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Alors que l’épidémie de grippe bat son plein dans toute la France, encore un tiers des seniors (65 - 85 ans) ne sont pas vaccinés dans l’Hexagone. Ce chiffre atteint même 60 % dans les DROM, selon Santé Publique France. Un constat alarmant alors que l’on sait que ces populations sont davantage susceptibles de contracter des formes graves du virus. Pourtant, les autorités sanitaires ont déjà tiré la sonnette d’alarme, face à l'augmentation des taux d'hospitalisation et de mortalité dans le pays, et ce pour toutes les classes d’âge.

Dans son dernier rapport, datant du 28 janvier 2025, Santé Publique France dévoile également un phénomène curieux : 1,7 % des personnes entre 65 et 85 ans déclarent avoir reçu un vaccin homéopathique. Or, comme le révèle l’Agence des médicaments, interrogée par Le Parisien, il s’agit d'une confusion qui peut mener à une “perte de chance” pour ces patients à risque.

Influenzinum, sérum de Yersin : des médicaments homéopathiques confondus avec le vaccin

Par “vaccin homéopathique”, ces répondants font référence à des granulés vendus en pharmacie sous forme de “médicaments homéopathiques contre l’état grippal”. Il s’agit de granulés ou de sérums constitués de souches infiniment petites du virus de la grippe. Cette médecine se base donc sur le principe que ce qui peut rendre malade à forte dose peut guérir à faible dose.

Pour être plus précis, l’usage de l'homéopathie en prévention ou traitement de l’état grippal n’est pas du tout dangereux. L'Influenzinum, le sérum de Yersin, ou encore l'Oscillococcinum, peuvent booster les défenses immunitaires et donc participer à prévenir l’état grippal, sans effet indésirable. En effet, bien que l’efficacité de l’homéopathie comme traitement chimique n'ait jamais été prouvée par la science, il est démontré que l’effet placebo de cette méthode fonctionne.

Comment se vacciner contre la grippe de façon efficace ?

Pour autant, ces granulés d’homéopathie ne doivent en aucun cas se substituer à un vaccin ! C’est la conclusion faite en 2016 par le Conseil supérieur d’hygiène publique de France. Son efficacité n'étant pas démontrée scientifiquement, ces médicaments ne peuvent pas porter le nom de vaccin.

Seuls les vaccins fabriqués selon les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sont valables contre la grippe. Dans l’Hexagone, il en existe trois : le Fluarix Tetra®, Vaxigrip Tetra® et l'Influvac Tetra®. À cause notamment des mutations des différents virus grippaux, leur efficacité est variable (entre 40 et 75%), mais avérée.

Les pharmacies à l'origine de la confusion

Mais comment expliquer cette erreur ? Les laboratoires Boiron, fabricants de la plupart des marques d'homéopathie, affirment n’avoir jamais comparé aucun de leurs produits à des vaccins. Ils encouragent d’ailleurs à suivre les recommandations vaccinales, sans nier l’efficacité des granulés homéopathiques.

Selon Le Parisien, l’amalgame viendrait donc d’une mauvaise communication entre les pharmaciens et les patients. Si ces derniers sont autant à parler de “vaccin homéopathique”, c'est qu'il s’agit d’une appellation trompeuse employée dans certaines officines. Une erreur à éviter : elle peut conduire les personnes fragiles, pensant être vaccinées, à des comportements à risque, se mettant alors en danger de développer une forme grave de la grippe !

Qui doit se faire vacciner contre la grippe ?

Pour rappel, selon Vaccination Info Service, la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chaque année pour les personnes vulnérables, à savoir :

  • les personnes âgées de 65 ans et plus
  • les personnes présentant des maladies chroniques
  • les femmes enceintes
  • les personnes obèses
  • les professionnels de santé ou travaillant avec les personnes vulnérables
  • à l’entourage des personnes vulnérables

Les personnes concernées ont normalement reçu un bon de prise en charge dans leur boîte aux lettres : la vaccination est ainsi remboursée par l’Assurance Maladie. La vaccination est également ouverte aux enfants de 2 à 17 ans et plus. De plus, toute personne souhaitant se faire vacciner le peut, si elle ne présente pas de contre-indication.

Face à la croissance de l’épidémie et des hospitalisations, et étant donné que le pic de l’épidémie n’est pas encore dépassé, la date de possibilité de se faire vacciner a été reculée au 28 février.