Comment développe-t-on un diabète ?

Le sucre est le carburant de notre organisme. Pour fonctionner correctement, notre cerveau, notre cœur ou nos muscles ont besoin du glucose puisé dans notre alimentation.

Quand ce glucose arrive dans notre tube digestif, il passe dans le sang. Ensuite ce phénomène déclenche une sécrétion d'insuline. Cette hormone fabriquée par des cellules produites par le pancréas sert à réguler le taux de sucre dans notre sang.

Mais parfois... la machine se grippe. C’est le cas lorsque le pancréas sécrète moins ou plus du tout d’insuline. Ou encore lorsque l’insuline produite ne remplit plus son rôle régulateur.

Ces dysfonctionnements provoquent une maladie chronique de plus en plus répandue dans les pays industrialisés : le diabète. Une maladie caractérisée par une augmentation chronique du taux de sucre dans le sang.

Photo : ampoules d'insuline destinée à l'injection en cas de diabète insulinodépendant

Comment développe-t-on un diabète ?© Creative Commons

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À quel taux de glycémie devient-on diabétique ?

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) :

  • Le taux de glycémie normal à jeun oscille entre 0,70 et 1 gramme.
  • De 1,10 g à 1,25 g, il y a intolérance au glucose.
  • À partir de 1,26 g ou plus, on est diabétique.

Qu'est-ce que le diabète de type 1 ?

Il existe deux types de diabètes. Celui de type 1 touche surtout l’enfant, ou les jeunes adultes. Il correspond à une déficience ou une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. C’est une maladie auto immune, c’est-à-dire que le sujet a pour ennemi son propre organisme : les anticorps qu’il produit détruisent les îlots de Langerhans, du nom de l’étudiant en médecine allemand qui découvrit ces cellules présentes dans le pancréas.

Plusieurs symptômes caractérisent ce diabète : une soif intense et fréquente, des urines abondantes, un amaigrissement rapide et une grande fatigue.

Illustration : insuline humaine

Qu'est-ce que le diabète de type 1 ?© Creative Commons

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Qu'est-ce que le diabète de type 2 ?

Le diabète de type 2, est le plus courant, puisqu’il concerne 90 % des cas. Il se traduit par un état appelé d'insulinorésistance : l’insuline s’épuise au fil du temps et/ou perd de son efficacité. Un mode de vie sédentaire et une alimentation déséquilibrée ou trop riche en sucres et en graisses constituent les causes essentielles du diabète de type 2.

Il survient généralement après 40 ans chez des personnes en bonne santé apparente. Mais c’est une maladie sournoise car elle ne provoque pas de douleurs spécifiques et peut donc passer inaperçue pendant plusieurs années, avant d’être formellement identifiée. Souvent, c’est à l’occasion d’une visite médicale au travail ou lors d’analyses de sang, que le diabète se diagnostique. Hélas, dans la majorité des cas, il est déjà trop tard : la maladie peut avoir provoqué des dégâts irréversibles aux yeux ou au cœur pour ne citer que deux exemples.

Quels sont les signes précoces d'un diabète de type 2 ?

Il existe toutefois des signes d’alerte précurseurs :

  • Une importante fatigue, inhabituelle.
  • Des envies fréquentes d’uriner.
  • Une multiplication des infections.
  • Une moindre résistance à ces mêmes infections.
  • Des baisses brutales et transitoires de l’acuité visuelle.

Diabète de type 1 et 2 : quels sont les principes du régime ?

Avant de contrôler le contenu de son assiette, il faut déjà instaurer un certain nombre de règles. D'abord prendre trois repas par jour à heure fixe. Et ne surtout jamais sauter de repas.

Ensuite, évitez de prendre ses repas en faisant autre chose comme regarder la télévision, pianoter sur son ordinateur ou son téléphone portable.

Enfin, il est indispensable de manger lentement en se concentrant sur chaque bouchée afin de renouer avec ses sensations alimentaires et écouter les signaux indiquant qu'on est rassasié.

Lipides, glucides, protéines... Quelle est la répartition idéale ?

Pour ce qui est de l'alimentation, on peut classer les aliments en 7 groupes :

  • Les fruits et les légumes,
  • les céréales et toutes leurs déclinaisons,
  • les matières grasses,
  • les protéines,
  • les produits laitiers,
  • les boissons,
  • le sucre et les produits sucrés.

Un repas équilibré comporte une portion de chaque groupe d'aliments. Pour chacun d'entre eux, il faudra donc veiller à adopter une certaine répartition avec 50 à 55% de glucides, 30 à 35% de lipides et 12 à 15% de protéines. Les féculents, produits céréaliers et produits laitiers devront être intégrés à chaque repas.

Au quotidien, au cours d'une journée, on adoptera la règle bien connue des 5 fruits et légumes. On pourra les consommer à volonté. Pour le reste, on peut aller jusqu'à 3 ou 4 produits laitiers par jour. Une ou deux fois de la viande, du poisson, ou des œufs. Et dans la semaine, deux fois chacun. Les graisses devront être consommées en quantité limitée. Tout comme les charcuteries et le fromage. Les produits sucrés doivent faire l'objet d'une consommation occasionnelle (et au cours d'un repas équilibré). Il est essentiel de supprimer les produits industriels et de passer au fait maison. Au moins vous saurez exactement de quoi se composent vos plats préparés que vous pourrez doser et contrôler.

Photo : un repas équilibré comporte une portion de chaque groupe d'aliments

Lipides, glucides, protéines... Quelle est la répartition idéale ?© Istock

Les glucides

Indispensables pour fournir au corps l'énergie nécessaire, on en trouve deux catégories.

  • Les glucides simples sont présents dans les fruits, le miel, le lait ou tous les produits sucrés. Ils sont à consommer avec modération, car en grande quantité, ils peuvent augmenter rapidement la glycémie.
  • Les glucides dits complexes sont apportés par les féculents comme les pâtes, le riz, les céréales, le pain, les pommes de terre ou les légumineuses (lentilles, haricots blancs, pois chiches...). Ces derniers devront être privilégiés car ils jouent un rôle intéressant dans le maintien d'un taux de glycémie stable.

Les pâtisseries ne doivent pas forcément être écartées. Il est possible de s'accorder de temps en temps une petite part de gâteau en le consommant à la fin d’un repas. La glycémie montera moins brutalement que s'il est ingéré seul en pleine après-midi.

Les lipides

Ils possèdent deux fonctions essentielles : stocker de l'énergie et entrer dans la composition des membranes des cellules. Mais attention, pour les diabétiques, il faudra privilégier les matières grasses d'origines végétales (huiles par exemple) à celles d'origine animale.

On peut réserver le beurre pour le petit déjeuner, aller jusqu'à 30 g de fromage par jour et un yaourt à un autre repas.

Il est important de limiter la crème, les charcuteries, les viandes grasses (saucisses, agneau, porc...).

Misez sur le poulet, la dinde, le jambon blanc, le bœuf, le veau maigre et tous les poissons.

Les protéines

Elles permettent de renouveler les tissus musculaires de créer des défenses à l'organisme. On les trouve surtout dans la viande, le poisson ou les œufs.

Les boissons

L'eau reste la boisson à consommer en priorité et sans limitation. Les sodas, boissons sucrées, jus de fruits ou alcools doivent impérativement être consommés de manière occasionnelle.

Les différents repas de la journée

Le petit-déjeuner

C'est un repas très important qui doit représenter un quart des apports caloriques de la journée. Il permet de ne pas être affamé en fin de matinée. Il peut se composer d'un produit laitier (yaourt, fromage blanc, fromage frais...), d'un féculent (pain complet, de campagne, de son ou de seigle de préférence car ils rassasient mieux et contrairement au pain blanc, ils n'augmentent pas brutalement la glycémie).

Mais il peut s'agir aussi de céréales type flocons d'avoine. On peut ajouter des matières grasses. Une lichette de beurre sur le pain permet de ralentir l'absorption des glucides et donc l'augmentation rapide de sucre dans le sang. Enfin on peut ajouter un fruit... Et pourquoi pas éventuellement un produit sucré type une cuillerée à café de confiture.

Le déjeuner et le dîner

La composition de son assiette joue un rôle primordial. L'idéal est de la diviser en trois. Avec une moitié de légumes, un quart de féculents et un quart de protéines, c'est-à-dire viande, poisson ou œufs.

3 questions à notre spécialiste, le Dr Natalia Leston, Endocrinologue-Diabétologue et nutritionniste

Pourquoi l'alimentation est un facteur essentiel dans la régulation de la glycémie ?

Parce qu'elle a une influence sur l'équilibre de cette glycémie et sur le maintien d'un poids stable. Une perte de poids, même très faible a un impact positif sur la glycémie. Que ce soit dans le cas d'un diabète de type 1 ou 2, le contrôle de son alimentation reste un facteur primordial.

Faut-il supprimer tous les aliments sucrés ou les féculents ?

Non car contrôler son alimentation ne veut pas dire qu'il faut se priver. C'est avant tout manger en quantité raisonnable en fonction de son poids, de son sexe, de ses habitudes... Il suffit de répartir et de doser correctement les quantités dans son assiette. Et de renouer avec ses sensations alimentaires, c'est-à-dire écouter sa faim, s'arrêter quand on est rassasié...

Qu'est-ce que l'index glycémique (IG) d'un aliment ?

Cet index correspond à
la rapidité avec laquelle
 un aliment va faire monter la glycémie. Pour le sucre c’est 100 (index le plus élevé). Mais deux aliments identiques préparés différemment possèdent un IG différent. Une pomme consommée crue aura un IG assez faible. Consommée cuite et sans sucre, son index augmente. Quant à son jus, il possède un IG encore plus élevé. Idem pour la pomme de terre. Cuite à la vapeur, elle possède un IG bas, contrairement aux flocons de purée industrielle qui provoquent une élévation très rapide du sucre dans le sang.

Sources

https://www.federationdesdiabetiques.org/diabete/alimentation?gclid=EAIaIQobChMI1vydqJWX5gIVQdreCh1FBQkUEAAYASAAEgJd8_D_BwE

https://www.ameli.fr/seine-saint-denis/assure/sante/themes/equilibre-alimentaire/diabete-alimentation-fondamentaux