Intestins : 4 signes (insoupçonnés) d’une mauvaise santé, selon un gastro-entérologue

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Publié par Emilie Cailleau, le 14/09/2023

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Notre tube digestif abrite le microbiote le plus important de notre corps. Anciennement appelée flore intestinale, ce microbiote se compose de 1013 micro-organismes différents, "bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes qui vivent en symbiose chez un individu en bonne santé", rappelle l’Inserm.

Chaque microbiome intestinal possède sa singularité d’une personne à l’autre en présentant un environnement unique. Mais tous les microbiomes se rejoignent par les fonctions physiologiques qu’ils remplissent. Des missions clés qui influencent notre santé physique et mentale. Les communautés prospères de nos intestins jouent ainsi des rôles déterminants pour la bonne marche de notre organisme en intervenant dans la digestion, le métabolisme, le système immunitaire et le système neurologique.

Microbiote intestinal : une symbiose entre les colonies de bactéries

Autrement dit, un microbiome sain nous aide à digérer certains aliments, à produire certaines vitamines, tout en remplissant une fonction barrière face aux agents pathogènes.

Celui que les scientifiques qualifient de "deuxième cerveau" en raison des 500 millions de neurones qu’il renferme, est donc essentiel à notre équilibre.

Si le rôle du microbiote intestinal sur notre santé global est mieux connu, on sait également que la rupture de cette entente cordiale entre les colonies de bactéries peut rejaillir sur la santé physique et mentale.

Dysbiose : les causes courantes d’un déséquilibre intestinal

Ce déséquilibre intestinal est qualifié de dysbiose, c’est-à-dire l’altération qualitative et/ou fonctionnelle du microbiote intestinal, selon l’Inserm.

Cette dysbiose est un phénomène complexe qui constitue un terrain d’exploration illimité pour les scientifiques. Il est établi que ce dérèglement intestinal peut être favorisé par certaines maladies, par certains médicaments (antibiotiques) qui créent un environnement acide, ou encore découler de l’hygiène de vie (alimentation trop riche en sucre, en graisses ou en protéines animales, consommation excessive d’alcool) ou de certaines émotions comme le stress.

Les symptômes typiques d’un déséquilibre intestinal

La dysbiose affecte la diversité bactérienne et peut mener au développement anormal de certaines bactéries. Cette mauvaise santé intestinale est souvent identifiable à un cortège de symptômes intestinaux comme les ballonnements, la diarrhée, des crampes intestinales.

Mais d’autres signes peuvent se manifester, explique le Dr Will Bulsiewicz, gastro-entérologue au média Eating Well. "Nous pensons spontanément qu’une dysbiose se manifeste par des symptômes intestinaux. Les ballonnements en sont un symptôme classique, mais il y en a bien sûr beaucoup d'autres".

Le spécialiste cite quatre autres signaux d’alerte, auxquels on pense moins, mais qui peuvent également résulter d’une mauvaise santé intestinale, en citant à l’appui des études scientifiques.

Les maux de tête

Quand les maux de tête n’ont pas de cause particulière, leur origine peut provenir du "deuxième cerveau". Une étude parue en 2020 dans The Journal of Headache and Pain, a établi un lien entre la survenue de migraines et des troubles gastro-intestinaux (comme le syndrome de l'intestin irritable), signes d’une inflammation de l’intestin.

Des approches diététiques ont permis de rétablir l’équilibre intestinal en intégrant suffisamment de fibres dans l’alimentation, notamment via un apport enrichi en fruits et légumes.

Une fatigue persistante

Malgré des nuits de sommeil à rallonge, vous traînez une sensation de fatigue sans pouvoir vous en débarrasser ? Cela pourrait être un symptôme d’une mauvaise santé intestinale. Le gastro-entérologue en veut pour preuve une étude, parue en 2020 dans la National Library of Medicine. Celle-ci a montré que la fatigue physique et mentale peut être liée à l'état du microbiome intestinal. La fatigue pouvait entraîner d’autres désordres intestinaux comme des symptômes de constipation.

L’eczéma

Cette maladie cutanée pourrait s’aggraver sous l’effet d’une santé intestinale déréglée. C’est en tout cas ce qu’a suggéré une étude publiée en 2018 dans la revue Acta Dermato-Venereologica. Celle-ci a pointé le rôle du microbiote intestinal dans l’eczéma, en corrélant la dysbiose avec certains symptômes de la dermatite atopique. "La prescription occasionnelle d'antibiotiques pour certaines affections cutanées, y compris les poussées d'eczéma, aggraverait le microbiome intestinal", observe le gastro-entérologue, en évoquant l’étude.

Le stress et l’anxiété

L’impact du stress dans les troubles digestifs a été souligné par plusieurs études, comme en 2019 dans Journal of Neuroscience Research. Le stress psychologique, serait transmis au système nerveux entérique (nos intestins), provoquant parfois des troubles intestinaux comme des diarrhées, des maux de ventre, des ballonnements. Un des coupables serait le cortisol, la fameuse hormone du stress.

En agissant directement sur la contractilité des muscles intestinaux, elle favoriserait l’inflammation des intestins, occasionnant ces troubles du transit, comme l’a brillamment mis en lumière une équipe de l’Inserm dans la revue Frontiers in Neuroscience en février 2023.