« La psy, c’est pour les fous ». Ce préjugé est sûrement le plus populaire. Ce n’est pas pour rien que Jeanne Coiffard, psychologue clinicienne et autrice, en a fait le titre de son podcast. Pour cette professionnelle, ces stéréotypes empêchent l’accès aux soins en santé mentale. « La thérapie, c’est comme un voyage intérieur pour mieux se comprendre et avancer dans la vie », rappelle la psychologue. Alors que la santé mentale est devenue la grande cause nationale de 2025, Jeanne Coiffard a décidé, à travers ses différents épisodes, de répondre aux questionnements des gens pour enfin leur donner toutes les cartes d'accès à une thérapie, s’ils le souhaitent.
« Il y a encore beaucoup d'idées reçues sur la thérapie. J'ai eu envie de créer du contenu pour démystifier le monde de la santé mentale. Je parle de démystification parce qu'il y a encore quelque chose de l'ordre du mystère », explique Jeanne Coiffard. Une énigme qu’elle compte bien résoudre pour donner envie aux auditeurs de reprendre rendez-vous avec un psychologue.
Différencier toutes les formes de thérapie
« Je me suis dit tout d’abord qu’il fallait parler du métier lui-même pour que les gens puissent y voir plus clair : quelle est la posture du psy, quelles sont ses études, ses conditions de travail… », précise la spécialiste. Mais surtout, un point essentiel : différencier toutes les formes de thérapie. « Psychiatre, psychologue, psychothérapeute… les gens se perdent et c’est une des raisons pour lesquelles ils ne consultent pas », souligne Jeanne Coiffard.
Pour trouver sa route dans ce labyrinthe de la psychothérapie, cette psychologue clinicienne a conçu une consultation d’orientation thérapeutique. « Peu de psychologues proposent cette consultation. Elle permet, en 30 minutes, d’évaluer quel professionnel est le plus adapté aux besoins du patient. Tout au long de la séance, j’aide les personnes à identifier leur problématique et à définir des objectifs », analyse-t-elle. « Ensuite, je rédige un compte rendu que le patient lui-même pourra donner au futur professionnel afin qu’il ait déjà le motif clair de la prise en charge », ajoute-t-elle.
L'importance de l'alliance thérapeutique
Mais bien que le choix du praticien soit un élément important, différentes études ont démontré que le point essentiel se trouve dans l’alliance thérapeutique (la relation que le patient va entreprendre avec le thérapeute). « Les chercheurs se sont aperçus qu'une bonne alliance thérapeutique aura un impact sur l’efficacité de la thérapie. Il faut trouver la personne avec qui on se sent bien. Je conseille aux gens de prendre plusieurs rendez-vous pour ressentir si le feeling passe. Ça peut être un coup de téléphone. On peut également demander à se rencontrer juste 10 minutes », explique Jeanne Coiffard.
Pour continuer, voici un diaporama des sept mythes sur le métier de psy.
La psychothérapie, c’est pour les fous
1/7
Les motifs de consultation sont multiples : problème de confiance en soi, stress, difficultés à faire face à des événements particuliers, problèmes relationnels… « À tout moment de la vie, vous êtes susceptible de pouvoir rencontrer un psychologue afin de passer un cap difficile ou d’entreprendre un travail plus long de compréhension de soi », indique Jeanne Coiffard. Le métier de psychologue est d’aider le patient à définir ses objectifs pour savoir quoi travailler ensemble. Il n’y a pas besoin d’avoir une maladie mentale pour en ressentir le besoin.
Le psychologue analyse les gens quand ils parlent
2/7
Le psychologue analyse les gens quand ils parlent est un cliché bien répandu. « Durant sa formation, le psy a acquis des connaissances sur le fonctionnement psychique. Il est donc capable d’analyser le comportement du patient afin de l’accompagner au mieux dans son cheminement. Pour autant, lorsqu’il quitte son cabinet, il ne réagit pas à chaque personne qu’il rencontre », rassure la professionnelle.
Le psychologue peut lire dans nos pensées
3/7
Cette idée reçue rejoint la précédente. Le psy n’est pas magicien. Il ne peut pas lire dans les pensées de ses patients. Il a cependant la capacité d’analyser le langage non verbal, c’est-à-dire ce que le corps traduit à travers un mouvement ou une position.
Le psy vous écoute mais ne dit jamais rien
4/7
« Cela est une fausse croyance. Il peut être difficile de devenir psychologue et il ne suffit pas juste d’écouter, même si l’écoute est au cœur du dispositif d’accompagnement », précise Jeanne Coiffard. Ce n’est pas pour rien que le psychologue doit valider un bac +5, et pour certains, un doctorat en psychologie. C’est une profession reconnue par l’État qui fait plus qu’écouter son patient.
Le psychologue est plus fou que ses patients
5/7
Non, le psychologue n’est pas plus fou que ses patients. Encore faut-il définir ce qu’est la folie. Selon le Larousse, la folie se définit comme un trouble mental, un égarement de l’esprit, un manque de jugement et une absence de raison.
Le psychologue règle tous nos problèmes
6/7
Non, le psychologue ne règle pas tous vos problèmes. Même si cela serait bien pratique. Comme indiqué plus haut, il n’est pas magicien. Le travail se fait sur le long terme, et le patient est l’acteur prioritaire dans le processus de soin.
Le psy est un charlatan
7/7
Comme Jeanne Coiffard le rappelle dans son podcast, il existe un labyrinthe de thérapies possibles aujourd’hui. Mais la grande majorité des praticiens sont des professionnels reconnus. Le psychiatre est médecin et a suivi un parcours en faculté de médecine comme n’importe quelle spécialité médicale. Le psychologue a un bac +5, et parfois un doctorat en psychologie. Tous peuvent être psychothérapeutes en plus. « Dans mon podcast, je fais bien la distinction entre toutes les spécialités ».
Sources
Interview avec Jeanne Coiffard, psychologue clinicienne et autrice de "La fleur au fusil"
