
Habituellement, j’étais plutôt une très grosse consommatrice de viande : j’en mangeais deux à trois fois par jour, tous les jours. Il faut savoir que j’ai des troubles du comportement alimentaire (TCA), donc je me force à être plutôt indulgente avec mes envies, à ne pas trop me poser de restrictions. Mais cet excès de viande, ça se ressent sur mon corps. Surtout la viande rouge, que je mange en majorité. Ça me crée des maux d’estomac, des remontées acides…
A lire aussi :
Pourquoi opter pour un régime végétarien après 60 ans ?Je voulais vraiment sortir de ma zone de confort
C’est pourquoi, en voyant des personnes végétariennes autour de moi, et en m’informant des effets de l’excès de viande sur la santé, j’ai voulu me lancer un défi : un mois sans viande ! Je voulais vraiment sortir de ma zone de confort. L’objectif était surtout de mesurer les effets sur ma santé, mais j’avais aussi une approche éthique : je connais l’impact de la viande, surtout rouge, sur l’empreinte carbone, et sur le bien-être animal.
C’est pourquoi, même si j’en mangeais beaucoup, je faisais déjà attention à la viande ou les œufs que j’achetais. Mais idéalement, je pense qu’il faudrait que j’en consomme moins, et c’est l’objectif à long terme. D’ailleurs, j’ai aussi voulu tenter ce challenge pour des raisons économiques : la viande de qualité coûte cher, donc je voulais voir la différence sur mes finances en un mois, pour trouver le juste milieu.
J’ai voulu évaluer moi-même les effets : c’est plus concret que quand on lit une étude
Et je suis contente du résultat ! Surtout, je suis fière d’avoir relevé ce défi. Psychologiquement, ça fait du bien d’avoir un objectif concret, et l’atteindre m’a donné un sentiment d’accomplissement. C’est d’autant plus vrai que j’ai beaucoup de difficultés à la nourriture, entre les TCA et une certaine néophobie alimentaire (ndlr : réticence à goûter un aliment nouveau). Donc pour moi, m’ouvrir à de nouveaux horizons culinaires et d’en voir les bénéfices a été une super expérience.
Pourtant, le changement a été brutal ! Les 10 premiers jours, ça n’a pas été trop difficile. Il y avait ce côté défi et nouveauté qui était plutôt sympa. Mais au bout de deux semaines, j’avais vraiment envie de viande… C’était surtout le goût qui me manquait. J’ai failli abandonner, je me disais que comme j’allais en remanger après, ça ne changeait pas grand-chose… Mais j’ai voulu tenir pour évaluer moi-même les effets. C’est plus concret que quand on lit une étude, il y a moins de distance. Et finalement, cette étape de frustration est passée.
Je suis donc désormais consciente que la viande joue sur ces deux facteurs de ma santé
Et je ne regrette pas ! Les premiers jours, j’ai souffert de quelques maux de têtes. J’imagine que c’est parce que je suis passée d’une forte dose de fer à presque plus rien, car outre la viande, je n’avais pas trop d’autres sources de fer dans mon alimentation habituelle. Heureusement, j’ai diversifié, et c’est passé au bout de cinq ou six jours.
En revanche, j’ai remarqué deux effets positifs très encourageants ! Déjà, j’ai pu noter la disparition pure et simple de mes remontées acides. Ça a été agréable car c’est quand même très douloureux. Aussi, j’avais systématiquement un coup de barre en début d’après-midi, après le déjeuner. Il a progressivement disparu ! Je suis donc désormais consciente que la viande joue sur ces deux facteurs de ma santé, et c’est bon à savoir.
Comme je le souhaitais, j'ai depuis réduit ma consommation de viande
Globalement, je n’ai pas trop ressenti de frustration. J’avais faim un peu plus souvent, et un peu moins de satisfaction à la fin des repas. Mais je ne pense pas avoir moins mangé : j’ai remplacé la viande par des œufs parfois, ou par plus de légumes. Mon copain me faisait souvent des chakchoukas. Sinon, j’ai continué mes recettes fétiches, comme les tartes tatins salées, mais aux légumes. Aux carottes ou aux échalotes, c’est délicieux !
Aujourd’hui, ça va faire deux semaines que j’ai repris la viande. Comme je le souhaitais, j’ai diminué ma consommation : certains jours j’en mange encore deux fois, d’autres juste un peu, et parfois pas de la journée. J’en consomme moins le midi, pour éviter la fatigue, qui me faisait perdre en motivation, que ce soit au travail ou pour profiter de mes week-ends. Je suis satisfaite de l’expérience !
Témoignage de Camille D.