Cette proposition émise dans le cadre de l’examen du projet de loi anti-gaspillage, figurait parmi les engagements de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. À l'époque, le président déclarait que c'était un "impératif sanitaire, une nécessité économique et une évidence environnementale".

Or, ce mercredi, il a été annoncé que cette mesure va être examinée au sein de l’Assemblée nationale, le 9 décembre prochain.

L’amendement LREM, largement voté en commission, propose la dispensation de médicaments à l’unité (DAU) en pharmacie à partir du 1er janvier 2022, lorsque leur forme pharmaceutique le permet.

Chaque année, 1,5 kg de médicaments partent à la poubelle

Si la mesure est adoptée, un décret devrait par la suite préciser “les modalités de conditionnement, d’étiquetage, d’information de l’assuré et de traçabilité” de ces médicaments vendus à l’unité.

Et même si cette mesure pourrait en choquer certains, cette initiative est pleine de bon sens selon la députée Nathalie Sarles : “Les armoires de nos concitoyens sont pleines de médicaments non utilisés. C’est une question sérieuse et ancienne”, a-t-elle affirmé.

Le but serait donc de réduire ces stocks de médicaments qui ne servent à rien ou pire encore, qui sont gaspillés : d’après cette élue les chiffres de l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) sont alarmants : chaque habitant jetterait en moyenne chaque année 1,5 kg de médicaments.

D’ailleurs, d’autres pays ont déjà mis en place cette mesure anti-gaspillage : “ça existe ailleurs, comme au Canada. On sait que ça produit des résultats. Un kilo et demi chaque année qui part à la poubelle ou, pire encore, dans les toilettes et qui vont contaminer et polluer les eaux, c’est un vrai sujet”, admet le socialiste Guillaume Garot. Pour le MoDem Bruno Millienne, “il est temps que la France s’y mette, pratiquement tous les pays le font”.

L’amendement a reçu un avis favorable de la rapporteure Véronique Riotton (LREM) et un avis de sagesse (c’est-à-dire en donnant un avis ni favorable ni défavorable et en s’en remettant à la sagesse des parlementaires) de la secrétaire d’État Brune Poirson.

Fabien Di Filippo (LR) s’est interrogé lui sur “l’impact en matière d’hygiène, de sécurité, de notices de posologie et de facilitation des contrefaçons” ainsi que sur le “coût supplémentaire pour les pharmaciens”.

Quelques réticences du côté des pharmaciens

Certains pharmaciens ne seraient pas favorables à cette réforme. Pour eux, cela signifierait, en plus de leur travail, de sortir les médicaments des boîtes, les déconditionner et les distribuer à l'unité. Cela s’apparenterait donc à une perte de temps et une perte d'argent pour réorganiser les stocks.

Pour les industriels, cette réforme engendrerait également de réels changements : ils devraient entièrement revoir le conditionnement des médicaments.

Sources

Les médicaments bientôt vendus à l’unité en pharmacie ? Les députés donnent leur feu vert, Sud-Ouest, 28 novembre 2019.

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