sad senior woman mourning the loss of her husband, she is holding a picture and cryingAdobe Stock
Sommaire

Les graisses saturées n’ont pas d’effets bénéfiques sur le corps. Plusieurs recherches ont montré, au contraire, leurs effets délétères : neuroinflammation, dysfonctionnement cognitif et maladies neurodégénératives.

Les acides gras saturés ont la particularité de favoriser le dépôt de cholestérol dans les artères, ce qui a pour conséquence d’augmenter le risque cardiovasculaire.

Ces « mauvaises graisses » se retrouvent principalement dans les aliments d’origine animale tels que le beurre, la crème fraîche, les fromages ou le lard. Le poisson fait exception. On les retrouve également dans les produits industriels transformés comme les pâtisseries ou la charcuterie.

Il existe de bonnes graisses

Toutefois, il convient de noter que toutes les graisses ne sont pas néfastes pour la santé. Les acides gras insaturés ont, par exemple, plusieurs atouts pour le bon fonctionnement de l’organisme.

Essentiellement présents dans les produits végétaux ou dans les poissons gras tels que la sardine, le hareng, le thon ou le saumon, les oméga-9, oméga-3 et oméga-6 sont de bonnes graisses qui ont tendance à protéger des maladies cardiovasculaires.

Régime riche en graisses saturées et création de souvenirs : quel lien ?

Dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Cellular Neuroscience, des chercheurs ont découvert qu’un régime riche en graisses saturées pouvait conduire certaines cellules cérébrales à exagérer la gestion de la signalisation cellulaire ayant pour conséquence l’altération de la création de nouveaux souvenirs.

« Notre laboratoire et d'autres ont souvent examiné l'ensemble des tissus de l'hippocampe pour observer la réponse du cerveau liée à la mémoire à un régime riche en graisses. Mais nous avons été curieux de savoir quels types de cellules sont plus ou moins affectés par ces acides gras saturés » a précisé Ruth Barrientos, auteure principale de l’étude, chercheuse à l'Institut de recherche en médecine comportementale de l'État de l'Ohio et professeure agrégée de psychiatrie et santé comportementale et neurosciences à la Faculté de médecine.

Deux études sur une population de souris âgées

Pour parvenir à ces conclusions, plusieurs expériences ont été effectuées sur le tissu cérébral d’une population de souris vieillissantes.

Dans un premier temps, les chercheurs se sont concentrés sur les microglies (cellules du cerveau qui favorisent l'inflammation) et les neurones de l'hippocampe qui sont essentiels pour l'apprentissage et la mémoire.

« Ils ont utilisé des cellules immortalisées – des copies de cellules prélevées sur des tissus animaux qui sont modifiées pour se diviser continuellement et répondre uniquement à une stimulation en laboratoire, ce qui signifie que leur comportement peut ne pas correspondre exactement à celui des cellules primaires du même type » précise le communiqué de presse publié suite à l’étude.

Les oméga ont un effet protecteur sur le cerveau

Après avoir exposé les microglies et les neurones de l’hippocampe à l'acide palmitique (acide gras saturé le plus abondant dans les aliments riches en graisses), les chercheurs ont observé que l’acide palmitique provoquait une augmentation de l’inflammation dans les microglies et les neurones.

« Le prétraitement de ces cellules avec une dose de DHA, l'un des deux acides gras oméga-3 présents dans le poisson et autres fruits de mer et disponible sous forme de supplément, a eu un fort effet protecteur contre l'inflammation accrue dans les deux types de cellules » précise le communiqué.

Régime riche en graisses saturées : une altération de la création de souvenirs avérée

Dans une seconde expérience, les chercheurs ont souhaité découvrir les conséquences de la consommation d’un régime riche en graisses saturées sur le cerveau comme le détaille le communiqué : « Les microglies ont été exposées à du tissu cérébral de souris contenant du matériel pré- et post-synaptique provenant d'animaux nourris soit avec un régime riche en graisses, soit avec de la nourriture régulière pendant trois jours. »

Résultat : les microglies des souris nourries avec un régime riche en graisses ont mangé plus rapidement les synapses (zone située entre 2 neurones) que celles des souris nourries avec un régime alimentaire régulier.

« Avec ces microglies qui rongent trop et trop tôt, elles dépassent la capacité de ces épines (synapses) à repousser et à créer de nouvelles connexions, de sorte que les souvenirs ne se solidifient pas ou ne deviennent pas stables » a déclaré Ruth Barrientos.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.