

Seize millions de Français âgés de 11 à 75 ans ont déjà pris des psychotropes, selon Santé publique France. Anxiolytiques, hypnotiques et antidépresseurs étant les plus consommés. Loin d’être des traitements de seconde zone, parfois anormalement qualifiés de médicaments de confort, ils sont indispensables ponctuellement ou au long court et répondent à des besoins de santé essentiels. Mais comme tous les autres médicaments, ils sont aussi assortis d’effets indésirables, parfois sévères, avec des symptômes plus ou moins violents.
Neuroleptiques, antipsychotiques, antidépresseur : quelles différences ?
Tous font partie de la grande famille des m édicaments psychotropes, qui soignent des problématiques très variées, liées au système nerveux et à la santé mentale, mais pas uniquement. Comme dit plus haut, on parle aujourd’hui plus couramment d’antipsychotiques en lieu et place des neuroleptiques. Cette catégorie spécifique de psychotropes s’adresse plus particulièrement aux psychoses du type schizophrénie, mais aussi aux troubles bipolaires, à certaines formes d’autisme ou de démence (Alzheimer notamment). Ce sont donc, vous pouvez l’imaginer des médicaments couramment prescrits.
Qu’est-ce que le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) ?
Ce syndrome est grave, potentiellement mortel, mais fort heureusement rare. On estime qu’il touche entre 0,07 % et 0,15 % des patients selon une étude* parue en 2019, plus généralement des hommes.
Quand apparaît le syndrome malin des neuroleptiques ?
“Chez environ 16 % des patients, le syndrome survient dans les 24 heures suivant le début du traitement par antipsychotiques, chez 66 % des cas au cours de la première semaine et, plus rarement, au cours des 30 jours ou à la suite d'un régime médicamenteux stable”, apprend-on sur Orphanet, le site dédié aux maladies rares. Les signes (détaillés dans notre diaporama) doivent amener à une prise en charge en urgence. L’arrêt du traitement sera accompagné d’une hospitalisation (en soins intensifs) pour pallier les complications éventuelles : arrêt cardio-respiratoire, pneumonie, insuffisance rénale…
“Le taux de mortalité est estimé entre 5 et 10 %, la probabilité d'effets indésirables étant plus élevée en lien avec les antipsychotiques puissants, l'âge avancé et les maladies cardio-respiratoires préexistantes”, précise encore Orphanet.
Causes du SMN : quels sont les médicaments les plus à risque de provoquer le syndrome ?
Le Manuel MSD, référence médicale américaine, liste les principaux médicaments responsables du SNM. Il s’agit des molécules suivantes :
- Aripiprazole
- Clozapine
- Olanzapine
- Palipéridone
- Quétiapine
- Rispéridone
- Ziprasidone
- Chlorpromazine
- Fluphénazine
- Halopéridol
- Loxapine
- Mésoridazine
- Molindone
- Perphenazine
- Pimozide
- Thioridazine
- Thiothixene
- Trifluoperazine
Neuroleptiques : les erreurs à éviter pendant les prises pour limiter les effets secondaires, la conduite à tenir en cas de problème
Les antipsychotiques doivent, dans tous les cas, être pris dans des conditions strictes, au dosage prescrit par votre médecin, cela va sans dire. Reportez-vous toujours à la notice ou aux conseils de votre médecin et pharmacien, et prenez vos traitements de préférence pendant les repas pour éviter certains troubles digestifs (nausées). Attention également avec l’alcool et la prise d’autres médicaments. La combinaison d’alcool et d’antipsychotiques peut entraîner des troubles du comportement et des interactions existent avec certains traitements combinés (pour l’hypertension ou contre les allergies par exemple).
Voici dans le diaporama qui suit les symptômes qui doivent alerter et amener à un arrêt immédiat du traitement et à une prise en charge en urgence du diagnostic de SMN.
Confusion, agitation ou coma

Des troubles du comportement ou de la conscience accompagnent généralement un syndrome malin des neuroleptiques.
Rigidité musculaire

La rigidité musculaire est assez spécifique au syndrome malin des neuroleptiques, et peut s’étendre à l’ensemble du corps. C'est un symptôme courant.
Élévation de la température corporelle (fièvre)

La fièvre est élevée, soudaine, intense, souvent supérieure à 39 °C chez les patients souffrant d'un SMN.
Fréquence cardiaque rapide

Une fréquence cardiaque “normale” est comprise entre 60 et 100 battements par minute (BPM). Au-delà, on parle de tachycardie, un symptôme du SMN.
Fréquence respiratoire rapide

La tachypnée est l’augmentation de la fréquence respiratoire qui se traduit par l’augmentation du nombre de respiration (inspiration + expiration) par minute. Au-delà de 20 cycles par minute, on parle de fréquence respiratoire rapide.
Troubles de la tension artérielle

Des variations de la tension artérielle peuvent apparaître lors d’un syndrome malin des neuroleptiques, on parle de troubels de la tension labile. Il ne s'agit pas ici d'hypertension habituelle et traitée comme telle par des antihypertenseurs.
Urine foncée (marron)

“Les muscles lésés libèrent une protéine, la myoglobine, qui est excrétée dans l’urine et rend cette dernière marron, explique le Manuel MSD. Cette affection (myoglobinurie) peut entraîner des lésions rénales aiguës, voire une insuffisance rénale.”