L’histoire tragique de Lucas, mort aux urgencesIstock

Le magazine d’investigation Mediapart a révélé le 16 décembre 2023 qu’un jeune homme est décédé aux urgences de l’hôpital d’Hyères (Var). Le patient, prénommé Lucas, est mort d’un choc septique alors qu’il attendait d’être pris en charge depuis une dizaine d’heures. La mère de Lucas a déposé plainte contre le centre hospitalier d’Hyères le 12 décembre pour “homicide involontaire” auprès du tribunal judiciaire de Toulon.

Infection méningocoque : il aurait fallu une prise en charge immédiate de Lucas

Mediapart fait état d’une série de dysfonctionnements graves qui ont conduit à la mort du jeune homme. Celui-ci est décédé à cause d’une infection méningocoque de sérogroupe W135. La bactérie s’est logée dans son abdomen.

Dans la matinée, Lucas commence, chez lui, à vomir, à avoir des diarrhées et d’importantes douleurs à l’estomac, puis aux poumons. Nous sommes le 30 septembre. Rien ne s’arrange dans la journée, alors sa compagne appelle SOS Médecins et le Samu. Ce dernier envoie une ambulance au domicile de Lucas, qui arrive aux urgences vers 15h50. À ce moment-là, ses lèvres sont devenues bleues. L’agent qui le reçoit n’évoque cependant que des douleurs abdominales et des vomissements.

Lucas attend. À 16h09, on prend sa fréquence cardiaque. À 17h25, on lui fait passer un électrocardiogramme. Les résultats de ces deux examens sont anormaux. Mais le jeune homme, à l’agonie, attend encore : à 18h20, il n’a reçu qu’un antidouleur et un médicament anti-vomitif. On lui fait une prise de sang, mais elle n’est analysée que deux heures plus tard. Ces résultats montreront que le jeune homme souffre d’une infection bactérienne sévère. “Le dossier médical indique que ces résultats ont été ‘téléphonés’ aux urgences d’Hyères”, indique Mediapart.

“Les personnels de l’hôpital d’Hyères ont ôté toute chance de survie à mon fils”

À 20h04, un médecin vient voir Lucas, mais ne fait rien pour lui. Le patient fait un malaise vagal à 21h30, sa tension artérielle est à 5,3. Il n’est placé en salle de “déchoc” qu’un quart d’heur plus tard. Ce n’est qu’à 23h qu’il reçoit des antibiotiques. Par la suite, le jeune homme “enchaîne les arrêts cardiaques” puis meurt d’une septicémie à méningocoque, à 2h du matin.

La septicémie à méningocoque (dont la forme la plus grave est le purpura fulminans) est une infection généralisée. Le méningocoque se dissémine dans l’ensemble de l’organisme et provoque alors une infection généralisée du sang et de différents organes. L’état de santé se dégrade et des taches rouges ou violacées peuvent apparaître. C’est une urgence vitale”, précise le ministère de la Santé. Toutefois, pris en charge à temps, le patient guérit dans 90% des cas.

“On ne sait pas avec certitude si Lucas aurait survécu à ce méningocoque, mais ce qui est certain, c’est qu’en refusant de le prendre en charge comme il faut, les personnels de l’hôpital d’Hyères ont ôté toute chance de survie à mon fils”, dénonce dans les colonnes de Mediapart la mère de Lucas, Corinne Godefroy. Pendant l’attente du jeune patient, ses parents n’ont pas pu lui rendre visite.

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