Ginette, 91 ans : “À mon âge, je suis toujours en bonne santé et indépendante”Istock
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Le travail, c’est ça qui m’a aidée ! Et je ne parle pas seulement du travail rémunéré. À la mort de mon mari, j’avais 63 ans, nous étions retraités. Pourtant, je ne me suis pas laissée abattre. J’ai commencé à m’occuper d’une association, dans mon village. Puis j’ai dû venir en aide à ma famille : ce n’était pas une période facile mais, paradoxalement, ça m’a boostée !

Aujourd’hui, à mon âge, je suis toujours en bonne santé physique et mentale, et indépendante. Je vis toujours dans ma maison, paisiblement, et j'accueille ma famille de temps à autre. Je m’occupe encore de beaucoup de choses chez moi, même si j’ai une femme de ménage et que je me fais souvent livrer des repas. Mais je marche encore bien, et je conduis un peu… Jusqu’au village voisin seulement.

Je ne prends que deux médicaments par jour, c’est très peu ! J’en ai un contre l’hypertension et un pour la thyroïde. Ah oui, et un par semaine, pour l’ostéoporose. Mais je suis en bonne forme, même si je sens que mes sens vont plutôt vers le déclin. Je vois moins bien, et j’entends moins bien, mais tout fonctionne. Mon médecin me dit que j’ai le cœur d’une “jeune de 70 ans”.

Tant que les jambes vont, tout va !

C’est vrai que j’ai toujours été sportive. Je pense que c’est très important pour rester en forme. Au collège, je faisais de la gymnastique, comme toutes les filles. Comme j’étais grande, j’ai aussi testé le basket, en compétition. J’ai été jusqu’à la demi-finale du championnat universitaire de Constantine en 1950 !

Et j’ai continué la gym, plus douce. Je me suis forcée à rester active. Encore aujourd’hui, j’en fais quatre heures par semaine, dans un club de mon village. Je suis la plus âgée du groupe, certaines ont la vingtaine… Deux fois par semaine, je vais aussi aux sessions de pétanque de mon club, qui durent trois heures. Ça me permet de continuer à voir du monde. Et je remporte encore des tournois !

Plus globalement, je bouge tous les jours. Tant que les jambes vont, tout va ! Par exemple, je me suis occupée de mon jardin pendant longtemps. Même pendant le Covid, je faisais des tours du pâté de maison, pour sortir m’aérer et me dégourdir les jambes.

Je n’ai jamais trop fumé : j'ai essayé, mais à vrai dire, je n’aimais pas ça !

Bien sûr, je pense aussi qu’il y a une part de chance, et de génétique. Du côté de ma mère, ils sont tous morts après 90 ans. La génétique, c’est un point de départ, qui lance tout le reste. Ma grande sœur, qui est décédée l’an dernier, a tout de même fêté ses 100 ans !

Mais je pense que globalement, j’ai été assez sobre. J’ai peut-être fait quelques excès, mais pas trop. C’est vrai que quand nous travaillions avec mon mari, jusqu’à 50 ans je dirais, j’ai pris quelques bons repas, parfois arrosés. Mais c’est tout. À part ça, j'ai mangé normalement, même si j’évite le sel au maximum depuis que je fais de l’hypertension. J’ai aussi fait attention à l’alcool, surtout après la ménopause. Je n’ai jamais trop fumé : à vrai dire, j'ai essayé un temps, mais je n’aimais pas le tabac ! J'ai aussi un suivi médical régulier, et j'écoute les recommandations.

Quand j’ai eu des problèmes, je me suis tournée vers les autres.

Côté cognitif, je me maintiens aussi très bien. Même si j’entends moins bien, ça ne m’empêche pas de comprendre. Mais le cerveau, ça se travaille ! J’ai beaucoup lu dans ma vie, et je le fais encore. Et surtout, je suis joueuse : j’ai enchaîné les mots croisés, les Sudokus, les puzzles et autres jeux. Et je continue aujourd’hui.

Pour ce qui est de la santé mentale, je ne saurai dire comment j’ai fait. J’ai vécu des moments difficiles dans ma vie, même encore vers 80 ans. Mais je ne me suis jamais laissée abattre, j’ai réagi. C’est mon tempérament, je ne peux pas l’expliquer ! J’ai fait face à l’adversité en me forçant à être forte extérieurement, pour finir par l’être intérieurement. Quand j’ai eu des problèmes, je me suis tournée vers les autres. M’occuper de ma famille, ou d’autres personnes autour de moi, ça m’a beaucoup aidée.

Sources

Témoignage de Ginette P.