Depuis le 9 mai dernier, Santé Publique France enquête sur l’apparition des nouveaux foyers de contamination de la Covid-19, également appelés “clusters”. Ces derniers sont définis par “au moins 3 cas, sur 7 jours, appartenant à une même communauté ou ayant participé à un même rassemblement”. Au total, 9 055 clusters ont été enregistrés.

Toutefois, l’agence nationale de santé publique reconnaît que ce nombre est sous-estimé, puisqu’il ne tient pas compte des foyers épidémiques survenus en milieu familial - ou amical - restreint. Seuls sont monitorés les cas groupés survenus dans les lieux de collectivités, comme les Ehpad, les entreprises ou les établissements de santé.

D’après le dernier bulletin épidémiologique, daté du 12 novembre, les collectivités qui enregistrent le plus de clusters depuis le début de l’épidémie sont :

  • les Ehpad (2 006) ;
  • les entreprises privées ou publiques (1 928) ;
  • le milieu scolaire ou universitaire (1 280) ;
  • les établissements de santé (1 059).

Les lieux publics où le risque de contamination est maximal

Une étude américaine, publiée le 10 novembre dans la revue Nature, s’est penchée, quant à elle, sur les autres lieux publics que nous sommes susceptibles de fréquenter au quotidien, et responsables d’une majorité des contaminations. Les chercheurs ont analysé les mouvements de 98 millions d’Américains, en utilisant les données de leurs téléphones mobiles et des cartographies de déplacements.

Et les lieux où le coronavirus se transmettrait le plus sont… les restaurants ! Suivent les salles de sport, les bars, les cafés, les hôtels, les lieux de culte, les centres médicaux, les épiceries, les commerces de loisir, les supermarchés et les pharmacies.

En France, une partie d’entre eux est actuellement fermée, en raison du confinement et de l’état d’urgence sanitaire. Néanmoins, les centres médicaux, les pharmacies et les supermarchés continuent de recevoir du public. Et dans ces derniers, le risque de contamination est d’autant plus important que nous y passons beaucoup de temps.

Supermarchés : gare à l’affluence !

En effet, l’étude révèle que la population reste longtemps dans les grandes surfaces, et que la densité de population y est forte. Or, “toute situation dans laquelle des personnes sont à proximité immédiate les unes des autres pendant de longues périodes augmente le risque de transmission”, rappelle l'OMS.

Bien sûr, il faut tout de même pouvoir remplir son frigo. Pour limiter les risques, mieux vaut éviter de faire ses courses trop régulièrement, et limiter ce déplacement à une ou deux fois par semaine, par exemple. On n’y va pas non plus avec son conjoint et ses enfants, mais seul, dans la mesure du possible. Il convient également d’éviter les heures de pointe, pour ne pas se retrouver agglutiné pendant une demi-heure à la caisse.

Faites vos courses en moins d’une heure, recommande un infectiologue

D’après le Pr Stépane Gayet, infectiologue que nous avons interrogé, le risque est en effet maximal lors de l’attente pour le passage en caisse. Pour le reste, il varie “en fonction du système de traitement de l’air du magasin, de l’affluence, de l’âge et du comportement des chalands”, précise le médecin.

Enfin, ce dernier recommande de limiter le temps passé au supermarché, et d’éviter d’y passer plus d’une heure. “Je pense qu'au-delà d'une heure dans un supermarché avec beaucoup de monde, le risque devient significatif”, conclut le spécialiste.

Sources

Merci au Pr. Stéphane Gayet, infectiologue hygiéniste au CHU de Strasbourg. 

COVID-19 : point épidémiologique du 12 novembre 2020, Santé Publique France. 

Questions-réponses : Comment se transmet la COVID-19 ?, OMS. 

Mobility network models of COVID-19 explain inequities and inform reopening, Nature, 10 novembre 2020. 

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