Les infections à streptocoques A (Streptococcus pyogenes) sont fréquentes. "Souvent bénignes (infections non invasives), elles peuvent être aussi très sévères (infections invasives), décrit l’Institut Pasteur. Le streptocoque A provoque des infections bénignes, comme l’angine, et des infections invasives parfois mortelles, tels que le syndrome de choc toxique, la fasciite nécrosante (bactérie mangeuse de chair) ou encore la méningite".

Le streptocoque du groupe A (SGA), Streptococcus pyogenes, se transmet exclusivement d’homme à homme. "Le taux de mortalité est estimé entre 10 et 16% toutes pathologies confondues (les taux de mortalité sont respectivement de 35 à 75% en cas de choc toxique streptococcique, de 20 à 45% pour les dermo-hypodermites nécrosantes et de 27% pour les méningites)", rapporte encore l’Institut.

Photo : microphotographie de la bactérie Streptococcus pyogenes

Photo : microphotographie de la bactérie Streptococcus pyogenes© Creative Commons

Crédit : Centers for Disease Control and Prevention, 1979 - CC - Licence : domaine publique

Les antibiotiques constituent à ce jour, le traitement de référence des infections streptococciques. Or, "deux souches apparentées de Streptococcus présentant une sensibilité réduite à l’a mpicilline, à l’amoxicilline et céfotaxime, des antibiotiques couramment utilisés pour traiter ces infections ont été signalés", selon des chercheurs américains. L’antibiorésistance frappe donc encore.

Le streptocoque A provoque 20 à 30 % des maux de gorge

Les chercheurs ont exploité plusieurs séquences génomiques dérivées de 7025 souches de streptocoques du groupe A, collectées sur plusieurs décennies dans des pays du monde entier. Parmi les souches, ils en ont étudié 2 % et les ont testés dans un laboratoire de microbiologie clinique. Les résultats ont clairement démontré une diminution de leur sensibilité aux antibiotiques. En claire, ces souches de streptocoques résistent aux traitements.

Si ces souches ont longtemps été considérés comme dépourvus de mutations génétiques pouvant entraîner une résistance à la pénicilline, les résultats de cette étude suggèrent que les traitements antibiotiques utilisés pour soigner l’angine streptococcique pourraient devenir moins efficaces, voire totalement inefficace.

Le streptocoque du groupe A provoque 20 à 30 % des maux de gorge chez les enfants et 5 à 15 % des maux de gorge chez les adultes.

Streptocoque A : existe-t-il un vaccin ?

"Il n’existe aujourd’hui pas de vaccin communément utilisé contre les infections à streptocoques A, relaye l’Institut Pasteur. Des études de candidats vaccins utilisant différents antigènes ont été réalisées. La connaissance du génome (2001) des souches de streptocoques A responsables d’infections invasives permet d’envisager de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques et de candidats vaccins".

Un impact majeur sur la santé publique dans le monde

Ces résultats soulignent donc le besoin urgent d'un vaccin qui protège les humains contre le streptocoque du groupe A.

"Si ce germe devient vraiment résistant à ces antibiotiques, il aura un impact très grave sur des millions de personnes dans le monde. C'est une notion très préoccupante mais plausible basée sur nos résultats. Le développement d'une résistance aux bêta-lactamines aurait un impact majeur sur la santé publique dans le monde", alerte James M. Musser, auteur principal de l’étude.

Sources

Reduced in vitro susceptibility of Streptococcus pyogenes to beta-lactam antibiotics associated with mutations in the pbp2x gene is geographically widespread, American society for microbiology, 2020

Streptocoque A, Institut Pasteur

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