Alzheimer : l’obésité pourrait favoriser la maladie neurodégénérative Adobe Stock

La prévalence del’obésitéa quasiment triplé ses chiffres à l’échelle mondiale, entre 1975 et 2016. Un constat qui ne manque pas d’inquiéter les spécialistes, qui continuent d’alerter l’opinion. Au sujet du véritable enjeu de santé publique que représente la maladie chronique en constante progression.

Si l’obésité se caractérise par un excès de masse grasse et à une modification du tissu adipeux, qui peuvent entraîner de lourdes conséquences sur la santé de l’organisme, les causes du trouble sont complexes et très variés. Facteurs alimentaires, environnementaux, génétiques… "Accéder à une meilleure compréhension des causes et des mécanismes biologiques conduisant à l’obésité est aujourd’hui un des plus grands enjeux de la recherche", déclarent ainsi les experts de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur leur plateforme.

Obésité : cinquième cause de mortalité dans le monde

Hypertension artérielle, diabète de type 2, athérosclérose, maladies cardiovasculaires, hépatiques et rénales, cancers, troubles cardiaques et respiratoires… De nombreuses complications peuvent résulter de la maladie chronique, qui se définit par "un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques", selon l’Inserm.

"Les complications associées, en particulier le diabète de type 2 (44% des cas imputables au surpoids/obésité), les maladies cardiaques (23% des cas imputables) et les cancers (entre 7% et 41% des cas imputables au surpoids/obésité selon les localisations) entraînent le décès d’au moins 2,8 millions personnes chaque année", partagent les spécialistes. Au vu des chiffres alarmants, l’Organisation mondiale de la santé a reconnu l’obésité et le surpoids comme étant la cinquième cause de mortalité dans le monde.

Outre les plans nationaux de prévention mis en place pour tenter de pallier le problème et inverser au plus vite la tendance, de nombreuses recherches se penchent chaque année sur le sujet. D’ailleurs, des chercheurs de l’Université de McGill, au Canada, ont récemment découvert que l’obésité pouvait également avoir des conséquences sur le cerveau et les fonctions cognitives.

Surpoids et Alzheimer : le même effet dévastateur sur le cerveau

Pour obtenir ces conclusions, les chercheurs canadiens ont étudié et longuement analysé l’état du cerveau dans le cadre d’une maladie chronique telle que l’obésité, puis chez des patients atteints d’Alzheimer. Durant ces travaux, quatre groupes de participants ont été formés : un groupe de personnes en état d’obésité, un deuxième groupe avec des participants au poids moyen, un troisième groupe avec des patients souffrant d’Alzheimer, et un dernier groupe ne présentant aucun problème cognitif.

En comparant les dégâts causés par la maladie d’Alzheimer et en les confrontant aux résultats obtenus chez des personnes obèses, les experts ont constaté de nombreuses similitudes. Les participants obèses présentaient un amincissement de la matière grise, au même titre que les patients atteints d’Alzheimer. "Nos résultats mettent en lumière l'importance de diminuer le poids des personnes obèses au milieu de la vie pour diminuer le risque subséquent de neurodégénération et de démence", a partagé Filip Morys, chercheur dans le laboratoire neurologique à McGill.

"Comme toutes les maladies chroniques, l’obésité devient en effet irréversible lorsqu’elle est installée : prévenir son développement est donc primordial si l’on veut enrayer l’épidémie mondiale", conclut l'Inserm, sur sa plateforme.

Sources

https://content.iospress.com/articles/journal-of-alzheimers-disease/jad220535

https://www.inserm.fr/dossier/obesite/

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