Parfums : d’où viennent nos préférences olfactives ?Adobe Stock

La vanille est l’odeur préférée des Français. Pourtant, si cette dernière fait l’unanimité, les goûts olfactifs peuvent varier d’un individu à un autre. Mais d'où viennent nos préférences olfactives ? Une récente étude, menée par l’Université Washington à St Louis (Etats-Unis) a cherché à comprendre cela. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 5 août.

Une étude menée sur des criquets

Pour cette étude, les chercheurs ont observé des criquets. Ils ont choisi ces insectes en particulier car leur système olfactif est vital pour la survie et guide leur comportement. Les scientifiques ont donc observé comment leur cerveau réagissait à diverses odeurs et le comportement qui se manifestait en réponse à elles. Ils ont utilisé 22 odeurs différentes afin de comprendre quels odorants les criquets trouvaient appétissants ou non.

Les odeurs préférées des criquets étaient celles ressemblant à de l’herbe (hexanol) et à la banane (acétate d'isoamyle). Au contraire, les moins aimées étaient celles qui sentaient l'amande (benzaldéhyde) et les agrumes (citral). "Nous avons constaté que les criquets répondaient à certaines odeurs et pas à d'autres, puis nous les avons répartis dans une seule dimension comportementale", expliquent les chercheurs.

Ainsi, pour comprendre ce qui rendait les odeurs agréables ou non pour les criquets, les chercheurs les ont affamés puis exposés à chacune d’entre elles pendant 4 secondes. Pendant ce temps-là, les réponses neuronales des insectes étaient mesurées. Ces dernières contenaient des informations pouvant prédire leur comportement.

Les parfums attrayants sont associés à une récompense alimentaire

Certains criquets ne montraient aucune réponse aux odeurs exposées. Ainsi, les chercheurs ont voulu voir s’ils pouvaient les entraîner à réagir à ces odeurs. Pour cela, ils ont présenté à chaque criquet un odorant différent en lui donnant ensuite un morceau d’herbe en récompense. Ils ont alors découvert que les criquets associaient les odeurs à une récompense alimentaire.

"Avec l'approche de formation ON, nous avons constaté que les criquets ouvraient leurs palpes immédiatement après l'apparition de l'odeur, restaient ouverts pendant la présentation de l'odeur, puis se fermaient après l'arrêt de l'odeur", expliquent les auteurs de l’étude. "En revanche, l'approche d'entraînement OFF a permis aux criquets d'ouvrir leurs palpes beaucoup plus lentement, atteignant la réponse maximale après l'arrêt de l'odeur." Ainsi, le moment où la récompense était donnée avait son importance. Lorsqu’elle était donnée 4 secondes après avoir senti l’odeur, les insectes n’assimilaient pas ça comme une récompense. Le résultat était le même avec les odeurs jugées comme les plus attrayantes.

Cette expérience montre donc que la préférence pour certaines odeurs peut être apprise. "Toutes les informations reçues par notre appareil sensoriel, et leur pertinence pour nous, doivent être représentées par une activité électrique dans le cerveau. Il semble que le tri des informations de cette manière se produise dès que les signaux sensoriels pénètrent dans le cerveau", concluent les chercheurs.

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