Asthme : une alimentation grasse durant la grossesse pourrait le favoriser chez l’enfant à l’âge adulteAdobe Stock
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Les personnes souffrant d’asthme le seraient-elles à cause de l’alimentation de leur mère pendant la grossesse ? Peut-être en partie, selon une étude publiée le 5 juillet 2023 dans la revue American Journal of Physiology-Lung Cellular and Molecular Physiology. Plus précisément, d’après les auteurs de cette étude, des chercheurs issus de la Oregon Health & Science University (États-Unis), les enfants des femmes dont l'alimentation pendant la grossesse a été riche en graisses sont plus à risque de développer de l’asthme à l’âge adulte.

Asthme : l’alimentation des mères en cause ?

L'asthme est une pathologie chronique des bronches qui se définit comme une inflammation plus ou moins sévère des voies respiratoires. Cette affection touche plus précisément les bronches et les bronchioles (petites bronches) : le rétrécissement des voies respiratoires provoque une respiration sifflante et des crises plus ou moins fréquentes. Les bronches s'obstruent et empêchent l'air de circuler. On compte plus de 4 millions d’asthmatiques en France, dont 1 million d’enfants et d’adolescents. Il s’agit de la première maladie chronique de l’enfant.

Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de l’étude publiée dans le American Journal of Physiology-Lung Cellular and Molecular Physiology ont constitué deux groupes de souris femelles. Les premières ont été nourries avec des aliments riches en graisses, tandis que les secondes ont suivi un régime alimentaire classique. Huit semaines plus tard, les souris femelles se sont accouplées avec des souris mâles (les mâles ont pour leur part suivi un régime alimentaire classique). Les femelles ont continué à consommer les mêmes aliments jusqu’à ce que leurs petits soient sevrés. Une fois sevrés, les souriceaux des deux groupes ont suivi un régime alimentaire classique.

Asthme : une alimentation saine pour protéger ses enfants

Les chercheurs de la Oregon Health & Science University ont suivi le développement des bébés souris en mesurant, à des périodes différentes, divers facteurs métaboliques, le développement du système nerveux dans le système respiratoire, la résistance des voies respiratoires et la présence d’une molécule associée à l'asthme, la substance P. Par ailleurs, les scientifiques ont mesuré, chez ces petits, la réaction à l’exposition à des produits chimiques qui causent la bronchoconstriction (le rétrécissement des voies respiratoires).

Résultats : les enfants des femelles ayant eu une alimentation classique, en comparaison avec les autres, avaient un poids plus sain. Pourtant, les souriceaux issus des deux groupes mangeaient la même chose.

De nouveaux outils pour comprendre la physiopathologie de l’asthme

Les souriceaux dont les mères avaient consommé beaucoup de graisses présentaient par ailleurs plus d’insulinorésistance et avaient plus d’insuline dans le sang que ce qui est jugé sain. En outre, les enfants mâles des souris qui avaient eu un régime riche en graisses avaient plus de graisse corporelle et moins de masse maigre.

Enfin, à 16 semaines, les enfants dont les mères étaient dans le premier groupe avaient des taux plus élevés de substance P. Ils souffraient également davantage de bronchoconstriction et de résistance des voies respiratoires, deux signes caractéristiques de l’asthme. Les chercheurs ont, par la suite, démontré que la réponse de ces souris à la bronchoconstriction était influencée par les nerfs de leurs voies respiratoires. “Ces résultats sont importants sur le plan clinique et fournissent de nouveaux outils pour comprendre la physiopathologie de l’asthme”, concluent les scientifiques.

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