Paranoïa : les symptômes qui ne trompent pas Adobe Stock
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Paranoïa : les causes

La paranoïa peut être influencée par divers facteurs, notamment des troubles psychologiques comme le trouble de la personnalité paranoïaque.

Une méfiance excessive et des pensées de persécution sont souvent présentes.

Les causes peuvent inclure une enfance difficile, marquée par des expériences traumatisantes ou un environnement familial instable, qui peuvent façonner une vision du monde méfiante.

Des facteurs génétiques et biologiques peuvent également jouer un rôle, tout comme des événements stressants ou des traumatismes à l'âge adulte, qui peuvent exacerber ces tendances paranoïaques.

Sarah BONNOT, psychothérapeute à Clamart, nous en apprend plus : "ce fonctionnement s’établit autour de la conviction qu’il existe une menace ou un ennemi, perçu comme dangereux, dont il faut impérativement se défendre".

Est-ce qu'un paranoïaque peut aimer ?

Les personnes paranoïaques peuvent aimer, mais elles rencontrent fréquemment des obstacles liés à leur état.

Leur sentiment de persécution, généralement établi sur une absence de preuve réelle, peut générer une méfiance constante envers leur partenaire. Elles peuvent alors interpréter des attitudes ou des gestes innocents comme des menaces, ce qui complique la construction d'une relation stable.

De plus, l'anxiété sociale qui accompagne parfois leur paranoïa peut compliquer l'établissement de connexions émotionnelles profondes.

Malgré ces défis, avec un soutien adapté et une compréhension mutuelle, il est possible pour elles de cultiver des liens amoureux.

Est-ce qu'un paranoïaque est dangereux ?

Les personnes paranoïaques ne sont pas forcément dangereuses, mais leurs croyances erronées peuvent parfois les inciter à adopter des comportements dangereux, en particulier si elles se sentent menacées.

Face à une situation qu'elles perçoivent comme hostile, elles peuvent éprouver de grandes difficultés à analyser les risques de manière rationnelle. Ce fonctionnement peut les amener à réagir de façon excessive ou inappropriée, même en l'absence de danger réel.

Cependant, avec une prise en charge adaptée, ces comportements peuvent être mieux compris et gérés.

Comment soigner la paranoïa ?

Selon Sarah BONNOT, les personnes souffrant de paranoïa ont tendance à essayer des solutions face à leur souffrance, qui ne sont pas les bonnes et qui au contraire les enfoncent :

  • Elles se défendent en évitant : isolement et retrait social.
  • Elles se défendent en attaquant : comportements agressifs, accusations, menaces.
  • Elles recherchent obsessionnellement des preuves : confirmation de l’existence de la menace.
  • Elles contrôlent de manière excessive : surveillance constante des autres ou de soi-même. Elles se perdent dans l’imagination : la personne “vit dans sa tête” et construit une logique inattaquable.

Traiter la paranoïa repose sur une combinaison d'approches adaptées au patient.

  • Une prise en charge médicamenteuse peut être proposée, souvent pour réduire les symptômes tels que l'anxiété ou les pensées intrusives.
  • Dans les cas les plus graves, une hospitalisation peut s'avérer nécessaire pour garantir la sécurité du patient et stabiliser son état.
  • En parallèle, un suivi médical régulier et un soutienpsychologique jouent un rôle essentiel pour aider le patient à mieux comprendre sa condition et à développer des stratégies pour la gérer efficacement.

Ces démarches favorisent une amélioration progressive etun mieux-être au quotidien.

Psychose paranoïaque, quelle évolution sans traitement ?

Sans traitement, la psychose paranoïaque peut avoir des conséquences graves sur la vie quotidienne, notamment en provoquant d'importants problèmes relationnels.

  • Les délires et la méfiance tendent à s'intensifier avec le temps, rendant les interactions sociales de plus en plus difficiles.
  • La réticence fréquente des personnes atteintes à recourir à une aide professionnelle, comme la psychothérapie, complique encore la prise en charge de leur état. Une intervention précoce est pourtant essentielle pour préserver la santé mentale et améliorer la qualité de vie.

Accepter un suivi aide à limiter l'aggravation des symptômes et à regagner une certaine stabilité personnelle et sociale.

La surestimation de soi chez le paranoïaque

La surestimation de soi chez le paranoïaque© Adobe Stock

La jalousie est l'un des grands signes de la paranoïa.

Les signes : elle peut se manifester à l'égard de collègues supposés recevoir un meilleur traitement, de frères et sœurs vécus comme mieux aimés par les parents (ce qui est notamment réactivé au moment des héritages). Mais, la relation amoureuse est le domaine dans lequel la jalousie paranoïaque va se déployer avec le plus d'ampleur. Pour le conjoint de ces personnalités difficiles, la vie peut vite devenir un enfer, car il aura beau multiplier les preuves de sa bonne foi, jamais, il n'est cru et tout regard ou geste avec autrui peut être pris pour un signe de connivence.

La jalousie

La jalousie est l'un des grands signes de la paranoïa.

Les signes : Elle peut se manifester à l'égard de collègues supposés recevoir un meilleur traitement, de frères et sœurs vécus comme mieux aimés par les parents (ce qui est notamment réactivé au moment des héritages). Mais la relation amoureuse est le domaine dans lequel la jalousie paranoïaque va se déployer avec le plus d'ampleur. Pour le conjoint de ces personnalités difficiles, la vie peut vite devenir un enfer car il aura beau multiplier les preuves de sa bonne foi, jamais il n'est cru et tout regard ou geste avec autrui peut être pris pour un signe de connivence.

Le goût pour la procédure

Le goût pour la procédure© Adobe Stock

Sûr de son bon droit et de son jugement, le paranoïaque est enfermé dans ses convictions.

Les signes : rigide et autoritaire, il est imperméable à l'argumentation d'autrui. Et, lorsque l'on tente de lui prouver qu'il a tort, ou pire, s'il est contredit ou débouté, qui plus est devant un tiers, sa rancune sera tenace. Par ailleurs, il entre facilement dans ce que les psychiatres appellent "le délire de revendication" : il intente des procès, inonde les administrations de lettres recommandées, ses voisins de lettres de menace, bref réclame justice. Et, dans la mesure où son intelligence est en général intacte, son argumentation s'appuiera sur un raisonnement d'apparence logique et volontiers nourri par des textes de loi.

La persécution

La persécution© Adobe Stock

La paranoïa signifie étymologiquement "penser à côté". Pour le paranoïaque, l'autre est forcément menaçant.

Les signes : il va interpréter les moindres faits et gestes de son entourage dans le sens d'une persécution ou d'une hostilité à son égard (c'est ce que les psychiatres nomment "délire interprétatif"). Les idées délirantes peuvent aller de l'impression qu'il est l'objet de menaces ou de spoliation, à la conviction d'être contrôlé par des forces supérieures et malfaisantes, en passant par le racisme : l'étranger est alors vécu comme envahissant son espace, le dépossédant de ses droits, voire de ses biens. Toutefois, son discours paraît si logique et rationnel qu'il peut convaincre et il faut parfois longtemps avant que l'entourage prenne conscience du problème.

L'érotomanie ou délire amoureux

L'érotomanie ou délire amoureux© Adobe Stock

Il s'agit d'une forme particulière de la paranoïa.

Les signes : le sujet (la plupart du temps une femme) est persuadé d'être aimé par une personne (le plus souvent, un homme célèbre ou dans une position de pouvoir : personne célèbre, médecin, prêtre, etc). Chaque fait et gestes de cet "élu" sera alors interprété comme un signe adressé. Après une phase d'espoir, la prétendue bien-aimée, se sent abandonnée, sombre progressivement dans le désespoir puis dans la rancune, ce qui peut la conduire à des actes de violence contre l'objet de sa flamme, son entourage, voire contre elle-même.

Paranoïa et traitement : la difficulté du soin

Paranoïa et traitement : la difficulté du soin© Adobe Stock

Le paranoïaque, par définition, ne fera pas la démarche de consulter puisque, si problème il y a, il ne peut pas venir de lui, de son comportement, mais des autres. Il peut y être amené à la suite d'un effondrement lié à un deuil ou au bout des longues démarches juridiques infructueuses. Par conséquent, la relation thérapeutique est basée, avant tout, sur la confiance, ce qui rend ce lien très compliqué à instaurer avec ce type de personnalité : souvent, la thérapie de groupe est préférée à la thérapie individuelle. La prise en charge de la paranoïa reste extrêmement difficile et la grande majorité des personnes touchées (0,5 à 2,5 % de la population) n'est pas suivie.

Sources

Remerciement au docteur Jean-Yves Cozic, président de l'association française de psyhiatrie
www.psychiatrie-francaise.com

Merci à Sarah BONNOT, psy à Clamart.

Vidéo : Comment demasquer un pervers narcissique