
- 1 - Paranoïa : les causes
- 2 - Est-ce qu'un paranoïaque peut aimer ?
- 3 - Est-ce qu'un paranoïaque est dangereux ?
- 4 - Comment soigner la paranoïa ?
- 5 - La surestimation de soi chez le paranoïaque
- 6 - La jalousie
- 7 - Le goût pour la procédure
- 8 - La persécution
- 9 - L'érotomanie ou délire amoureux
- 10 - Paranoïa et traitement : la difficulté du soin
Paranoïa : les causes
La paranoïa peut être influencée par divers facteurs, notamment des troubles psychologiques comme le trouble de la personnalité paranoïaque.
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Comment reconnaître un mythomane ?Une méfiance excessive et des pensées de persécution sont souvent présentes.
Les causes peuvent inclure une enfance difficile, marquée par des expériences traumatisantes ou un environnement familial instable, qui peuvent façonner une vision du monde méfiante.
Des facteurs génétiques et biologiques peuvent également jouer un rôle, tout comme des événements stressants ou des traumatismes à l'âge adulte, qui peuvent exacerber ces tendances paranoïaques.
Sarah BONNOT, psychothérapeute à Clamart, nous en apprend plus : "ce fonctionnement s’établit autour de la conviction qu’il existe une menace ou un ennemi, perçu comme dangereux, dont il faut impérativement se défendre".
Les personnes paranoïaques peuvent aimer, mais elles rencontrent fréquemment des obstacles liés à leur état. Leur sentiment de persécution, généralement établi sur une absence de preuve réelle, peut générer une méfiance constante envers leur partenaire. Elles peuvent alors interpréter des attitudes ou des gestes innocents comme des menaces, ce qui complique la construction d'une relation stable. De plus, l'anxiété sociale qui accompagne parfois leur paranoïa peut compliquer l'établissement de connexions émotionnelles profondes. Malgré ces défis, avec un soutien adapté et une compréhension mutuelle, il est possible pour elles de cultiver des liens amoureux. Les personnes paranoïaques ne sont pas forcément dangereuses, mais leurs croyances erronées peuvent parfois les inciter à adopter des comportements dangereux, en particulier si elles se sentent menacées. Face à une situation qu'elles perçoivent comme hostile, elles peuvent éprouver de grandes difficultés à analyser les risques de manière rationnelle. Ce fonctionnement peut les amener à réagir de façon excessive ou inappropriée, même en l'absence de danger réel. Cependant, avec une prise en charge adaptée, ces comportements peuvent être mieux compris et gérés. Selon Sarah BONNOT, les personnes souffrant de paranoïa ont tendance à essayer des solutions face à leur souffrance, qui ne sont pas les bonnes et qui au contraire les enfoncent : Traiter la paranoïa repose sur une combinaison d'approches adaptées au patient. Ces démarches favorisent une amélioration progressive etun mieux-être au quotidien. Sans traitement, la psychose paranoïaque peut avoir des conséquences graves sur la vie quotidienne, notamment en provoquant d'importants problèmes relationnels. Accepter un suivi aide à limiter l'aggravation des symptômes et à regagner une certaine stabilité personnelle et sociale. La jalousie est l'un des grands signes de la paranoïa. Les signes : elle peut se manifester à l'égard de collègues supposés recevoir un meilleur traitement, de frères et sœurs vécus comme mieux aimés par les parents (ce qui est notamment réactivé au moment des héritages). Mais, la relation amoureuse est le domaine dans lequel la jalousie paranoïaque va se déployer avec le plus d'ampleur. Pour le conjoint de ces personnalités difficiles, la vie peut vite devenir un enfer, car il aura beau multiplier les preuves de sa bonne foi, jamais, il n'est cru et tout regard ou geste avec autrui peut être pris pour un signe de connivence. La jalousie est l'un des grands signes de la paranoïa. Les signes : Elle peut se manifester à l'égard de collègues supposés recevoir un meilleur traitement, de frères et sœurs vécus comme mieux aimés par les parents (ce qui est notamment réactivé au moment des héritages). Mais la relation amoureuse est le domaine dans lequel la jalousie paranoïaque va se déployer avec le plus d'ampleur. Pour le conjoint de ces personnalités difficiles, la vie peut vite devenir un enfer car il aura beau multiplier les preuves de sa bonne foi, jamais il n'est cru et tout regard ou geste avec autrui peut être pris pour un signe de connivence. Sûr de son bon droit et de son jugement, le paranoïaque est enfermé dans ses convictions. Les signes : rigide et autoritaire, il est imperméable à l'argumentation d'autrui. Et, lorsque l'on tente de lui prouver qu'il a tort, ou pire, s'il est contredit ou débouté, qui plus est devant un tiers, sa rancune sera tenace. Par ailleurs, il entre facilement dans ce que les psychiatres appellent "le délire de revendication" : il intente des procès, inonde les administrations de lettres recommandées, ses voisins de lettres de menace, bref réclame justice. Et, dans la mesure où son intelligence est en général intacte, son argumentation s'appuiera sur un raisonnement d'apparence logique et volontiers nourri par des textes de loi. La paranoïa signifie étymologiquement "penser à côté". Pour le paranoïaque, l'autre est forcément menaçant. Les signes : il va interpréter les moindres faits et gestes de son entourage dans le sens d'une persécution ou d'une hostilité à son égard (c'est ce que les psychiatres nomment "délire interprétatif"). Les idées délirantes peuvent aller de l'impression qu'il est l'objet de menaces ou de spoliation, à la conviction d'être contrôlé par des forces supérieures et malfaisantes, en passant par le racisme : l'étranger est alors vécu comme envahissant son espace, le dépossédant de ses droits, voire de ses biens. Toutefois, son discours paraît si logique et rationnel qu'il peut convaincre et il faut parfois longtemps avant que l'entourage prenne conscience du problème. Il s'agit d'une forme particulière de la paranoïa. Les signes : le sujet (la plupart du temps une femme) est persuadé d'être aimé par une personne (le plus souvent, un homme célèbre ou dans une position de pouvoir : personne célèbre, médecin, prêtre, etc). Chaque fait et gestes de cet "élu" sera alors interprété comme un signe adressé. Après une phase d'espoir, la prétendue bien-aimée, se sent abandonnée, sombre progressivement dans le désespoir puis dans la rancune, ce qui peut la conduire à des actes de violence contre l'objet de sa flamme, son entourage, voire contre elle-même. Le paranoïaque, par définition, ne fera pas la démarche de consulter puisque, si problème il y a, il ne peut pas venir de lui, de son comportement, mais des autres. Il peut y être amené à la suite d'un effondrement lié à un deuil ou au bout des longues démarches juridiques infructueuses. Par conséquent, la relation thérapeutique est basée, avant tout, sur la confiance, ce qui rend ce lien très compliqué à instaurer avec ce type de personnalité : souvent, la thérapie de groupe est préférée à la thérapie individuelle. La prise en charge de la paranoïa reste extrêmement difficile et la grande majorité des personnes touchées (0,5 à 2,5 % de la population) n'est pas suivie.Est-ce qu'un paranoïaque peut aimer ?
Est-ce qu'un paranoïaque est dangereux ?
Comment soigner la paranoïa ?
Psychose paranoïaque, quelle évolution sans traitement ?
La surestimation de soi chez le paranoïaque
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La jalousie
Le goût pour la procédure
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La persécution
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L'érotomanie ou délire amoureux
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Paranoïa et traitement : la difficulté du soin
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Remerciement au docteur Jean-Yves Cozic, président de l'association française de psyhiatrie
www.psychiatrie-francaise.com
Merci à Sarah BONNOT, psy à Clamart.