Une augmentation de 10 % de consommation d’aliments ultra-transformés entraîne une hausse de 14 % de la mortalité. "On entend souvent que c’est la faute des consommateurs, mais pas du tout : c’est la structure même qui est responsable. Cependant, le consommateur a le pouvoir de changer les choses", explique au micro de l’émission Grand bien vous fasse sur France Inter le Dr Laurent Chevallier, médecin nutritionniste.
Depuis quelques années, cette alimentation a pris le contrôle de nos rayons alimentaires. Anthony Fardet, ingénieur agronome à l’Inrae de Clermont-Ferrand, explique que 70 % de l'offre industrielle en France, en hyper et supermarchés, est ultra-transformée. "C’est de la chimie alimentaire à visée cosmétique. C'est une chirurgie esthétique des aliments, pour leur redonner une belle apparence, modifier le goût, la couleur, l'arôme ou la texture", précise-t-il.
Une alimentation qui met à mal une grande majorité des organes
L’impact sur la santé est aujourd’hui bien démontré. Plusieurs méta-analyses mettent en avant l’augmentation des maladies chroniques avec des chiffres inquiétants : +50 % pour les maladies rénales, +29 % de risque de cancer colorectal, +67 % de risque de développer une maladie intestinale inflammatoire chronique pour une à quatre portions par jour d’aliments transformés par rapport à moins d’une portion. L’augmentation des démences et de la dépression a aussi été analysée. "Cette soupe chimique a des conséquences directes sur les cellules intestinales : elle augmente leur porosité, ce qui peut être à l'origine de nombreuses maladies", souligne le Dr Laurent Chevallier.
Ces résultats soulignent l'importance d’être vigilant face à la montée en puissance de ces produits dans les supermarchés. "Ces aliments ultra-transformés sont déjà fortement déconseillés par les pouvoirs publics, qui recommandent de cuisiner soi-même des aliments dans leur forme la plus naturelle : légumes, viandes, poissons, farine complète", précise l’Inserm dans un communiqué.
Pour ne plus se faire manipuler par l’industrie agroalimentaire, des médecins, scientifiques et chefs cuisiniers donnent des conseils aux consommateurs dans l’émission Grand bien vous fasse afin de bien choisir ses aliments. En voici un diaporama.
La règle des 3 V
Le "vrai, végétal et varié", en prenant soin de respecter cet ordre. "Si on commence par le végétal, mais qu’on n’a pas séparé le vrai du faux, on peut se retrouver à manger des végétaux composés de substituts animaux ultra-transformés", explique Anthony Fardet.
Regarder la liste des ingrédients
Au-delà de cinq ingrédients dans la liste au dos d’un aliment industriel, les scientifiques estiment une augmentation de 75 % de chances que l'aliment soit ultra-transformé, précise Anthony Fardet.
Attention aux produits enrichis ou allégés
Selon Anthony Fardet, ils sont souvent ultra-transformés parce qu’un vrai produit n’a ni besoin d’être enrichi ni allégé. "S’il est enrichi, c’est bien qu’il y a eu une détérioration en amont", souligne-t-il.
Se méfier des produits avec des mentions particulières
Les produits avec des mentions telles que "source de calcium" ou "bon pour" sont rarement naturels.
Se méfier des dates de consommation éloignées
Un produit naturel n’est pas censé être comestible trop longtemps. "Lire absolument ce qu'il y a sur la liste des ingrédients. Quand on ne les comprend pas, on n'achète pas", précise sur France Inter Grégory Cohen, chef cuisinier.
Les aliments à éloigner de nos placards
Parmi les aliments ultra-transformés à éviter, le scientifique Anthony Fardet cite : les sodas zéro sucre, les céréales pour enfants, les surimis, cordons-bleus, nuggets, et les substituts de produits animaux comme les steaks végétaux "où il n'y a même plus un seul ingrédient noble".
Éviter les emballages colorés avec des portions individuelles
Les produits ultra-transformés sont souvent tape-à-l'œil pour inciter à l'achat. Il est conseillé de se méfier de tous les produits un peu trop "jolis".
Manger des produits naturels et bio
Suivre un régime flexitarien en privilégiant les aliments naturels et bio limite le risque de consommer des produits ultra-transformés.
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