Les deux stars des traitements anti-obésité, vantés sur les réseaux sociaux, sont arrivées en octobre 2024 en pharmacie : leur nom : le Wegovy et le Mounjaro. Ces médicaments de la famille des analogues du GLP-1, réservés au traitement de l’obésité, sont cependant soumis à des règles strictes par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Actuellement, pour les obtenir, il faut se munir d’une ordonnance prescrite par un médecin spécialiste en endocrinologie, diabétologie et nutrition, ou titulaire de la formation spécialisée transversale "Nutrition appliquée". Cependant, lundi 26 mai 2025, le gouvernement a annoncé souhaiter que leur délivrance soit élargie aux médecins généralistes pour que davantage de malades y aient accès.
Un délai d'attente de deux mois à un an pour une ordonnance
L’objectif de la restriction aux endocrinologues seuls était d'éviter toute dérive, comme ce qu’a pu connaître l’Ozempic, un traitement antidiabétique utilisé sans contrôle pour perdre du poids, dont la publicité faite par les influenceurs a mené à des usages abusifs. "Cette mesure vise à éviter le détournement à des fins esthétiques par des personnes pour qui ce traitement n’est pas indiqué (c’est-à-dire des personnes n’étant pas en situation d’obésité ou de surpoids et qui n’ont pas de problèmes de santé liés au poids). Ces mésusages peuvent entraîner des effets indésirables parfois graves", précise l’ANSM dans un communiqué.
Seul le renouvellement de l’ordonnance peut actuellement se faire avec le médecin généraliste. Le médicament ne pourra être donné qu’à des personnes âgées de moins de 65 ans, avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35, et seulement après l’échec d’un régime hypocalorique associé à de l’activité physique.
Cependant, dans certaines situations, il faut parfois attendre deux mois, au pire un an, pour avoir un rendez-vous. Un accès trop difficile, dans la mesure où, aujourd’hui, la moitié des Français est en situation de surpoids ou d’obésité.
Un médicament non remboursé
Ces deux traitements ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie, le prix étant librement fixé par le laboratoire Novo Nordisk. "Les pharmaciens les achètent entre 208 et 220 euros pour une boîte de quatre injections, ce qui correspond à un traitement pour un mois", indique au Parisien Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Dans les officines, les prix vont de 270 à 330 euros la boîte en moyenne. Un traitement loin d’être accessible à tout le monde.
Sources
