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Les fractures de fragilité osseuse augmentent avec le vieillissement. Chaque année en France, on compte 490 000 fractures liées à l’ostéoporose, cette maladie du squelette qui altère la qualité osseuse et la diminution de la densité minérale osseuse.
Mieux repérer en amont la fragilité des os permettrait de mieux prendre en charge l’ostéoporose et de réduire le risque de fracture.

Actuellement, l’examen de la santé osseuse repose principalement sur la mesure de la densité minérale osseuse. Problème, de nombreuses personnes passent sous les radars et ne bénéficient pas d’une évaluation du risque de fracture. Pour améliorer le dépistage, des chercheurs du Garvan Institute of Medical Research en Australie, vantent l’efficacité d’un nouvel outil d’évaluation.

La difficulté à marcher 1 km accroît le risque de fracture

Selon les scientifiques, la vulnérabilité osseuse serait mesurable à la réponse du patient à une question toute simple : "Pouvez-vous marcher 1 kilomètre ?". L’aptitude à la marche pourrait en effet prédire le risque de fracture chez les personnes âgées.

"Nous avons découvert que la difficulté à marcher, même sur de courtes distances, semble étroitement liée à un risque de fracture plus élevé au cours des cinq années suivantes", explique l'auteur principal de l'étude, le professeur Jacqueline Center, responsable du laboratoire d'études cliniques et d'épidémiologie de Garvan, dans un communiqué.
Autrement dit, interroger le patient sur son aisance ou non à marcher permettrait de savoir si la personne a besoin d’un dépistage plus approfondi de sa santé osseuse.

"Quelques questions simples sur la distance qu'une personne peut parcourir à pied pourraient donner aux médecins un signal d'alarme précoce pour vérifier la santé des os", veut croire Jacqueline Center. Et d’ajouter : "Cette simple évaluation pourrait permettre d'identifier beaucoup plus de personnes à risque qui pourraient bénéficier d'un dépistage de la densité osseuse ou d'un traitement préventif."

Les travaux, parus le 23 janvier 2024 dans la revue JAMA Network Open, se sont basés sur les données de près de 267 000 adultes âgés de 45 ans, suivis pendant cinq ans pour évaluer l’impact d’une limitation de la marche sur le risque de fracture. Un adulte sur cinq avait signalé une limitation de la marche au début de l'étude.

Résultat, les participants ayant le plus de mal à marcher étaient nettement plus susceptibles de subir une fracture au cours du suivi. Les femmes qui se disaient très limitées dans leur marche d'un kilomètre ont eu un risque de fracture 60 % plus élevé que les femmes sans limitation de la marche. Chez les hommes, l'augmentation du risque était supérieure à 100 %.

Un test "gratuit et non invasif" préalable à un éventuel examen de la densité osseuse

Forts de ces constats, les chercheurs espèrent pour que ces résultats encouragent les professionnels de santé à considérer la capacité à marcher comme un signe évocateur d’autres problèmes liés à la santé osseuse (faiblesse des os, maladies cardiaques, arthrite…). "Poser la question de la capacité à marcher ne prend que quelques secondes et pourrait être un moyen gratuit et non invasif de savoir si une personne a besoin d'un examen de ses os", conclut le professeur Center.

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