Plus de mercure dans les poissons en hiverAdobe Stock

Source de protéines, riches en vitamines A, D et E, en minéraux et oligo-éléments, mais aussi en omega-3 pour les plus gras d’entre eux, les poissons ont toute leur place dans une assiette équilibrée. Il est d’ailleurs recommandé d’en consommer deux fois par semaine… Pas plus, car à haute dose, certains poissons peuvent avoir été contaminés par certains polluants comme des dioxines, ou du méthylmercure. Cette exposition au mercure est au coeur d’une nouvelle étude de l’Université de Helsinki, parue le 5 juillet 2023 dans la revue Environmental Research.

Les chercheurs de l’Université d’Helsinki, en Finlande, ont analysé l’évolution de la concentration de mercures dans les poissons d’un lac boréal, afin d’en tirer des tendances saisonnières.
Leurs résultats montrent qu’en hiver et au début du printemps, les poissons présentent une concentration de mercure 30 à 40 % à l’été et à l’automne. "L'été est la saison de croissance des poissons, suivie d'une perte de poids pendant l'hiver et la période de frai au printemps", explique dans l’étude, le professeur Kimmo Kahilainen, chef de l'équipe de recherche de la station biologique de Lammi, à l'Université d'Helsinki.

Une baisse du métabolisme en hiver

Ces fluctuations de niveau de mercure au fil des saisons s’expliquent par les variations importantes de température en hiver, qui, ajouté à d’autres facteurs environnementaux, ralentissent le métabolisme des poissons. Les chercheurs pointent aussi la baisse de quantité de nourriture à leur disposition pendant les mois froids. Toutes ces conditions se solde par une perte de poids chez les espèces aquatiques, également confrontées à la famine.

La perche et le sandre, plus pollués en mercure

Les chercheurs ont noté que ces différences saisonnières en matière de concentration de mercure étaient plus marquées chez les poissons qui se nourrissent d'autres poissons, comme la perche et le sandre, par ailleurs des mets de choix dans la région boréale.

Les auteurs de l’étude tempèrent tout de même leurs conclusions en précisant que les niveaux en mercure les plus élevés relevés toute l’année chez les poissons du lac finlandais méridional restaient en-deçà de la limite sanitaire de consommation de poisson pour le mercure (0,5 mg/kg).

Poisson contaminé au mercure : quels risques en excès ?

L’exposition au mercure dans l’alimentation est néfaste pour la santé. Le poisson constitue la principale source d'exposition alimentaire de l'homme au méthylmercure.
En excès, le méthylmercure affecte le système nerveux central de l'homme, "en particulier durant son développement in utero et au cours de la petite enfance", souligne l’anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation.

Une toxicité particulièrement à risque pour les femmes enceintes. "Cette substance peut exposer aux troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance, même en l'absence de signes toxiques chez la mère", ajoute l’anses.

Conseils pour consommer du poisson sans risque pour la santé

Ce risque sanitaire lié à la consommation de poissons contaminés au methylmercure a fait l’objet de différents avis de la part de l’Anses, depuis 2022. Pour autant ce risque est écarté, si on limite la consommation de poissons plus à risque de contamination (requins, lamproies, espadons, marlins, sikis) à 150 g par semaine pour les femmes enceintes et allaitantes et à 60 g par semaine pour les enfants de moins de 30 mois, précise l’anses.

Plus largement, pour profiter des bienfaits nutritionnels des poissons dans l’assiette, l'Agence recommande en outre de consommer du poisson deux fois par semaine dont des poissons gras (saumon, maquereau, sardine, anchois, truite fumée, hareng…) riches en acides gras omega-3 et de diversifier les espèces de poissons consommées.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.