies neurodégénératives
Bien que ces effets ne soient pas encore prouvés, les suspicions sont assez importantes pour que l’Union européenne ait mis en place une dose journalière admissible (DJA) pour cette substance. Seulement, cette dose peut très facilement être dépassée en consommant des aliments du quotidien. À noter que lorsqu'il n'est pas directement indiqué dans la composition, le GMS peut tout de même être présent dans d’autres substances comme les extraits de levure, la levure hydrolysée ou autolysée, les extraits de soja, ou encore l’isolat de protéines.
Alors, comment faire ? Nul besoin d’éliminer totalement cet additif de votre alimentation. Vous pouvez simplement en limiter la consommation, en vérifiant les étiquettes et en vous tournant vers des aliments bruts plutôt que de produits hypertransformés, plus à risque.
Que faire en cas d'hypersensibilité au glutamate de sodium ?
Heureusement, ce syndrome ne présente en réalité pas de danger ! Les symptômes apparaissent rapidement après l’ingestion des aliments qui les provoquent, mais disparaissent tout aussi vite. Aucun médicament n’est nécessaire : si vous vous sentez mal, asseyez-vous, prenez un peu d’eau et respirez calmement.
La crise devrait passer au bout de quelques minutes, voire quelques heures. Si jamais ce n’est pas le cas et que vous remarquez des symptômes qui empirent après plusieurs heures, n'hésitez pas à consulter un professionnel de santé : vous souffrez peut-être d’une autre pathologie mise en évidence par cette crise.
À noter surtout que le risque de souffrir de ce syndrome reste très faible. Nous ne sommes pas tous égaux à ce sujet : seule une petite partie de la population est touchée par l’hypersensibilité au glutamate de sodium.