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Lumbago : éviter de rester trop assis !

Lumbago : éviter de rester trop assis !© Adobe Stock"Quand on reste assis, ça augmente la compression du disque vertébral et ça diminue sa vascularisation donc sa qualité", explique le Dr Christophe Delong, rhumatologue. Or, le lumbago fait suite à la fissuration d'un disque ! Conclusion : Eviter de rester assis plusieurs heures d'affilée, notamment lors des trajets en voiture, en avion ou en train.
En pratique : En voiture, il est nécessaire de s’arrêter toutes les heures, de marcher et s’étirer. Même chose pour le train et l'avion, même si ce n'est pas toujours évident de se lever. Pensez aussi à prendre des précautions pour entrer dans la voiture ou en sortir, en particulier en faisant pivoter votre bassin sur le siège plutôt qu’en pliant le dos.

Lumbago : limiter le repos au lit

Un lumbago qui survient fait très mal ! Mais attention, si "s'allonger peut apporter un réel soulagement", comme l'explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue, il ne faut pas abuser de cette position ! Une étude française menée auprès de 5 355 patients souffrant de lumbago (1) a démontré que ceux ayant été alités pendant environ 4 jours ont développé plus de lombalgies chroniques. Par ailleurs, l'évolution du lumbago s'est révélée plus favorable dans le groupe sans repos. L’Assurance Maladie insiste régulièrement sur la nécessité de reprendre une activité le plus rapidement possible après un épisode douloureux. Chaque année, elle lance une campagne intitulée : « Mal de dos ? Le bon traitement, c'est le mouvement ! ».
En pratique : Si la douleur est insupportable, on peut s'allonger, mais sans dépasser 2 ou 3 jours d'alitement. "Pendant la convalescence, il faut rester tranquille et renoncer à toute activité physique inhabituelle (se mettre à faire du jogging, s'inscrire à un marathon...)"
A savoir : Pendant l'alitement, la douleur du lumbago peut se calmer si, allongé sur le dos, on fléchit les jambes et qu'on les pose sur deux gros coussins ou si on s'allonge sur le côté en chien de fusil, deux coussins placés entre les cuisses.

Si la douleur ne diminue pas après 24h, consulter un médecin.

Lumbago : appliquer une serviette chaude

Lumbago : appliquer une serviette chaude© Adobe StockDos bloqué, paralysé par la douleur : pensez à mettre du chaud dessus ! "La chaleur est plus efficace que le froid en cas de lumbago car elle détend les muscles", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Le lumbago est associé à une contraction réflexe des muscles du dos en réponse à la fissuration d'un disque de la colonne vertébrale. Suite à la fissuration, une partie du noyau gélatineux contenu au centre du disque s'immisce dans l'anneau. Or, l'anneau est très innervé d'où la douleur et la réaction musculaire.
En pratique : Douche chaude et/ou serviette chaude. Cette dernière doit être appliquée sur la zone douloureuse pendant 20 minutes, 3 à 4 fois par jour, jusqu'à amélioration de la douleur.

Si la douleur ne diminue pas après 24h, consulter un médecin.

Osthéopatie : efficace contre le lumbago ?

L'ostéopathie peut être une bonne solution pour en finir avec un lumbago. "L'efficacité sur la douleur [...] et la satisfaction des patients semble bien établie", explique le Dr Patrick Gepner, rhumatologue (Le mal de dos).
En pratique : "L'ostéopathie est plutôt conseillée quand le lumbago n'est pas trop intense avec une relative souplesse conservée", prévient le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Concrètement, elle consiste à effectuer des manipulations vertébrales pour étirer les muscles, ligaments et disques intervertébraux. Comptez généralement 2 à 3 visites/mois.
Attention : La manipulation est dangereuse et doit être pratiquée avec d'infinies précautions. Mieux vaut s'adresser à un kinésithérapeute ou médecin ostéopathe. Les chiropraticiens ont également une très bonne formation pour les traitements mais si vous souffrez d'un lumbago, consultez d'abord votre médecin généraliste.
A noter : L'osthéopatie n'est pas reconnue en France. Elle n'est pas remboursée par la Sécurité sociale mais peut être prise en charge par certaines mutuelles (tout comme la chiropractie).

Lumbago : essayez l'acupuncture

Lumbago : essayez l'acupuncture© Adobe StockL'acupuncture peut diminuer la douleur d'un lumbago. Comment ? "En entraînant une production accrue d'antalgiques naturels proches des dérives morphiniques (endorphines et enképhalines) par le système nerveux central", explique le Dr Patrick Gepner, rhumatologue (Le mal de dos).
En pratique : L'acupuncture consiste à stimuler (par de fines aiguilles, en général 10 à 15 par séance) des points précis du corps associés à la douleur. Les séances durent 15 à 30 minutes et doivent être répétées 1 à 3 fois par semaine.
Attention : Seul un docteur en médecine peut proposer l'acupuncture. Elle doit être réalisée en complément d'un traitement conventionnel, donc avec avis médical.
L'acupuncture est remboursée par la Sécurité sociale.

Lumbago : pas d'infiltrations de cortisone

Prescrites le plus souvent en cas de sciatique, les infiltrations de cortisone ne sont pas utiles en cas de lumbago. Pourquoi ? "Parce qu'il n'y a pas d'inflammation. Le problème se situe au niveau d'un disque vertébral, pas d'un nerf (comme c'est le cas lors d'une sciatique)", répond le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Un avis que partage le Dr Patrick Gepner, rhumatologue : "Les infiltrations n'ont pas fait la preuve de leur efficacité et n'ont donc pas ou peu d'intérêt en cas de lumbago" (Le mal de dos).

Quels médicaments pour soulager un lumbago ?

Quels médicaments pour soulager un lumbago ?© Adobe StockSelon l'intensité de la douleur du lumbago, plusieurs médicaments peuvent être utiles :
En pratique :
- Si la douleur est modérée : Paracétamol (Doliprane®), ibuprofène (Advil®) ou aspirine (Aspro®). Le premier est celui qui a le moins d'effets indésirables et de contre-indications.
- Si la douleur est modérée à sévère : Paracétamol+codéine (Efferalgan codéine®, sur ordonnance). Ils peuvent être prescrits d'emblée ou si les antalgiques ont été insuffisants.
- Si la douleur est sévère et intense : des anti-inflammatoires (Voltarene® (diclofenac), Profenid® (ketoprofene), Feldene® (piroxicam)), des corticoïdes (Solupred®) ou des myorelaxants (Coltramyl®) peuvent être prescrits.
Posologie : Paracétamol et aspirine, pas plus de 3g/jour (chez l'adulte). Ibuprofene, pas plus de 6 comprimés de 200mg ou 4 comprimés de 400mg (chez l'adulte). Pour les autres traitements, mieux vaut demander conseil à un pharmacien ou à votre médecin avant de les utiliser. Attention : il est déconseillé d'utiliser les myorelaxants plus de 2 semaines (risque de dépendance physique).

Si la douleur ne diminue après 24h, consulter un médecin.

Lumbago : les traitements à base d'huiles essentielles

Parce qu'elles ont des vertus antidouleurs et/ou anti-inflammatoires, "certaines huiles essentielles sont extraordinaires en cas de lumbago et soulagent incomparablement", explique Danièle Festy, pharmacienne (Ma bible des huiles essentielles).
En pratique : Mélanger 2 gouttes d'HE de gaulthérie + 2 gouttes d'HE d'eucalyptus citronné + 2 gouttes d'HE de romarin à verbénone + 2 gouttes d'HE de laurier noble + 2 gouttes de lavandin super + 1 goutte d'HE d'hélichryse italienne + 10 gouttes d'huile végétale d'arnica. Masser le bas du dos sans trop appuyer, lentement et en tournant autour de la zone douloureuse. Les mains doivent être de préférence chaudes pour favoriser la pénétration des huiles essentielles.
Où trouver ces huiles essentielles ? En pharmacie, parapharmacie ou dans les magasins bio.
Attention : Les massages sont contre-indiqués en cas de lésions cutanées. Si après 24h, la douleur ne diminue pas, consultez un médecin.

Lumbago : des solutions homéopathiques

Lumbago : des solutions homéopathiques© Adobe StockL'homéopathie propose des solutions pour soulager la douleur d'un lumbago.
En pratique selon le Dr Alain Horvilleur, spécialiste de l'homéopathie :
- Si le lumbago est associé à des douleurs irradiées au ventre : Berberis Vulgaris 9CH
- Si les douleurs de lumbago sont aggravées par le moindre mouvement et en toussant : Bryonia Alba 9CH
- Si le lumbago est amélioré par le mouvement et sur un plan dur : Rhus Toxicodendron 9CH
Posologie : 3 granules, 3 fois par jour, jusqu'à amélioration des symptômes.

Si la douleur ne diminue pas après 24h, consulter un médecin.

Kinésithérapie : pour prévenir les récidives

En renforçant les muscles qui stabilisent la colonne vertébrale et en améliorant sa souplesse, la kinésithérapie peut diminuer les douleurs de lumbago et prévenir les récidives.
En pratique :
- Pour soulager la douleur : le kinésithérapeute peut utiliser des massages, des applications locales de chaleur (gel chauffé, rayons infrarouges), des ultrasons, du laser, des mobilisations, mais en aucun cas des manipulations vertébrales.
- Pour prévenir les récidives : la prise en charge doit débuter au moins 1 mois après la guérison du lumbago pour éviter le risque de rechute douloureuse. Le kinésithérapeute propose divers exercices de rééducation.
Posologie : Généralement, il faut compter 2 séances par semaine pendant 1 à 2 mois.
A noter : La kinésithérapie doit être prescrite par un médecin. Elle est remboursée en partie par la Sécurité sociale.

Ceinture lombaire : en prévention ou pour soulager

Ceinture lombaire : en prévention ou pour soulager© Adobe StockParce qu'elle diminue les pressions exercées sur les disques de la colonne vertébrale et qu'elle rigidifie le tronc, la ceinture lombaire peut soulager les douleurs du lumbago. Néanmoins "elle reste un traitement adjuvant car elle n'enlève qu'une partie de la douleur", précise le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue.
En pratique : Pendant la crise, il est conseillé de porter la ceinture lombaire du matin au soir (la nuit c'est inutile). On peut aussi l'utiliser en prévention de rechute en la mettant avant de jardiner, de bricoler ou de passer l'aspirateur.
A noter : Le port d'une ceinture lombaire doit être recommandée par un médecin, surtout si c'est la première fois que vous faites un lumbago. Les ceintures lombaires sont disponibles en pharmacie.

Si la douleur ne diminue pas après 24h, il est conseillé de consulter un médecin.

Lumbago : attention aux torsions au lever !

Eviter le lumbago commence dès le matin au saut du lit ! "La colonne vertébrale est encore raide et il ne faut pas la brusquer", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue (Docteur, j'ai mal au dos). D'ailleurs "c'est dans les deux premières heures de la matinée que surviennent une majorité de lumbagos".
En pratique : Il faut éviter les torsions entre la colonne vertébrale et le bassin quand on se lève de son lit. Concrètement, on se met sur le côté, on replie les jambes vers le tronc puis on se redresse d'un bloc en poussant sur les bras. On se retrouve en position assise. Le soir au moment du coucher, on refait les mêmes gestes à l'inverse.

Lumbago : toujours s'accroupir !

Lumbago : toujours s'accroupir !© Adobe StockLe lumbago survient souvent après un effort de soulèvement. Soit parce que la charge est inadaptée à la morphologie (en pesant sur les disques intervertébraux, elle augmente leur risque de fissure, donc de douleur). Soit parce que la charge est mal soulevée ou trop brusquement.
En pratique :
- "On ne soulève pas de charges trop lourdes si on n'a pas la morphologie pour", prévient le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue.
- On soulève des charges en s'accroupissant. "C'est une posture économique pour la colonne vertébrale", précise le Dr Patrick Gepner, rhumatologue (Le mal de dos). Concrètement, on se rapproche de la charge à soulever, on s'accroupit en mettant ses jambes de chaque côté de la charge, puis on se relève en gardant le dos bien droit et en mettant l'objet en dessous du visage.
- On se déplace en portant l’objet devant soi, bras tendus le long du corps, charge collée au buste.

Lumbago : gare à la sciatique !

Si le lumbago guérit le plus souvent en quelques jours, il peut parfois se compliquer d'une sciatique (le disque fissuré entraîne une hernie discale qui vient comprimer une racine nerveuse, constituant du nerf sciatique). Concrètement "au bout de deux ou trois jours, la personne ressent une douleur dans la jambe et là c'est la sciatique qui commence", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Cependant, sachez que "c'est assez rare, le plus souvent la personne souffre d'emblée d'une sciatique".
En pratique : Dès que votre mal de dos s'accompagne d'une douleur dans la jambe, consultez ! Une sciatique peut être grave et entraîner une paralysie de la jambe ou du pied.

Si la douleur ne diminue au bout de 24h, il est conseillé de consulter un médecin.

Lumbago : êtes-vous à risque ?

Lumbago : êtes-vous à risque ?© IstockMême si le lumbago peut survenir au moindre faux mouvement ou mouvement brusque, certaines personnes sont plus à risque d'en souffrir. Est-ce votre cas ? Oui si vous êtes un homme. "Le lumbago touche 60% d'hommes contre 40% de femmes", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Pourquoi ? "Parce qu'ils sont plus rigides au niveau de la colonne lombaire. Or, pour faire un lumbago qui traduit une déchirure d'un disque, il faut qu'il y ait cette rigidité." Deuxième facteur de risque : l'âge. Plus on est jeune, plus on est à risque ! "L'âge moyen est 35/40 ans", précise le spécialiste. Explication : pour faire un lumbago, les disques doivent être en bon état, "ce qui est rare passé 50 ans".

Reconnaître un lumbago

Le lumbago est très facile à reconnaître. Il s'agit d'une douleur violente qui survient dans le bas du dos, le plus souvent suite à un mouvement brusque. Elle peut s'accompagner d'un blocage lombaire. "Le dos est cassé par la douleur. La personne manifeste une attitude antalgique : elle est penchée en avant et sur le côté", précise le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Le lumbago peut apparaître brutalement ou 24h après l'effort (ex : après avoir fait un déménagement). Il n'y a aucune douleur dans la jambe (sinon, ce peut être une sciatique !).
A savoir : Le lumbago est une maladie peu récidivante, "en moyenne 1 à 2 dans une vie".

Lumbago : du vélo plutôt que du tennis !

Pour prévenir le lumbago, il est conseillé de renforcer ses muscles abdominaux ainsi que ceux du dos. "C'est le tronc tout entier qui doit être plus fort", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Mais attention, certains sports sont très mauvais pour le dos et ne protègent pas du tout du lumbago, au contraire !
En pratique : On oublie les sports brusques qui imposent des contorsions du dos comme le judo, la lutte, le canoé kayak, les sports de raquette (tennis...), les haltères... Et on opte plutôt pour la natation, la marche et le vélo. Ces activités sont idéales quand on a mal au dos ou quand on n'est pas sportif.
A savoir : En cas de lumbago, il est conseillé de rester actif (autant que faire se peut, bien sûr !). Commencez très progressivement et augmentez graduellement vos efforts. L’important est d’être régulier et de persévérer.

Sources

Docteur j'ai mal au dos, Dr Jean-Yves Maigne, ed.Solar, 2008
Le mal de dos, Dr Patrick Gepner, ed.Odile Jacob, 2003
 - Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy, 2007
Guide familial de l'homéopathie, Dr Alain Horvilleur, ed.Hachette Pratique, 2008
- Prendre soin du dos, Inpes
- Le site de la Sécurité sociale
(1) Rozenberg S., Allaert F.-A., Savarieau B., Perahia M., Valat J.-P., Attitude thérapeutique et place du maintien d'activité dans la lombalgie aiguë en pratique de médecine générale, Revue du rhumatisme, 2004, volume 71, numéro 1, page 65. 
(2) Michael Haake; German Acupuncture Trials (GERAC) for Chronic Low Back Pain: Randomized, Multicenter, Blinded, Parallel-Group Trial With 3 Groups Archives of Internal Medicine, Sep 2007; 167: 1892 - 1898.

Vidéo : 5 conseils anti lumbago

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