Cancer de la prostate : un médicament réduit de 59% le risque de décès Istock

Nouvel espoir pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate et devenus résistants à l'hormonothérapie. Une étude menée par l'Institut Gustave Roussy et publiée dans le New England Journal of Medicine le 14 février 2019 dévoile qu'un nouveau médicament permettrait d'allonger la durée de vie de ces patients en diminuant de 59% les risques de de métastases ou de décès.

Traiter les tumeurs hormonorésistantes avant qu'elles ne métastasent

Actuellement en cours de développement, le darolutamide est un inhibiteur du récepteur des androgènes, qui jouent un rôle dans la propagation du cancer de la prostate. Sa spécificité ? Pouvoir traiter les tumeurs hormonorésistantes avant qu'elles ne métastasent. En effet, jusqu'alors, les patients qui ne répondaient plus à l'hormonothérapie devaient attendre que la maladie s'aggrave pour recevoir un nouveau traitement adéquat à leur condition.

L'étude, conduite dans 409 centres de 36 pays à travers le monde, a suivi 1509 hommes atteints d'un cancer de la prostate non métastatique et devenus résistants au traitement hormonal conventionnel de 2014 à 2018. Leur risque de métastases était élevé. Un groupe de patients a reçu le darolutamide (deux comprimés de 300 mg deux fois par jour) tandis qu'un placebo a été donné aux autres.

Traitement par darolutamide : un gain de 2 ans sans métastases

Résultats : le risque de métastases ou de décès a été réduit de 59% chez les patients traités par darolutamide. Ce groupe avait également une médiane de survie sans métastase de 40,4 mois, contre 18,4 mois chez ceux ayant reçu le placebo. "Le bénéfice global pour les patients est un gain de près de deux années supplémentaires sans propagation de la maladie, précise le professeur Karim Fizazi, directeur de l'étude. De plus, tous les patients semblent en bénéficier de manière équivalente, il n’existe pas de sous-groupes."

Autre avantage de taille : le darolutamide est globalement bien toléré et n'exposent qu'à peu d'effets secondaires. Il s'agit principalement d'une fatigue (12% des patients), de douleurs (9%), de diarrhée (7%) et d'une hypertension (7%). Le traitement, qui devrait être soumis à d'autres essais, s'avère donc prometteur.

Cancer de la prostate : des traitements qui dépendent du stade de la tumeur

Les traitements du cancer de la prostate diffèrent selon l'étendue de la tumeur. Ainsi, l'Institut national du cancer (INCa) explique que pour les cancers de la prostate localisés à faible risque, le traitement peut consister en une simple surveillance, une prostatectomie totale "complétée ou non par un curage ganglionnaire", une curiethérapie ou une radiothérapie externe.

Pour les cancers de la prostate localisés à risque intermédiaire, le choix s'effectuera entre une prostatectomie totale, une radiothérapie externe "complétée ou non par une hormonothérapie" et une curiethérapie. Enfin, lorsque le cancer est avancé ou métastatique, la radiothérapie et l'hormonothérapie sont les traitements de référence.

Sources

"Darolutamide in Nonmetastatic, Castration-Resistant Prostate Cancer". The New England Journal of Medicine. 14 février 2019.

"Deux années gagnées sans propagation de la maladie pour les patients atteints d'un cancer de la prostate". Communiqué de presse de l'Institut Gustave Roussy. 18 février 2019.

"Cancer de la prostate - Les traitements possibles en fonction de l’étendue du cancer". INCa.

Vidéo : Cancer de la prostate : un traitement pourrait diviser par 2 les risques de décès

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