back view portrait of a young woman unbuttoning brassiereIstock

Sortir sans soutien-gorge est une tendance de plus en plus adoptée ces dernières années. En particulier depuis l’émergence du mouvement “Free The Nipple” (ou “Libère Le Téton”) début 2014, qui se bat contre la censure du corps féminin et pour désexualiser le téton des femmes. Ce mouvement a été soutenu par de nombreuses célébrités, qui ont posté des photos d’elles seins nus sur les réseaux sociaux - très rapidement censurées.

Ne pas porter de soutien-gorge entraînerait de nombreux symptômes

Mais ne pas soutenir sa poitrine pourrait s’avérer mauvais pour votre santé, à en croire une récente interview réalisée par le média australien 9Honey. Paula Svodoba, spécialiste en essayages pour la marque de lingerie Triumph, alerte sur “les symptômes associés au fait de ne pas porter de soutien-gorge, ou de ne pas porter la taille adéquate”.

Ces derniers incluent “des maux de tête, des douleurs au cou et au dos, un étirement des ligaments et des douleurs à la poitrine. Sans parler des effets d’affaissement irréversibles”. En moyenne, la poitrine d’une femme pèse environ un kilo, et les soutiens-gorge sont conçus pour soutenir ce poids. En l’absence de lingerie, c’est donc le dos qui doit le supporter.

Les risques sont les mêmes pour les femmes à petite poitrine, ou qui portent un soutien-gorge mal ajusté

Et d’après Paula, les risques existent aussi pour celles qui ont une petite poitrine. “Les femmes pensent souvent que l’affaissement est dû à la taille des seins, mais ce n’est pas le cas”, explique-t-elle. “C’est la tension due au mouvement de la poitrine qui provoque l’étirement et le relâchement des tissus adipeux et des ligaments, et ce quel que soit votre bonnet”.

Les femmes sont pourtant nombreuses à trouver leurs soutiens-gorge inconfortables. Selon la spécialiste, cela s’explique par le fait qu’une grande majorité porte une lingerie de mauvaise taille. “Si les armatures vous compriment ou que vos bretelles n’arrêtent pas de glisser, c’est que vous ne portez pas la bonne taille”, précise-t-elle. “Chaque soutien-gorge devrait prodiguer la sensation de ne pas en porter”.

Au moment des essayages, elle recommande donc de laisser sa timidité de côté et de demander conseil à un.e professionnel.le, afin de trouver la lingerie la mieux adaptée à sa morphologie. Et si les armatures dérangent, vous pouvez ôter pour une brassière, à condition que celle-ci soit bien ajustée.

Sortir seins nus, vraiment risqué ?

Les arguments de Paula semblent pourtant aller à l’encontre des adeptes du “no-bra”, qui après plusieurs années passées sans soutien-gorge, ne font pas réellement état d’un affaissement de la poitrine, ni d’une perte de fermeté ou d’éventuelles douleurs. Au contraire, certaines d’entre elles auraient observé un raffermissement de leurs seins.

Plus encore, des études ont mis en évidence une relation entre le port quotidien du soutien-gorge et plusieurs problèmes de santé, parfois grave. Ainsi, une étude de 2016, et une autre de 2018 montrent que porter ce sous-vêtement augmenterait le risque de stase lymphatique et de cancer du sein. Les travaux sur le bien-fondé de cet accessoire font, quant à eux, défaut.

Mieux vaut donc, semble-t-il, se faire son propre avis, à travers des lectures scientifiques, mais aussi tout simplement, en étant à l’écoute de son corps. Et cela commence par le fait de se sentir à l’aise dans ses vêtements.

Sources

Why going braless could be bad for you, 9Honey, 14 mai 2019.

How bras cause lymph stasis and breast cancer, Academia, 2018. 

Wearing a Tight Bra for Many Hours a Day is Associated with Increased Risk of Breast Cancer, Journal of Oncology Research and Treatments, 2 mai 2016. 

Vidéo : Soutien-gorge : pourquoi vous ne devriez plus faire ça