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Un antibiotique naturel contre les infections ORL et les troubles digestifs

Parce qu’ils sont riches en flavonoïdes (puissants antioxydants luttant contre le vieillissement des cellules entraîné par les radicaux libres), les pépins de pamplemousse, et plus particulièrement leur extrait, agissent comme de véritables antibiotiques contre les infections ORL et celles du système digestif. En effet, "l’extrait de pépins de pamplemousse (EPP) est principalement reconnu pour stimuler l’immunité, soutenir le métabolisme et comme puissant antibactérien", explique Sabine Monnoyeur, naturopathe.

Toux, rhume, grippe, rhinite, angine, laryngite mais également gastrite, ulcère, gaz, ballonnements, diarrhée ou encore candidose : "l’EPP va pouvoir éliminer toutes les bactéries, les virus, les champignons ou les parasites" responsables de ces divers troubles et pathologies, affirme Marion Mourrin, naturopathe.

Comment l’utiliser ? En traitement ou en prévention, "pour un adulte, verser 15 à 30 gouttes d’EPP dans un verre d’eau et boire le mélange trois fois par jour, préconise Marion Mourrin. Pour un enfant, ce sera trois gouttes par kilo, trois fois par jour".

A noter qu’il est également utile en cas de "fatigue chronique pour renforcer le système immunitaire" et "à titre préventif lors de voyage à l’étranger, afin d’anticiper l’installation de parasites", précise Sabine Monnoyeur.

Piqûre d’insecte ou eczéma : les pépins de pamplemousse à la rescousse

Exit crèmes apaisantes et baumes hydratants : pour soigner votre enveloppe cutanée, pensez à l’EPP. "Il va apaiser les coupures, les brûlures, les piqûres d’insectes, les irritations, les dermatites, l’eczéma, l’acné, les verrues, etc.", explique Marion Mourrin.

Comment l’utiliser ? En appliquant "une à deux gouttes d’EPP, pures ou diluées, sur la zone affectée deux fois par jour avec un coton-tige ou une compresse."

Autre astuce : "L’EPP fonctionne très bien pour traiter les lèvres gercées. Il faut en mettre une à deux gouttes diluées dans une cuillère à café d’huile végétale et appliquer le mélange plusieurs fois dans la journée."

Un anti-mycose ultra efficace

Les mycoses désignent des infections cutanées provoquées par des champignons microscopiques. Relativement fréquentes, elles touchent principalement les ongles, les pieds, les cheveux et les organes génitaux et peuvent être traitées grâce à des antifongiques, sous forme de comprimés ou de crèmes. Mais saviez-vous que l’EPP est également un fongicide à ne pas négliger ?

Comment l’utiliser ? En cas de mycose de l’ongle, Sabine Monnoyeur préconise "d’appliquer l’EPP pur deux par jour sur l’ongle affecté. Cela marche également très bien pour les panaris."

En cas de mycose vaginale, "imbiber un tampon bio (de préférence, pour qu’il n’y ait pas de problématique avec le tampon qui peut avoir subi des modifications avec le chlore) avec cinq gouttes d’EPP qui va être mélangé à dix goutte d’huile végétale de nigelle ou d’argan. Laisser le tampon en place trois heures et en changer deux à trois fois par jour. C’est une action locale très efficace."

Un remède contre les aphtes, la mauvaise haleine et les gingivites

Aphtes, gingivites, herpès ou encore mauvaise haleine… au niveau buccal, les désagréments sont nombreux. Mais à lui seul, l’EPP peut combattre toutes ces petites infections. Pratique et économique !

Comment l’utiliser ? En bain de bouche. "Diluer dix gouttes d’EPP dans un verre d’eau et boire le mélange matin et soir", indique Marion Mourrin. En cas d’herpès, "diluer quelques gouttes dans une cuillère à soupe d’huile végétale et appliquer le mélange localement plusieurs fois par jour", précise Sabine Monnoyeur.

L’EPP, l’astuce beauté et santé des cheveux

Plus besoin de vous ruiner en shampoings, crèmes et lotions pour entretenir et/ou traiter vos cheveux : quelques gouttes d’EPP suffisent à lutter contre les pellicules, les démangeaisons du cuir chevelu ou encore les poux.

Comment l’utiliser ? En ajoutant directement cinq à dix gouttes d’EPP dans la dose de shampoing habituelle, expliquent les naturopathes. Puis, bien masser le cuir chevelu.

A noter qu’on peut également le retrouver dans les produits cosmétiques "car il remplace les produits de conservation chimiques", précise Sabine Monnoyeur.

Un désinfectant textiles à l’efficacité prouvée

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) nous rappelait dans un avis publié le 27 avril 2018 l’importance "de laver tout article textile d’habillement en contact avec la peau avant de le porter pour la première fois", notamment pour réduire au maximum la concentration de substances chimiques soupçonnées de provoquer des réactions allergiques.

Et pour cela, l’EPP – qui agirait sur "800 souches de bactéries et virus, une centaine de souches de champignons ainsi qu’à un très grand nombre de parasites unicellulaires", rappelle Sabine Monnoyeur – se révèle être le désinfectant idéal. D’ailleurs, "l’EPP serait plus désinfectant que l’alcool (100% d’efficacité vs 72%) et le savon chirurgical (98%)" !

Comment l’utiliser ? "Mettre dix à quinze gouttes d’EPP dans l’eau de rinçage du linge."

L’EPP pour empêcher que les fruits et les légumes ne pourrissent trop vite

Bien conserver ses fruits et légumes, c’est éviter le gaspillage et s’assurer qu’ils garderont tous leurs bienfaits nutritionnels au moment de la dégustation. Si le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation préconise de les garder "dans un endroit frais, sec et sombre" et de ne pas disposer les fruits à côté des légumes, une autre astuce permettrait de les faire tenir plus longtemps : quelques gouttes d’EPP au moment de leur rinçage, afin de "prolonger leur qualité", selon Sabine Monnoyeur.

Comment l’utiliser ? "Mettre dix gouttes d’EPP dans un demi litre d’eau" et y laver ses fruits et légumes.

Un traitement de fond pour les animaux

Si l’EPP est efficace sur les humains, il n’y a pas de raison que nos amis les bêtes ne puissent pas, eux aussi, profiter de ses bienfaits : maladies bactériennes, mycoses, puces, tiques ou poux, il en viendra à bout ! En effet, l’EPP est notamment utilisé "pour soigner dans les élevages les bêtes souffrant d’infections en remplacement des antibiotiques chimiques", affirme Sabine Monnoyeur. Et il peut également être pris en cure, "pour entretenir la vitalité de vos animaux".

Comment l’utiliser ? En cas d’infection, "mélanger 60 à 80 gouttes d’EPP dans un litre d’eau. Ce mélange s’utilise en pulvérisation."
"Pour une cure de trois semaines, ajouter cinq gouttes par 10 kilos dans leur eau de boisson."

L’EPP, un pesticide naturel

Beauté, hygiène, santé mais également jardinage : le champ d’action de l’EPP est large, puisqu’il permettrait de "lutter contre les pucerons, les champignons et les moisissures de vos plantes, affirme Sabine Monnoyeur. Il est également utilisé dans l’agriculture biologique contre les parasites, les limaces, etc."

Comment l’utiliser ? "En pulvérisation, à raison de 20 gouttes par litre d’eau."

A noter que l’EPP peut également "assainir l’eau et les piscines, n’étant pas toxique contrairement au chlore."

Mais attention aux contre-indications !

Bien que le Dr Leo Galland considère l’EPP comme une substance "100% non toxique", comme tous les produits d’origine naturelle, il convient de prendre en compte certaines précautions d’emploi. Ainsi, l’EPP peut s’avérer dangereux chez :

- Les personnes asthmatiques ou allergiques aux agrumes : "On va alors commencer progressivement avec cinq gouttes dans un verre d’eau et on va augmenter les dosages petit à petit pour s’assurer qu’il est bien toléré", explique Marion Mourrin.

- Les personnes prenant des immunodépresseurs, des statines (traitement visant à réduire le taux de cholestérol) ou un traitement contre les troubles cardiaques, notamment car l’EPP "stimule le système immunitaire", précise Sabine Monnoyeur, ce qui peut poser problème chez les personnes souffrant de maladies auto-immunes. "De manière générale, on le déconseille en parallèle d’un traitement médicamenteux car il peut altérer son efficacité, ajoute Marion Mourrin. Il peut alors soit le potentialiser, soit le diminuer."

Outre ces cas de figure, l’EPP présente bon nombre d'avantages, puisqu’il convient "à tout le monde et à tous les âges", assure Marion Mourrin. En effet, contrairement à certaines huiles essentielles, il peut être utilisé "chez la femme enceinte et la femme allaitante à raison de dix gouttes dans un verre d’eau, trois fois par jour." Chez les nourrissons également, en ajoutant une goutte d’EPP "dans un biberon d’eau ou de jus coupé à l’eau. Mais il faut faire attention à ne pas en mettre dans du lait, au risque de le faire tourner."

Dans tous les cas, Sabine Monnoyeur rappelle qu’ "il vaut mieux éviter les automédications et consulter un médecin ou un naturopathe pour toute utilisation et dosage. La posologie variera en fonction des besoins mais aussi de la concentration".

Comment bien choisir son EPP ?

Comme pour tous les produits qui se disent naturels et/ou biologiques, gare aux arnaques ! Il est en effet important de faire attention à plusieurs points au moment de l’achat de votre EPP, pour s’assurer de sa qualité et donc pouvoir profiter pleinement de tous ses bienfaits :

- Son procédé de fabrication : "L’EPP demande énormément de quantités de pépins pour fabriquer un litre d’extrait, explique Marion Mourrin, il est donc important de s’occuper de la provenance et de la qualité des matières premières utilisées. Car comme dans tous les extraits, quand on concentre, on peut aussi concentrer les éventuels pesticides." Assurez-vous également qu’il "s’agisse bien de pépins de Citrus paradisi (pamplemousse originel sauvage)", ajoute Sabine Monnoyeur.

- Son taux de concentration : "Pour qu’il soit vraiment efficace, il faut en choisir un qui contient au minimum 33% d’EPP", affirme Marion Mourrin.

- L’ajout ou non de conservateurs : "Comme par exemple le chlorure de benzéthonium", explique Marion Mourrin, dont la toxicité est soupçonnée. Assurez-vous également qu’ "aucun additif autre qu’un conservateur inoffensif" n’ait été ajouté, précise Sabine Monnoyeur.

- Privilégier sa forme liquide, "les extraits ou macérâts obtenus sans solvant chimique, sans alcool, sans pulpe ou péricarpe et sans ajout de bioflavonoïdes ou de vitamine C", affirme Sabine Monnoyeur.

Pamplemousse : pourquoi est-il si apprécié ?

On n’en finit plus de vanter les vertus sanitaires du pamplemousse, et ce pour une bonne raison : chaque partie de ce fruit recèle de nutriments différents. Outre la teneur en flavonoïdes des pépins, la chair du pamplemousse est "très riche en vitamine C, qui est un excellent anti-inflammatoire et qui va donc stimuler l’immunité, explique Marion Mourrin. La vitamine C est aussi antioxydante et est essentielle à la production de collagène, qui va permettre à la peau de rester ferme et élastique."

Surtout, "n’oubliez pas que lorsque vous consommez du pamplemousse, favorisez le fruit entier et ne vous contentez pas du jus, assure Sabine Monnoyeur, car la pulpe et les membranes blanches qui tapissent l'intérieur contiennent majoritairement les principes les plus actifs du fruit." En effet, d’autres antioxydants tels que le lycopène se trouvent dans cette partie de l’agrume et permettraient "de soulager les symptômes causés par les refroidissements et diminuer les risques de maladies cardiovasculaires et même de cancers."

Enfin, le pamplemousse est apprécié pour son action au niveau de la circulation sanguine et son effet détoxifiant : "Il est réputé pour être un bon dépuratif sanguin, affirme Marion Mourrin, c’est-à-dire qu’il va permettre de diminuer le taux de lipides dans le sang. Deux pamplemousses par jour suffisent pour observer cet effet. Et il va aussi permettre de diminuer légèrement la résistance à l’insuline pour les diabétiques, tout en favorisant la perte de poids. C’est pour ça qu’il est également intéressant chez les personnes qui souffrent d’un syndrome métabolique."

Dernier conseil : privilégier les pamplemousses rouges, "qui contiennent les plus grandes quantités de flavonoïdes" et sont donc les plus intéressants au niveau santé.

Sources

Remerciements à Marion Mourrin, naturopathe et Sabine Monnoyeur, naturopathe.

"Évaluation des effets sensibilisants ou irritants cutanés des substances chimiques présentes dans les articles chaussants et textiles d’habillement". Anses. 27 avril 2018.

"Comment bien conserver ses légumes ?". Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. 13 octobre 2017.

mots-clés : pamplemousse, grippe, rhinite

Vidéo : La vérité sur le pamplemousse