Des bactéries mortelles sur le linge des nouveaux-nés

C’est en Allemagne que s’est produit cette découverte alarmante.

Selon un rapport publié dans le journal Applied and Environmental Microbiology, une banale machine à laver est à l’origine de la propagation d’une bactérie appelée Klebsiellaoxytoca. Cette dernière est connue pour causer des infections urinaires et pulmonaires pouvant être mortelles.

Or, 14 enfants admis à la maternité ont été positifs au test de la bactérie Klebsiellaoxytoca entre les mois d’avril 2012 à mai 2013. 13 nouveau-nés porteurs du virus se trouvaient en soins intensifs néonatals et un enfant était quant à lui dans le service de pédiatrie.

Le problème ? La machine à laver se trouvait juste à côté de ces jeunes patients.

Toutefois, au-delà de la proximité de la machine, on peut se poser la question suivante : comment ces bactéries se sont développées ? La réponse est simple : les agents pathogènes se montrent de plus en plus résistants aux antibiotiques et ils sont nettement plus agressifs dans les milieux hospitaliers. C’est pour cette raison que des dépistages sont systématiquement effectués dans les centres médicaux.

Sauf qu'habituellement, les machines à laver ne font pas partie des principaux agents propagateurs de bactéries : elles sont capables d’éliminer les germes grâce à une température supérieure à 65 °C. De plus, les désinfectants utilisés dans le milieu hospitalier éliminent les bactéries.

Or, c’est en enquêtant, que les scientifiques ont compris : l’appareil utilisé dans cet hôpital était un appareil de lavage domestique à économie d’énergie. La température ne dépassait donc pas les 65 °C. La bactérie s’est alors transmise sur les bonnets et chaussettes des nouveau-nés à cause de l’eau contaminée après le lavage.

Heureusement, les 14 enfants porteurs de la bactérie Klebsiellaoxytoca sont tous sains et saufs. Aucun cas ne s’est également plus présenté après avoir retiré la machine à laver.

De graves infections respiratoires et urinaires

Les Klebsiella sont des entérobactéries immobiles et capsulées. On distingue 5 espèces dans le genre qu'on peut différencier par des caractères biochimiques :

  • Klebsiella pneumoniae
  • Klebsiella oxytoca
  • Klebsiella planticola
  • Klebsiella terrigena
  • Klebsiella ornithinolytica

Les Klebsiella pneumoniae forment de grosses colonies muqueuses, luisantes.
Elles sont très répandues dans la nature (eaux, sols). Ce sont aussi des bactéries non pathogènes, lorsqu’elles se retrouvent dans le tube digestif des animaux et de l'homme, qui peut également en héberger dans l'oropharynx.

Elles sont responsables d'infections respiratoires, d'infections urinaires, de bactériémies et d'infections neuro-méningées post traumatiques ou post-chirurgicales.

On les retrouve fréquemment dans le milieu hospitalier. Le diagnostic repose sur la mise en évidence de la bactérie.

Par ailleurs, celle-ci sécrète une enzyme capable d’inactiver certains antibiotiques du groupe des pénicillines. Or, les pénicillines sont utilisées dans le traitement d'infections bactériennes, ce qui peut donc engendrer des risques pour les patients qui n’arrivent pas à être soignés.

Sources

Allemagne : une machine à laver propage une bactérie dans une maternité, Fredzone, 9 novembre 2019. 

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