Linda Hardy, sur la ménopause : “Je préfère me concentrer sur les portes qui s'ouvrent plutôt que sur celles qui se ferment.”Service de presse
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Depuis quelques mois, les langues se délient (enfin). Les femmes bravent les tabous et parlent haut et fort de leurs difficultés pendant et après la ménopause. A l’instar de Linda Hardy, une reine de beauté qui a plus d’une corde à son arc. Mannequin, actrice, animatrice, elle a aussi participé à plusieurs séries télévisées, et souhaite aujourd’hui s'ouvrir davantage sur les vraies difficultés rencontrées par les femmes à la période de la ménopause.

Medisite : Pourquoi les femmes doivent-elles comme vous le dites dans votre livre "reprendre le pouvoir" ?

Linda Hardy : Cela fait longtemps que la santé des femmes est négligée, n’est-ce pas ? J’ai l’habitude de dire : “Charité bien ordonnée commence par soi-même !” Chaque femme doit reprendre le pouvoir sur sa santé. Il y a trop de croyances limitantes autour de cette période de vie

La ménopause se résume-t-elle aux bouffées de chaleur et aux symptômes dont on parle souvent ?

Non bien sûr, la ménopause ne se limite pas aux bouffées de chaleur, même si quatre femmes sur cinq subissent des bouffées de chaleur, parfois invalidantes. En réalité, la diminution des oestrogènes peut entraîner une cascade de symptômes : les bouffées de chaleur mais aussi la prise de poids, de la sécheresse cutanée ou vaginale, une baisse de libido, de l’anxiété, etc. On parle moins souvent du brouillard mental, mais c'est aussi quelque chose que vivent de nombreuses femmes à la ménopause, et c’est particulièrement handicapant. Personnellement, j’ai été touchée par les bouffées de chaleur, la prise de poids, les douleurs articulaires, le brouillard mental. Ce n’est pas rien ! D’autant que je ne m’y attendais pas du tout. Tant que l’on ne traverse pas cette période, on ne peut pas imaginer ce qui nous attend. Cela peut être un véritable tsunami physique et émotionnel.

Comment tirer du positif de tout cela ?

C’est une étape clé. La ménopause reste une opportunité, l’occasion de faire un point sur sa vie, sur sa santé. On peut revoir nos priorités, prendre plus de temps pour soi. De mon côté, j’ai envie d’avancer dans l’âge sereinement. Je préfère me concentrer sur les portes qui s'ouvrent plutôt que sur celles qui se ferment.

Sur le plan purement physique, il est crucial durant cette période d’adapter son hygiène de vie, de ne pas subir tous ces symptômes sans réagir . La ménopause n’est pas une fatalité. Et il ne faut pas croire que la seule façon d’agir est d’opter pour un traitement hormonal substitutif pour la ménopause (THM). C’est faux. Seulement 6 % des femmes optent pour une solution médicamenteuse. J’ai remarqué de mon côté une vraie diminution des symptômes, aussi bien la journée que la nuit, quand j’ai mis en place de bonnes habitudes de vie. La pratique d’une activité physique 3 fois par semaine fait toute la différence. Je suis aussi une adepte des detox végétales, très efficaces pour alléger le foie une à deux fois par an. Mais ce qui compte c’est de trouver ce qui fonctionne pour soi.

Vous avez participé à la dixième saison de Danse avec les Stars, comment cela a-t-il influencé votre approche de la ménopause ?

Ça a été le premier choc ! J’ai été obligé d'adapter mon hygiène de vie, car faire six heures de danse par jour quand on a plus de 45 ans, cela ne s’improvise pas ! D’autant que j’avais énormément de bouffées de chaleur. Je me suis rendu compte rapidement que le rééquilibrage alimentaire que j’avais mis en place pour faire l'émission fonctionnait aussi… pour réduire drastiquement les symptômes de la ménopause. Aucun médecin ne m’avait donné de conseils ou prédit ce qui m’attendait, j’ai découvert tout découvert toute seule.

En faisant d'avantage attention à ce que je mangeais, je me suis sentie plus en forme physiquement et mentalement. Après l’aventure, qui a duré dix semaines, j'ai tout lâché et abandonné tout ce que j’avais mis en place pour le show. Résulat : tous mes symptômes sont revenus !

Quel a été le plus difficile pour vous à ce moment-là ?

J’ai pris du poids ce qui a été difficile à vivre, globalement. J’ai fini par ne plus vouloir monter sur la balance. C’est aussi cela qui est particulier à la ménopause, on réagit beaucoup avec nos émotions, on se sent beaucoup plus fragile psychologiquement. Et là c’est l’engrenage si on ne réagit pas. À l’époque, je n’avais même pas l’impression de manger plus, mais je réalise aujourd’hui qu’il y avait plein de petits moments dans la journée où j’essayais de réguler mes émotions via la nourriture. Quand j’en ai pris conscience, j’ai abandonné l’alcool, le sucre et les produits transformés, j’ai perdu 3.5 kilos en trois semaines !

Comment continuer à se sentir belle après 45 ou 50 ans ?

Je sais que c’est un peu cliché, mais je trouve que plus on avance en âge et plus on ressent la beauté qui vient de l’intérieur. Aujourd'hui, au-delà de mon physique, je sais que je suis une belle personne à l’intérieur. Et plus on se sait belle à l’intérieur et plus on rayonne à l'extérieur. La femme la plus belle du monde ne rayonnera jamais si elle est triste ! Il faut aussi accepter que ce soit fluctuant. Mon physique ne bouge pas et pourtant certains jours je me sens belle alors que d’autres j'ai d mal à m'aimer. Comme une grande majorité des femmes.

Aussi, je pense que l’on a plus envie de confort quand on vieillit, et c’est bien. Mais on n’est pas forcément obligé de sacrifier sa féminité. Il est important de continuer à la cultiver, que ce soit par des soins beauté ou des vêtements.

Sources

Interview Linda Hardy.