Papillomavirus : chez l’homme, il provoque aussi des cancersAdobe Stock
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2800. C’est le nombre de cancers du col de l’utérus diagnostiqués chaque année en France. On compte par ailleurs 1100 décès dus à cette pathologie tous les ans. “Le cancer du col de l'utérus est attribuable dans la grande majorité des cas à une infection persistante par un papillomavirus humain (HPV) à haut-risque, infection très fréquente, transmissible par contact sexuel”, indique Santé publique France.

Papillomavirus : des cancers du pénis et de l’anus

En France, ce n’est que depuis 2019 que les recommandations vaccinales sont élargies aux garçons de 11 à 14 ans. Pourtant, chez les hommes, le papillomavirus peut être à l’origine de cancers du pénis et de l’anus. Et ce sont des maladies graves.

“Le cancer du pénis est une tumeur maligne rare du pénis qui se manifeste le plus souvent au niveau du gland ou de la face interne du prépuce, plus rarement de la verge. Le cancer du pénis se développe très lentement et n’est la cause de troubles qu’après un certain temps. Malgré la présence de symptômes souvent dès le début de la maladie, beaucoup d’hommes atteints ne consultent le médecin que très tardivement, parce qu’ils ont honte, peur ou répriment le problème”, indique le Centre hospitalier universitaire de Reims. Qui ajoute : “Plus le cancer du pénis est détecté et traité tôt, meilleures sont les chances de supprimer la tumeur et de conserver le pénis.”

Le cancer de l’anus, quant à lui, est “une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules entourant l’anus. [...] Elle peut aussi se propager (métastases) à d’autres parties du corps”, explique la Société canadienne du cancer. “Il touche les cellules de la muqueuse recouvrant la surface. D’autres cancers peuvent se développer exceptionnellement au niveau du canal anal : adénocarcinome, mélanome…”, ajoute le Centre lyonnais de chirurgie digestive.

Papillomavirus : les hommes sont peu vaccinés

En France, le cancer du pénis touche un homme sur 100 000, ce qui représente environ 500 cas par an. Quant au cancer de l’anus, hommes et femmes compris, il concerne environ 1000 personnes par an en France.

La vaccination contre le papillomavirus reste pourtant faible dans l’Hexagone : en 2017, la couverture vaccinale de la France était la plus basse d’Europe, avec à peine 13,7% pour trois doses. En 2020, la France n’était qu’en 27ème position parmi les pays européens et ne parvenait qu’à 28% de couverture, en grande majorité chez les filles.

L’année suivante, après l’extension des recommandations aux garçons, la couverture vaccinale française s’élevait à 41%, un niveau très éloigné des objectifs fixés par la Stratégie nationale de santé sexuelle et le Plan cancer : 60% chez les adolescentes âgées de 11 à 19 ans en 2023 et 80% à horizon 2030”, note l’Académie de médecine.

Lutte contre le papillomavirus : elle est bénéfique pour les deux sexes

La généralisation de la vaccination contre le papillomavirus, garçons compris, porterait pourtant ses fruits, d’après les résultats des autorités de santé australiennes. Comme l’explique France Diplomatie : “Initiées par le gouvernement fédéral en 2007 auprès des jeunes filles de 12-13 ans, des vaccinations gratuites ont été disponibles pour les garçons également à partir de 2013, et deux doses gratuites de vaccins sont offertes aux jeunes de moins de 19 ans.”

Résultats : “En Australie, entre 2005 et 2015, le pourcentage de femmes atteintes du papillomavirus est tombé de 22,7% à 1,1% et le taux d’immunisations a accéléré depuis 2015.” D’où un effet de protection de masse. “Une modélisation permet d’envisager, grâce à l’efficacité du vaccin non avalent, la disparition quasi complète du cancer du col de l’utérus à l’horizon 2034”, ajoute l'Institut national du cancer (Inca).

Ce qui signifie que le papillomavirus ne circulera presque plus, et que, en ce sens, les garçons sont bien mieux protégés contre le cancer du pénis et de l’anus.

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