Cette activité simple réduit considérablement le risque de démence Adobe Stock
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On critique souvent l es écrans qui sont nocifs pour les enfants et les adolescents. En revanche, ils peuvent être un véritable atout santé pour les personnes âgées. Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de New York sur 18 154 adultes âgés de 50 à 65 ans et publiée dans la revue Journal of the American Geriatrics Society le 3 mai 2023 montre les effets de l’usage d’internet sur le cerveau. Ces personnes ont été suivi pendant 8 ans, un temps long qui permet de déterminer vraiment quel est l’impact d’internet sur le déclin cognitif.

Les bienfaits d'internet sur le cerveau

L’étude conclut qu’internet pourrait avoir un effet bénéfique sur la santé du cerveau des personnes âgées en réduisant de manière significative le risque de développer une démence. La démence est le diagnostic posé lorsque le déclin cognitif (problème de mémoire et de concentration, difficultés à réfléchir, oublis, difficultés à effectuer des tâches du quotidien, à réaliser certains mouvements) devient handicapant et invalidant pour sa personne. La démence est u ne maladie neurodégénérative qui ne se soigne pas, si des traitements existent pour la ralentir ou la stopper, il n’est pas possible de la guérir. C’est pourquoi il est important de mettre en place des habitudes au quotidien qui réduisent les risques, afin de prévenir la maladie, à défaut de pouvoir la soigner.

Les chercheurs ont posé différentes questions aux participants de l’étude sur leurs habitudes de vie et d’utilisation d’internet dans leur quotidien. Le principal objectif était de faire des liens entre leur usage du numérique et leurs potentiels difficultés cognitives. L’étude montre que les personnes qui utilisent internet au début de l’étude sont deux fois moins touchées par un risque de démence que les autres. Il a aussi été noté que les personnes qui utilisaient internet sur une durée d’environ deux heures ou moins par jour présentaient des risques de développer une démence plus faible comparé à celles qui n’utilisaient pas internet. Toutefois, être trop connecté n’est pas bon non plus. Les chercheurs ont mis en évidence la toxicité des écrans s’ils sont trop fréquemment utilisés, au même titre que chez les enfants. L’étude a montré que les personnes qui étaient en ligne six à huit heures par jour avaient un risque plus élevé de développer une démence que ceux qui ne l'utilisent que quelques heures.

Une hypothèse à approfondir

Les chercheurs ont mis en évidence des différences entre les utilisateurs réguliers et occasionnels d’internet, et ont noté que le sexe, l’origine ethnique, sociale et le niveau d’éducation n’interféraient pas sur les résultats. Cependant, même si l’étude a mis en lumière une corrélation significative entre l’utilisation d’internet et la santé cognitive, elle ne prouve néanmoins pas qu’il y a un véritable lien de cause à effet. En somme, aucune différence sur le déclin cognitif n’a été noté entre ceux qui utilisaient un peu internet ou beaucoup. Dr Virginia W. Chang, coauteure de l’étude pense néanmoins que cette piste est à approfondir : "L’engagement en ligne peut aider à développer et à maintenir la réserve cognitive, qui peut à son tour compenser le vieillissement cérébral et réduire le risque de démence."

Aller sur internet mais pas pour faire n’importe quoi

Autre problème de taille : on ne sait pas quel type de contenu les sondés consommaient. Faire ses comptes sur internet, lire des articles de presse, jouer à des jeux en ligne ou consommer des contenus pornographiques sont en effet des activités bien différentes et on imagine bien que les effets sur le cerveau ne sont pas les mêmes. Internet a la particularité de regorger de contenus, du meilleur, comme du pire. Si lire des contenus historiques par exemples stimule le cerveau, on a plus de doute sur les vidéos de chaton ou la téléréalité. Cependant, l’étude ne s’est pas penchée sur cette question. Les scientifiques font le postulat que des contenus "sains" peuvent réduire le risque de déclin cognitif sans toutefois les lister.

Sources

https://agsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/ftr/10.1111/jgs.18394

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