
Jambes lourdes, antécédents d’ulcères, femmes enceintes… Il existe de nombreuses indications au port de bas de compression, également appelés "bas de contention". C’est le traitement de base de toute insuffisance veineuse des membres inférieurs. Leur élasticité permet de comprimer la jambe de manière à favoriser la circulation veineuse et le retour du sang du bas des jambes vers le cœur. Chaussettes, bas, collants, classe 1, 2, 3… Il en existe différents types, et il est parfois difficile de s’y retrouver.
Quand et pourquoi mettre des bas de contention ?
Bien que l’insuffisance veineuse soit la première indication des bas de contention, d’autres pathologies peuvent nécessiter ce traitement afin de faciliter la circulation sanguine. "Les bas de contention sont indispensables pour les personnes atteintes de phlébite, en post-opératoire ou avant un voyage en avion sur un vol long-courrier afin d’éviter la phlébite et l’embolie pulmonaire", détaille le Dr Salloum, angiologue. Certaines catégories professionnelles, comme les métiers de la santé, les hôtesses de l’air, les stewards ou encore les employés de bureau qui se mobilisent peu, peuvent également en porter.
Chaussette, bas ou collant de contention ou de compression
Mais comment faire son choix parmi les différents modèles de bas proposés ? La principale différence entre les bas de contention et les chaussettes de contention réside dans leur conception et leur couverture. Les bas de contention couvrent toute la jambe, y compris les genoux et les cuisses, tandis que les chaussettes de contention se limitent aux pieds et aux mollets. Contrairement aux idées reçues, les bas ou collants ne sont pas plus efficaces que les chaussettes, et inversement. "Ce qui compte, c’est la force de compression au niveau de la cheville", explique le Dr Salloum.
Mesure des bas
D’où l’importance de la taille. Cette partie concerne le pharmacien au moment de l’achat. Il prend la pointure, le tour de la cheville et du mollet, ainsi que la hauteur du sol au haut de la cuisse pour définir la bonne taille et assurer une efficacité optimale. "Pour cette raison, il est conseillé d'éviter les ventes en ligne même sur des sites internet de pharmacie", explique Yves, infirmier libéral à Boulogne-Billancourt.
Classe 1, 2 ou 3 de la chaussette ou des collants
En France, selon la pression de compression (en millimètres de mercure) mesurée au niveau de la cheville, les bas sont répartis en quatre classes :
- entre 10 et 15 mmHg : classe I
- entre 15,1 et 20 mmHg : classe II
- entre 20,1 et 36 mmHg : classe III
- supérieur à 36 mmHg : classe IV
La première classe est destinée aux personnes qui restent longtemps en station debout, comme les femmes enceintes, les personnes qui voyagent ou les professionnels qui piétinent. La deuxième classe est prescrite aux patients qui viennent de subir une opération chirurgicale, à ceux qui sont à risque de thrombose veineuse ainsi qu’aux personnes souffrant de varices ou d’œdème des chevilles ou des mollets. "Les deux dernières catégories sont quant à elles destinées aux personnes qui ont déjà présenté une thrombose veineuse et à celles qui souffrent de varices importantes, de gonflements sévères des jambes ou de syndrome post-thrombotique", précise le site Vidal. Dans les faits, la classe IV est rarement prescrite.
Pour que les bas soient efficaces, il est important de les enfiler dès le matin avant de se lever et de les retirer au coucher. Cela permet une utilisation optimale tout au long de la journée. Autre argument : ils seront plus faciles à placer et vous éviteront quelques sueurs.
Parce que, croyez-le ou non, les enfiler requiert une grande patience. "La pose des bas de contention se fait après avoir enlevé ses bagues ou mis des gants. En effet, un accroc suffit pour que le bas perde ses propriétés élastiques. Les bas doivent d’abord être placés sur le bout du pied, puis jusqu’au talon, puis déroulés sur la cheville et la jambe, sans jamais tirer dessus et en s’assurant de l’absence de plis", souligne le site Vidal.
Comment enfiler des bas de contention ?
Il existe des systèmes en pharmacie pour aider à les enfiler. Mais les kinésithérapeutes et les infirmiers de ville restent des experts en la matière. "Pour ne pas perdre une heure à les mettre le matin, retournez à l’envers le bas ou la chaussette jusqu’au talon, enfilez le pied dans le bas retourné, puis déroulez le bas sur la jambe", explique l'infirmier Yves. L’important est de ne pas tirer sur les bords des bas pour ne pas abîmer la matière, qui est plus fragile qu’elle ne paraît.
L’entretien de ce traitement doit respecter quelques règles. "Pour conserver leur efficacité, les bas doivent être lavés à la main sans être tordus et mis à sécher à plat, loin des radiateurs. Ils doivent être changés tous les trois mois pour rester pleinement efficaces", indique Vidal.
Prix et remboursement
Les bas de contention sont des dispositifs médicaux prescrits par un médecin. Ils sont donc remboursables par la Sécurité sociale dans la limite de huit par an. L’Assurance maladie prend en charge 60 % du montant de base. Les 40 % restants peuvent être pris en charge par certaines complémentaires santé, selon les conditions générales. Il est possible d’en obtenir directement auprès du pharmacien sans ordonnance médicale, mais dans ce cas, ils seront totalement à la charge du patient.
Contre indication
Il est néanmoins important de demander l’avis de son médecin avant de s’en procurer, en raison de certaines contre-indications. "Les bas de contention sont déconseillés chez les diabétiques qui souffrent de troubles sévères des petits vaisseaux sanguins (microangiopathie), chez les personnes atteintes de maladie des artères des jambes (artérite), et chez celles qui présentent une perte de sensibilité des pieds et des jambes (neuropathies) ou une insuffisance cardiaque non traitée", avertit le site Vidal.