Cellules souches en endocrinologie : un espoir pour le traitement de certaines pathologiesAdobe Stock
Sommaire

L’endocrinologie consiste en l’étude des hormones, à leurs effets sur le corps et leur implication dans certaines maladies.

Les hormones étant sécrétées par différentes glandes (hypophyse, thyroïde, glandes surrénales, etc.), plusieurs pathologies peuvent en découler comme le diabète de type 1 et 2, le cholestérol, les troubles de la croissance, l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie ou certains troubles du poids.

Qu’est-ce que les cellules souches ?

Les cellules souches sont obtenues en reprogrammant des cellules normales d’un individu.

« On peut prélever, par exemple, à l’intérieur de la joue des cellules, ou bien réaliser une prise de sang, puis on les reprogramme pour qu’elles deviennent des cellules souches. Cela signifie qu’elles peuvent devenir n’importe quelle cellule. Les cellules souches peuvent reproduire des tissus capables de ressembler à de nombreux organes comme un tissu endocrine pouvant secréter des hormones » explique le docteur Thierry Brue.

Le processus de reprogrammation cellulaire permet d’obtenir des cellules souches également appelées organoïdes (regroupement de cellules) qui ressemblent à des tissus normaux. Il ne s’agit pas de « mini-organes » comme le précise le docteur.

Cellules souches : l’intérêt de leur exploitation

L’utilisation des cellules souches présente de nombreux avantages puisque cela évite d’avoir recours à l’expérimentation animale, mais aussi parce qu’il est toujours préférable d’avoir un modèle qui ressemble à l’Homme.

« En endocrinologie, cela nous permet d’accéder à des tissus difficiles d’accès comme l’hypophyse qui est située sous le cerveau. Cela nous permet également d’étudier le développement de certaines cellules. En laboratoire, dans la boîte de culture, on peut voir le tissu se développer et savoir comment il devient un tissu mature. Enfin, cela nous permet de savoir comment est régulé et contrôlé ce tissu » détaille le professeur.

Cellules souches : les grandes avancées de la recherche en endocrinologie

Ces recherches présentent de grandes perspectives d’un point de vue thérapeutique puisque cela entre dans le cadre de la médecine régénérative. La médecine régénérative consiste en la réparation, le remplacement ou la régénération de gènes, de cellules ou d’organes défaillants afin de rétablir leur bon fonctionnement.

« Dans certains domaines, cette médecine permet de réintroduire chez des patients des cellules qui étaient défaillantes. Cela présente l’avantage de réintroduire des tissus qui ne sont pas étrangers au corps », ceci diminue donc le risque de rejet.

Le docteur précise par ailleurs l’intérêt des recherches sur les cellules souches : « On est capable d’introduire, en laboratoire, dans la boîte de culture, une mutation pour étudier l’effet sur le développement et la fonction du tissu. A l’inverse, on peut utiliser du tissu provenant d’un patient malade, contenant donc déjà la mutation, dans le but de modifier le gène grâce à certaines techniques dont une qui a fait l’objet d’un prix Nobel, afin de rendre le tissu à nouveau normal. »

Ceci constitue donc, pour le docteur, des outils précieux pour la connaissance des maladies endocriniennes et leurs possibles traitements.

Les cellules souches offrent également la possibilité de réaliser un criblage de médicaments pour identifier les molécules prometteuses, ou un criblage de substances pour évaluer les effets des perturbateurs endocriniens.

Greffes d’organoïdes : de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients atteints de pathologies endocriniennes

Le diabète de type 1, maladie endocrinienne, touche environ 300 000 personnes en France. Cette pathologie est traitée par le biais de plusieurs médicaments, l’utilisation de cellules souches peut s’avérer prometteuse d’après le professeur : « L’utilisation de cellules souches offre la possibilité de recréer un pancréas endocrine (cellules qui refabriquent de l’insuline), grâce à ces organoïdes. Ceci constitue une voie de traitement prometteuse pour ces patients. »

La recherche sur les organoïdes de tissu surrénalien a beaucoup progressé, ouvrant la voie à des possibilités de traitement de plusieurs maladies rares des glandes surrénales comme la maladie d’Addison ou les blocs enzymatiques surrénaliens d’origine génétique.

La recherche sur les organoïdes de tissu thyroïdien fait progresser la connaissance sur cet organe et les effets des perturbateurs endocriniens.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.