Baisse de la vaccination dans le monde : les 7 vaccins qui ont change l’histoire

« Les vaccins ont sauvé plus de 150 millions de vies ces cinq dernières décennies », a commenté le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, fin avril dernier. Une avancée essentielle dans la lutte contre les maladies mortelles et handicapantes. Pourtant, force est de constater qu’un recul en matière de protection sanitaire est observé ces dernières années. Une étude publiée le 25 juin 2025 dans la revue scientifique The Lancet pointe du doigt un affaiblissement de la vaccination des enfants dans le monde, sous l’effet d’inégalités économiques dans les pays à faibles revenus et d’une baisse importante dans les pays riches depuis la pandémie de Covid-19.

Depuis 2010, les auteurs de l’étude constatent de grandes variations dans la couverture vaccinale à travers le monde. Exemple concret : entre 2020 et 2023, 13 millions d’enfants n’ont jamais reçu la moindre dose de vaccin, et 15,6 millions n’ont pas eu les trois doses complètes du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, ou contre la rougeole. « Les épidémies de maladies évitables grâce aux vaccins augmentent à travers le monde, mettant des vies en danger et exposant les pays à des coûts de plus en plus grands pour traiter ces maladies et répondre aux épidémies », avertit Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué en avril dernier.

En 2024, 138 pays qui ont rapporté des cas de rougeole

La rougeole fait d’ailleurs un retour foudroyant. Le nombre de cas augmente chaque année depuis 2021, atteignant 10,3 millions de personnes malades en 2023. C’est +20 % par rapport à 2022. Et aucun pays n’est épargné. Cette maladie extrêmement contagieuse a ainsi fait son retour aux États-Unis, d’où elle avait été éradiquée en 2000. Il en est de même pour la France et plusieurs pays d’Europe. Sur l’année 2024, ce sont plus de 138 pays qui ont rapporté des cas de rougeole.

Autre inquiétude : la poliomyélite, longtemps effacée d’une grande partie du globe, fait son apparition au Pakistan, en Afghanistan et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « L’augmentation du nombre de pays déchirés par des conflits internes et des guerres, en parallèle avec les baisses importantes des budgets de l’aide internationale voulues par les pays riches comme les États-Unis et le Royaume-Uni, complique l’accès aux vaccins », alerte sur la BBC l’immunologue David Elliman, de l’University College London, qui n’a pas participé aux récents travaux.

Les vaccins ont réduit la mortalité infantile de 40 % 

Les signataires de l’étude appellent à lutter contre la désinformation autour des vaccins afin d’éviter que les parents refusent de faire vacciner leurs enfants. Parce qu’il faut le rappeler : l’étude de l’OMS publiée en avril dernier démontre que la vie de 101 millions de nourrissons a été sauvée grâce aux vaccins au cours des 50 dernières années. Cette protection a directement contribué à réduire la mortalité infantile de 40 % dans le monde.

Pourtant, l’OMS le rappelle : les vaccins ont permis de sauver 154 millions de vies. Voici un diaporama des sept vaccins qui ont fait la différence.

Rougeole

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En 1954, le virus de la rougeole est isolé par J. Enders. Quelques années plus tard, en 1963, le tout premier vaccin est mis au point : il s’agit d’un vaccin vivant atténué, c’est-à-dire qu’il contient une version affaiblie du virus. En 1971, un vaccin combiné (rougeole-oreillons-rubéole, appelé ROR) est disponible en une seule injection. En 1989, on découvre qu’une deuxième dose est nécessaire pour une meilleure protection.

En France, le vaccin arrive sur le marché en 1966 et il est intégré au calendrier vaccinal en 1983. Puis, en 1986, la version combinée ROR est officiellement recommandée pour les nourrissons. Depuis 2018, deux doses de ce vaccin sont obligatoires.

Quelques chiffres :

Avant la vaccination, on comptait plus de 600 000 cas chaque année.

Entre 2008 et 2017, plus de 24 500 cas ont été recensés, avec 20 décès, tous chez des personnes non vaccinées.

Tétanos

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La vaccination contre le tétanos devient obligatoire en France en 1940. Avant 1950, cette maladie causait environ 1 000 décès chaque année. Même au début des années 1970, on recensait encore environ 400 cas par an, avec un taux de mortalité de 30 %.

Depuis les années 2000, moins de 10 cas par an sont signalés en France. Le tétanos est aujourd’hui très rare, mais il reste dangereux. La bactérie responsable ne peut pas être éliminée de l’environnement, c’est pourquoi il est essentiel de rester vacciné tout au long de sa vie.

Poliomyélite

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Le premier vaccin contre la poliomyélite est développé entre 1952 et 1955 par Jonas Salk. En 1954, de grands essais sont menés sur plus de 1,3 million d’enfants. En 1960, un second vaccin, mis au point par Albert Sabin, peut être pris par voie orale. Il est d’abord utilisé en Union soviétique et en Europe de l’Est. Grâce à ce vaccin, la Tchécoslovaquie devient le premier pays à éliminer la maladie.

Coqueluche

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Les premiers vaccins contre la coqueluche apparaissent dès 1940 aux États-Unis. Avant la vaccination, c’était l’une des maladies infantiles les plus fréquentes.

Aujourd’hui, on utilise deux types de vaccins :

Le vaccin à germes entiers, utilisé dès 1943. Peu coûteux, il est encore utilisé dans les pays en développement. En revanche, il provoquait plus d’effets secondaires. Il n’est plus utilisé en France depuis 2006.

Le vaccin acellulaire, développé en 1981 au Japon, est mieux toléré, tout aussi efficace, mais plus cher.

Tuberculose

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Le vaccin contre la tuberculose, appelé BCG (Bacille de Calmette et Guérin), est mis au point en 1908 par Calmette et Guérin. Avant cela, d’autres tentatives de vaccins ont été faites, mais les résultats étaient limités.

Après 13 ans de recherche, le BCG est enfin prêt pour l’usage humain, surtout après la Première Guerre mondiale, où la tuberculose faisait des ravages (3 % de la population malade, avec un taux de mortalité entre 20 et 40 %). Le premier enfant est vacciné à Paris en 1921.

En 1928, on observe un net avantage : chez les enfants exposés à la tuberculose, seuls 1,8 % des vaccinés meurent, contre 25 à 32 % des non vaccinés. La vaccination par voie orale est abandonnée dans les années 1960 au profit de l’injection, plus efficace et durable.

Haemophilus influenzae de type B (Hib)

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Avant l’introduction du vaccin, la bactérie Hib causait la majorité des infections graves chez les enfants de moins de 5 ans.

Méningites (52 % des cas)

Pneumonies graves (12 %)

Inflammations de l’épiglotte (10 %)

Mais aussi infections du sang, des os, des articulations et de la peau.

En France, avant 1992, il y avait environ 30 cas pour 100 000 enfants chaque année.

Le vaccin est presque 100 % efficace. Depuis 1999, aucun cas n’a été observé en France chez les enfants ayant reçu toutes les doses avant l’âge de 2 ans. En Finlande, plus aucun cas de méningite à Hib depuis 1991 grâce à la vaccination.

Aujourd’hui, dans les pays où la couverture vaccinale est bonne, les rares cas restants sont causés par d’autres souches de la bactérie, moins dangereuses.

La semaine mondiale de la vaccination

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La Semaine mondiale de la vaccination, célébrée du 24 au 30 avril 2025, est une initiative lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a pour objectif de rappeler le rôle primordial que jouent les vaccins pour protéger les enfants des maladies évitables.  

En France, la semaine européenne de la vaccination qui s’est déroulée du 28 avril au 3 mai est coordonnée par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et par Santé publique France. 

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