Définition : qu'est-ce que le cancer ?

Le cancer est une maladie liée à la multiplication de cellules anormales, provoquant une tumeur qui peut se disséminer, sous la forme de métastases. Ce sont les cancers solides. D’autres cancers évoluent sous forme de cellules cancéreuses circulantes, comme les leucémies, par exemple. Les cellules cancéreuses sont dites malignes, car elles ont un potentiel destructeur sur les tissus sains, à l’inverse des cellules des tumeurs bénignes qui ne disséminent pas et ne provoque pas de destruction des tissus. Il existe un grand nombre de cancers, classés en fonction des organes atteints, de leur type cellulaire et de leur capacité à métastaser.

Les chiffres du cancer

En France, l’incidence du cancer est en constante augmentation pour deux raisons : le vieillissement de la population et les campagnes de dépistages précoces de certains cancers. Environ la moitié des patients diagnostiqués décèderont de leur cancer, ce qui signifie que le taux de guérison est, lui aussi, sans cesse croissant.

En 2011, 365 500 nouveaux cas de cancers sont apparus, dont 207 000 chez les hommes et 158 000 pour les femmes.

Le cancer le plus fréquent est celui de la prostate, suivi par le cancer du poumon et le cancer colorectal, chez l’homme.

Chez la femme, le cancer du sein arrive en première position, suivi du cancer colorectal puis du cancer du poumon. Il est important de noter que l’augmentation du tabagisme féminin sur ces dernières décennies a considérablement augmenté le nombre de cancers du poumon chez la femme, qui tend à rattraper celui de l’homme.

Les cancers ont augmenté de 30 % chez les jeunes, en 40 ans

Par ailleurs, les cas de cancer chez les adolescents et les jeunes adultes ont augmenté de 30 % au cours des quatre dernières décennies, selon les chercheurs du Penn State College of Medicine (Pennsylvanie). Le cancer du rein étant celui qui a enregistré la plus forte augmentation.

Le Dr Nicholas Zaorsky, professeur adjoint de radio-oncologie et de sciences de la santé publique, précise que le cancer est la principale cause de décès lié à une maladie, chez les patients âgés de 15 à 39 ans. Il estime que le nombre croissant de cas est préoccupant.

Les différents types de cancers

Les cancers peuvent atteindre tous les organes du corps et revêtir des types différents au sein d’un même organe, modifiant ainsi leur pronostic. Certains cancers auront plus tendance à produire des métastases que d’autres.

Les principaux cancers sont :

Quels sont les symptômes du cancer ?

Les symptômes du cancer sont très variables et dépendent essentiellement de l’organe atteint et du stade évolutif de la maladie. Le cancer est bien souvent silencieux avant que les premiers signes n’apparaissent car son développement peut être très lent.

On peut observer :

  • Une masse palpable sous la peau, surtout si elle est indurée, persistante et/ou irrégulière.
  • Un grain de beauté qui se modifie en changeant de couleur ou de taille, ou qui a des saignements.
  • La présence persistante de ganglions augmentés de volume et indurés.
  • Un saignement inhabituel rectal, vaginal, urinaire ou digestif.
  • Des symptômes persistants plusieurs semaines comme une toux ou une plaie ne cicatrisant pas.
  • Une constipation ou une diarrhée persistante inhabituelle.
  • Une modification ou un écoulement du mamelon.
  • Des maux de tête chroniques, de plus en plus violents.
  • Une fatigue inhabituelle.
  • Une perte de poids inexpliquée.

Cette liste n’est pas exhaustive. Tout symptôme inhabituel doit faire l’objet d’une consultation chez le médecin traitant.

Quelles sont les causes du cancer ?

Les causes des cancers sont multiples et intriquées. L’âge est l’un des principaux facteurs de risque de cancer. Ensuite, vient l’exposition à certains toxiques comme la cigarette, l’alcool, au soleil ou encore les mauvaises habitudes alimentaires. Dans certaines familles, le nombre de cancers est significativement plus grand, en raison de mutations génétiques.

Cancer : quels facteurs de risques ?

Les facteurs de risque de cancers sont très nombreux et peuvent être imbriqués chez un même individu. Certains facteurs de risque sont scientifiquement prouvés comme cancérigènes. Les habitudes de vie sont en grande partie responsables du développement de certains cancers.

Le tabac : principal facteur de risque

Le tabac est responsable du plus grand nombre de décès liés au cancer. Il n’est pas seulement responsable du cancer du poumon, mais aussi du cancer de la vessie, du pharynx ou du foie. Il aurait également un rôle dans le développement du cancer du sein. Le tabac participe à l’augmentation du nombre de cancers chez la femme, en raison de l’augmentation du tabagisme féminin.

L’alimentation : second facteur de risque majeur de cancer

La mauvaise alimentation est responsable de la survenue de cancers digestifs, notamment. Ceux-ci sont différents à travers le monde en raison des différences d’habitudes alimentaires. La viande rouge, les salaisons, l’excès de sel arrivent en tête des mauvaises habitudes alimentaires, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)5 .

Les dangers des aliments ultra-transformés

Nuggets, pâtes à tartiner, sodas, cordons bleus, glaces, soupes de légumes déshydratées, gâteaux et biscuits industriels, bonbons, barres chocolatées... La liste des produits ultra-transformés est longue et il est difficile de lui échapper.

Mais dernière un Bounty pris au distributeur ou une glace au cinéma se cachent en fait une longue liste d’additifs alimentaires dangereux pour la santé. Maltodextrine, amidon modifié, huiles hydrogénées, glutamate… Beaucoup d’entre eux sont des exhausteurs de goûts tandis que d’autres sont des colorants ou encore des conservateurs. Leurs effets néfastes pour la santé ne sont plus un secret et de nombreuses recherches documentent l a toxicité de ces molécules sur l’organisme à long terme.

C'est d'ailleurs le cas d'une nouvelle étude parue dans le Clinical Medecine, journal appartement au groupe The Lancet. Dans celle-ci, les scientifiques ont démontré les liens entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le cancer.

Pour arriver à cette conclusion, ils se sont basés sur 34 cancers et ont étudié de près leur tôt de mortalité. Ils ont aussi suivi les habitudes alimentaires de 200 000 britanniques âgés de 40 à 69 ans entre 2009 et 2012.

Durant cette pédiode, les participants ont dû renseigner les aliments qu’ils consommaient sur une période de 24 heures. Ils devaient les répertorier dans un tableau selon leur degré de transformation. Les chercheurs ont ainsi pu établir un pourcentage de consommation de produits ultra-transformés par participant. Leur état de santé et son évolution a été suivi en parallèle afin d’établir une corrélation entre consommation d’aliments ultra transformés et santé.

Résultat : pendant la durée de l’étude, 15 921 personnes ont développé un cancer et 4 009 personnes en sont décédées. 23 % d’entre eux consommaient des aliments ultra-transformés.

Ainsi, les personnes qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés avaient développé plus de cancers comparés aux autres. Il s'agissait surtout de cancer de l’ovaire et de cancer du sein. Une hausse de 10 % de la consommation d’aliments ultra-transformés était liée à une hausse de 2 % du risque de développer un cancer et d’en mourir.

Les autres facteurs de risques

  • Le surpoids et l’obésité.
  • L’alcoolisme chronique.
  • L’exposition au soleil.
  • L’exposition aux polluants de l’environnement.
  • Certaines infections (Papillomavirus pour le cancer du col de l’utérus, Helicobacter Pylori pour le cancer de l’estomac…).
  • L’exposition à des substances radioactives.
  • Le manque d’activité physique.

Le rôle du stress dans le développement d’un cancer

Il n’est pas prouvé que le stress soit un facteur de risque de cancer. Cependant, le stress et la dépression, en affaiblissant le système immunitaire, peuvent aggraver le développement d’un cancer. Les comportements destructeurs engendrés par le stress, comme le tabagisme ou la mauvaise alimentation font du stress un facteur de risque indirect de cancer.

Quelles sont les personnes à risque ?

Les sujets à risque de cancer sont issus de familles prédisposant au cancer, ce qui est particulièrement vrai pour le cancer du côlon ou du sein, pour lesquels l’intérêt du dépistage est fondamental. Cependant, les mauvaises habitudes de vie, transforment chaque personne en sujet à risque, qu’elle soit issue d’une famille prédisposée ou non.

D’autre part, les personnes ayant déjà eu un cancer, sont considérées comme des personnes à risque.

Qui, quand consulter pour un cancer ?

Si un sujet présente l’un des symptômes pouvant faire évoquer un cancer, il est nécessaire de consulter rapidement son médecin généraliste qui saura orienter les premiers examens complémentaires de « débrouillage » et adresser au spécialiste dont l’avis est nécessaire. En cas d’antécédent familial de cancer, il est indispensable de se faire dépister régulièrement via son médecin traitant et les campagnes de dépistages organisés.

La consultation d’annonce du diagnostic fait l’objet de protocole précis et est généralement réalisée par un cancérologue, qui exposera l’étendue de la maladie, toutes les possibilités de traitements, leur durée et leurs effets secondaires et proposera une prise en charge de soutien, pour le malade et son entourage.

Examens et analyses

Les examens complémentaires nécessaires seront choisis en fonction du type de cancer suspecté. Plus un cancer est détecté précocement plus les chances de guérison sont importantes. C’est pourquoi, pour certains cancers, des dépistages sont organisés. Il s’agit du cancer du côlon (par hémocult), du sein (par mammographie) et du col de l’utérus (par frottis cervico-vaginal). Ces campagnes simples ont permis de détecter des cancers à un stade asymptomatique et de les guérir.

Durée - Taux de survie

Il est impossible de prédire précisément la survie d’une personne atteinte d’un cancer. Certains cancers sont connus pour être plus rapidement graves que d’autres, comme le cancer du pancréas, et la réponse aux traitements proposés dépend également du type de cancer, ainsi que de l’état du malade. Quoi qu’il en soit, de grands progrès ont été faits et sont encore en cours sur le traitement du cancer.

La survie à 5 ans est aujourd’hui d’environ 50 %. L’un des critères principaux pour évaluer les chances de guérison est le stade auquel le cancer est découvert. Pour cela, on utilise la classification TNM. La lettre T est l’initiale de tumeur et correspond à la taille de la tumeur ; la lettre N est l’initiale de node (ganglion en anglais) et indique si des ganglions lymphatiques ont été ou non envahis ; la lettre M est la première de métastase et indique la présence ou l’absence de métastases.

Classification TNM :

  • Le stade T (de 1 à 4) correspond à la taille de la tumeur.
  • Le stade N (de 0 à 3) décrit la présence ou l’absence d’atteintes des ganglions voisins.
  • Le stade M (0 ou 1) décrit l’absence ou la présence de métastases à distance de la tumeur.

Plus le chiffre est élevé après les lettres T,N et M, plus le cancer est évolué.

Cancer : quels traitements ?

Les traitements proposés pour traiter les cancers sont de plus en plus nombreux et efficaces. Le choix du traitement du cancer varie selon le type de tumeur, son, extension et l’état du patient.

Il peut être :

  • Curatif, dans le but de guérir le cancer.
  • Adjuvant, traitement complémentaire au traitement essentiel pour obtenir une guérison et consolider les bénéfices.
  • Palliatif, pour soulager et améliorer le confort lorsque la guérison semble peu probable.

Le traitement du cancer vise à détruire la tumeur tout en préservant au maximum les tissus sains.

Les grands types de traitements sont :

  • La chirurgie : elle consiste à enlever la tumeur, si possible dans sa totalité. Elle peut être associée à la chimiothérapie ou la radiothérapie, avant ou après l’acte chirurgical, pour consolider le traitement. La chirurgie peut être curative en cas d’exérèse (extraction, ablation) complète d’une tumeur bien circonscrite.
  • La radiothérapie : elle consiste en une destruction de la tumeur par l’effet de rayonnements ionisants. Ceux-ci sont envoyés directement en regard à la tumeur. La radiothérapie a pour effet secondaire de détruire également les tissus sains avoisinants et de laisser des séquelles. Elle est souvent utilisée en complément d’autres traitements.
  • La chimiothérapie : elle consiste en un traitement médicamenteux, administré oralement ou par voie injectable, visant à détruire les cellules cancéreuses. Elle constitue le traitement de première intention de certains cancers ou peut précéder une chirurgie en réduisant la taille de la tumeur. La chimiothérapie provoque de nombreux effets indésirables, qu’il faut prendre en charge, car elle s’étend souvent sur de longs mois.
  • Hormonothérapie. : elle est utilisée pour traiter les cancers hormono-dépendants comme le cancer du sein pou de la prostate. En bloquant les circuits hormonaux, la tumeur ne peut plus utiliser les hormones pour se développer et finit par mourir.
  • Immunothérapie : il s’agit de traitements plus récents visant à utiliser le système immunitaire pour détruire la tumeur. Ces traitements sont très prometteurs et de nombreuses recherches sont encore en cours dans le traitement du cancer par immunothérapie.
  • Greffe de moelle osseuse : ce traitement est utilisé pour les cancers qui touchent les cellules immunitaires (lymphomes, leucémies).

Les oméga 3 pourraient aider l'immunothérapie à lutter contre le cancer

Une nouvelle étude, présentée à la réunion annuelle de l'American Society for Investigative Pathology lors du colloque Experimental Biology (EB) 2022, organisé du 2 au 5 avril 2022 à Philadelphie, suggèrent que les acides gras oméga-3 pourraient aider l'immunothérapie et d'autres traitements à mieux lutter contre le cancer. Lors d'une expérience menée sur des souris, les chercheurs ont découvert que la supplémentation alimentaire en oméga-3 bloquait la croissance tumorale chez les souris traitées par immunothérapie, inhibiteur de sEH ou les deux traitements utilisés ensemble. En revanche, les rongeurs suivant un régime riche en oméga-6 et recevant une immunothérapie voyaient leur tumeur continuée à grossir.

"Nous avons démontré, pour la première fois, que la combinaison de l'immunothérapie et du traitement anti-inflammatoire (sEHi) était plus efficace lorsque les souris étaient nourries avec des régimes enrichis en acides gras oméga-3", a déclaré l'auteure principale de la recherche Abigail Kelly, chercheuse au Harvard Medical School’s Beth Israel Deaconess Medical Center (Boston). "C'est très prometteur, car la supplémentation alimentaire est facile à mettre en place pour les patients atteints de cancer et peut être ajoutée pour les patients déjà sous immunothérapie."

Nouvel essai thérapeutique : le Berzosertib pourrait faire ses preuves

Mené par l’Institut du cancer et le Royal Mardsen NHS Trust et l'Institut du cancer (IC), un nouvel essai redonne espoir à bon nombre de malades atteints par le cancer. Il s'agit d'un médicament qui pourrait nuire aux cellules cancéreuses et qui aurait montré les premiers signes de son efficacité. Il s'agit du Berzosertib, qui a été testé sur pas moins de 40 patients, victimes de tumeurs à un stade très avancé. Près de la moitié d'entre eux ont vu la croissance de leur tumeur freiner après la prise du médicament.

Le Berzosertib s'est révélé encore plus efficace lorsqu'il était administré en même temps que la chimiothérapie. Le traitement bloque une protéine impliquée dans la réparation de l'ADN. Le blocage de cette protéine empêcherait les cancers de poursuivre le développement.

Le Berzosertib fait partie d'une branche de traitement, connue sous le nom de "médecine de précision", qui cible des gènes spécifiques ou des mutations génétiques.

L'un des auteurs de l'étude, le professeur Chris Lord, professeur de génomique du cancer à l'ICR, a déclaré que ces premiers signes étaient "très prometteurs", avant d'ajouter qu'il était inhabituel "dans les essais de phase un de voir une réponse clinique". Attention, d'autres essais seront nécessaires pour confirmer l'efficacité du médicament.

Récente découverte : le galactose pourrait "tuer" les cellules cancéreuses

C'est un fait avéré : les cellules cancéreuses ont besoin de lipides et de glucose pour alimenter leur croissance et leur prolifération. Or, à travers une étude, des chercheurs de l'Université de Californie du Sud viennent de découvrir une faiblesse chez les cellules cancéreuses : une "inflexibilité sucrée". Le galactose, un autre type de sucre pourrait venir à bout des cellules cancéreuses. Ces dernières seraient incapables de s'y adapter, ce qui entraîne leur mort.

Selon les scientifiques, les cellules dotées d'un gène cancérigène commun, AKT, seraient incapables de métaboliser le galactose. À titre de précision, le galactose est un sucre que l'on retrouve dans le lait et les produits laitiers. Il entre dans la composition du lactose avec le glucose.

Pourtant le galactose est structurellement assez similaire au glucose, avec néanmoins certaines différences. L'exposition des cellules de notre corps au galactose les contraint à utiliser plus d'oxygène pour convertir les sucres en énergie. Les cellules normales peuvent métaboliser à la fois le glucose et le galactose, or, les cellules cancéreuses (notamment lors d'un cancer du sein) n’en sont pas capables.

"Le galactose est juste un révélateur qui permet d'identifier ces vulnérabilités et peut conduire au développement futur de médicaments", ajoutent les chercheurs. A ce stade, les résultats ne sont pas exploitables en clinique.

Cancer : le magnésium pourrait lutter contre les cellules cancéreuse

Une nouvelle étude vient de faire le lien entre le niveau de magnésium dans le sang et la lutte contre les agents pathogènes et les cellules cancéreuses. Cette découverte provient de chercheurs de l'Université de Bâle et est parue dans la revue scientifique Cell.

D'après l'étude, les tumeurs cancéreuses se propageaient plus rapidement dans le corps des souris lorsque ces dernières étaient carencées en magnésium.

Le fait que le magnésium soit essentiel au fonctionnement des lymphocytes T est une découverte déterminante pour les immunothérapies modernes contre le cancer. Ces thérapies visent à mobiliser le système immunitaire, en particulier les lymphocytes T cytotoxiques, pour combattre les cellules cancéreuses. Et d'après les chercheurs de Bâle, la réponse immunitaire des lymphocytes T contre les cellules cancéreuses se voit renforcée par une augmentation de la concentration locale en magnésium.

Pour information, les cellules T sont de "véritables cellules tueuses", selon l'Inserm. "Les lymphocytes T sont capables d'infiltrer la tumeur puis de détruire les cellules cancéreuses".

Photo : accélérateur linéaire de radiothérapie Varian-Clinac 2100 C/D dans le Centre azuréen de cancérologie, Mougins, France

Cancer : le magnésium pourrait lutter contre les cellules cancéreuse© Creative Commons

Crédit : Guy Lebègue — Travail personnel © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

À ces traitements principaux, doivent s’ajouter des mesures adjuvantes comme :

  • Le soutien psychologique ;
  • la prise en charge sociale en cas de difficultés ;
  • le soutien aux proches ;
  • la prise en charge des effets indésirables et séquellaires des traitements ;
  • le suivi du traitement d’un cancer s’effectue sur plusieurs années pour limiter le risque de rechute.

Mon conseil de médecin généraliste sur les traitements du cancer : "le soutien psychologique doit être proposé pendant toute la durée du traitement et de la surveillance à la fois au malade et aux proches, car le traitement de la maladie cancéreuse passe par l’alternance de moments d’espoir et de moments difficiles, dans l’attente des résultats des bilans de surveillance ou de la mauvaise tolérance des effets secondaires des traitements. La vie sociale du sujet atteint de cancer est profondément altérée et ce paramètre doit être pris en compte dans le suivi de la maladie".

Cancer : les complications possibles

Le cancer et ses traitements peuvent occasionner diverses complications. Notamment :

  • des troubles hormonaux ;
  • des problèmes de fertilité ;
  • des troubles cardiaques ;
  • des problèmes rénaux ;
  • un risque de second cancer.

Il convient aussi de rappeler que le cancer débute généralement de manière localisée mais, en l'absence de prise en charge précoce ou en cas d'échec du traitement, il peut se métastaser et s'étendre à d'autres organes.

L'excès de cacahuètes favorise les métastases, selon une étude

Une étude menée par une équipe de l'université de Liverpool et publiée le 5 juillet 2021 dans la revue spécialisée Carcinogenesis révèle qu'une consommation trop fréquente d'arachides - et notamment de cacahuètes - augmenterait le risque de métastases.

L'agglutinine d'arachide (PNA), une protéine de liaison des glucides présente dans les arachides, est rapidement détectable dans notre sang après l'ingestion de ces aliments, car elle résiste à la cuisson et à la digestion. Son interaction avec les cellules endothéliales, sur la paroi des vaisseaux, favorise la production de cytokines IL-6 et MCP-1. Or, ces dernières favorisent l'adhésion des cellules tumorales aux cellules endothéliales, et donc leur propagation. Plus encore, "la PNA pourrait également favoriser les métastases à partir de l'endothélium vasculaire", écrivent les chercheurs.

Prévention du cancer

Les principales mesures préventives du cancer passent par les bonnes habitudes de vie :

  • Avoir une activité physique régulière, d’au moins 3 heures par semaine ;
  • se protéger des infections transmises sexuellement par l’utilisation de préservatifs ;
  • ne pas s’exposer au soleil pendant de manière prolongée sans se protéger ;
  • avoir une alimentation saine ;

Une étude menée sur près de 2 millions d'adultes a démontré que manger environ cinq portions quotidiennes de fruits et légumes, dont 2 sont de fruits et 3 de légumes, pourrait contribuer à réduire vos risques de cancer. Par rapport à ceux qui consommaient deux portions de fruits et légumes par jour, les participants qui consommaient cinq portions avaient un risque de décès par cancer inférieur de 10%. Les légumes à feuilles vertes, y compris les épinards, la laitue et le chou frisé, ainsi que les fruits et légumes riches en bêta-carotène et en vitamine C, tels que les agrumes, les baies et les carottes, seraient particulièrement bénéfiques.

  • consommer des champignons ;

La consommation de champignon permettrait de diminuer le risque de survenu d’un cancer. C’est ce que révèlent des chercheurs américains de l’université de Penn dans un méta-analyse publiée le 16 mars dans la revue Advances in Nutrition. Pour arriver à de tels résultats, les chercheurs ont passé en revue 17 études sur le cancer publiées de 1966 à 2020 et analysé les données de plus de 19 500 patients. Plusieurs études ont mis en avant un lien entre les champignons et un risque plus faible de cancer.

En outre, une étude démontrait que certaines substances contenues dans les champignons de Paris suppriment l’activité des récepteurs des androgènes, une protéine qui participe au développement du cancer de la prostate.

Les chercheurs ont donc conclu que la consommation de champignons, riches en vitamines, nutriments et antioxydants, permettait de se prémunir contre le cancer. Cela se confirme avec tout type de champignons, même le shiitake, le maitake et les pleurotes qui contiennent tous des quantités plus élevées d'acide aminé ergothionéine. Pour réduire le risque de cancer de 45 %, il faudrait consommer 18 g de champignons par jour. Les associations les plus fortes ont été trouvées pour le cancer du sein.

  • limiter la consommation d’alcool ;
  • ne pas fumer ni s’exposer au tabagisme passif.

Mesures de dépistage

Les mesures de dépistage mises en place en France pour certains cancers ont permis la guérison d’un grand nombre de cancers dépistés à un stade très précoce. Il s’agit du cancer du sein, du cancer du côlon et du cancer du col de l’utérus.

Le dépistage du cancer du côlon est proposé par hémocult chez les sujets de plus de 50 ans et une coloscopie est effectuée tous les 5 ans chez les sujets ayant des antécédents familiaux de cancer du côlon ou du rectum.

Le cancer du sein est dépisté par une mammographie gratuite proposée à toutes les femmes à partir de 50 ans. Le dépistage par mammographie régulière doit être fait plus tôt dans la vie chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein. L’auto-palpation est un geste que les gynécologues apprennent aux femmes pour dépister une anomalie au niveau du sein.

Le frottis cervico-vaginal doit être effectué tous les 2 ans chez les femmes ayant une activité sexuelle, afin de dépister la présence du Papillomavirus, à l’origine du cancer du col de l’utérus. En cas de rapports sexuels avec des partenaires multiples, la protection par préservatif est primordiale.

Le cancer de la prostate ne fait pas l’objet de campagnes de dépistage à l’heure actuelle, mais le dosage des PSA (antigène spécifique de prostate) chez l’homme de plus de 50 ans, associé au toucher rectal, peut permettre de dépister très tôt une tumeur de la prostate.

Le cancer du poumon ne fait pas encore l’objet de dépistage organisé chez les fumeurs, mais de nombreuses études sont en cours pour tenter d’établir un protocole de dépistage efficace et fiable.

Photo : coupe sagittale médiane du petit bassin masculin schématisant un toucher rectal évaluant la prostate. 1. Vessie – 2. Rectum – 3. Prostate.

Mesures de dépistage© Creative Commons

Crédit : Inconnu, derivative work by Dimdle — Derivative work of Digital rectal exam nci-vol-7136-300.jpg © CC - Licence :


Journée mondiale contre le cancer : le 4 février

Le 4 février 2000 a été déclaré Journée mondiale du cancer. Cela a commencé avec six experts du cancer qui se sont réunis à Paris en 1999 : David Kayat, Peter Harper, James F. Holland, Gabriel N. Horobagyi, Lawrence H. Einhorn et Sandra Swain ont rédigé une charte décrivant une vision pour lutter contre les effets du cancer : il s'agit de la Charte de Paris contre le cancer.

2021 marque le 21ᵉ anniversaire de la Journée mondiale du cancer. Le thème de la journée mondiale du cancer de 2021 est #IAmAndIWill (#JeSuisEtJeVais) #WorldCancerDay.

Elle s'inscrit dans la continuité de la campagne 2020 de lutte contre le cancer, qui va s'étendre sur 3 ans au total ; offrant ainsi une opportunité de susciter une conscience internationale et de mobiliser sur le long terme. Découvrez l'infographie : Les effets du cancer sur notre monde.

Sites d’informations

De nombreux sites d’informations sur le cancer existent pour apporter du soutien aux malades et à leur entourage. Ces sites sont riches en informations à la fois sur la maladie, son traitement et les recherches en cours. On trouve par exemple :

Sources

https://www.ameli.fr/loire-atlantique/medecin/exercice-liberal/memos/cancers

https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/I/INPES

https://www.gustaveroussy.fr/

Study finds increasing incidence of cancer among adolescents and young adults, News Medical, 1 décembre 2020. 

https://www.eurekalert.org/news-releases/947471

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/alimentation-aliments-ultra-transformes-augmentent-risque-avoir-cancer-mourir-103256/

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