médecin note l'histoire du traitement patient et de consultationIstock

Le bien du malade doit être la priorité de tout médecin. Parmi ses devoirs, celui d'information est essentiel. Quelle que soit l'intervention de chirurgie esthétique envisagée, la première consultation se déroule toujours de la même manière.

"Il s'agit d'une première prise de contact avec le patient : nous devons connaître ses besoins, ses attentes, sa motivation à vouloir se faire opérer. Mais aussi, l'examiner, évaluer son état de santé et connaître les éventuels traitements qu'il prend. Nous devons entendre sa demande, la comprendre et essayer d'y répondre de façon adaptée" souligne le Dr Catherine Bergeret-Galley, présidente de la Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens (SOFCEP).

Chirurgie esthétique : une obligation d'information...

Pour répondre aux besoins du patient, il faut une écoute active, attentive. Sans cela, impossible de l'informer correctement. "Par exemple, une personne peut nous consulter après un amaigrissement très important (perte de poids de plus 40 kilos) pour obtenir une amélioration de l'aspect de sa peau et de sa silhouette. Avant de lui proposer une technique chirurgicale, nous devons l'examiner et passer du temps avec elle pour connaître ses exigences en termes de résultats et étudier la faisabilité de la technique choisie, en fonction de son état de santé", indique le Dr Bergeret-Galley.

Ce n'est qu'après ces étapes que le médecin peut informer son patient de la technique chirurgicale choisie. "Nous avons pour obligation d'informer le malade des raisons pour lesquelles nous optons pour telle ou telle technique ; de la façon dont il doit préparer l'intervention et du déroulement de celle-ci", précise-t-elle.

Combien de temps dure l'opération ? Quelle est la durée du séjour à l'hôpital ? Une hospitalisation de jour est-elle possible ? Quelles sont les suites opératoires ? Quelles peuvent-être les séquelles éventuelles ? Le chirurgien esthétique a l'obligation d'informer son patient de la manière la plus précise possible et doit répondre à toutes ses interrogations.

… impliquant le consentement du patient

Par ailleurs, ces informations doivent être clairement écrites dans un document que le patient doit lire et signer. "Cette signature est la preuve du consentement éclairé du patient. Les chirurgiens plasticiens français donnent systématiquement un consentement à remplir et s’assurent que l'information a bien été comprise", confie le Dr Bergeret-Galley. La première consultation est également l'occasion d'expliquer au patient qu'il devra impérativement voir un médecin anesthésiste avant l'opération.

"Il faut lui dire que toute intervention chirurgicale nécessitant une anesthésie chirurgicale comporte des risques. Lorsque le patient présente une maladie chronique (diabète, hypertension artérielle...), il faut l'informer des adaptations de traitements nécessaires. Certains traitements doivent être ajustés pour que l'intervention se passe de façon optimale. Chez les diabétiques par exemple, il faut éviter tout risque d'hypoglycémie durant l'intervention", note le Dr Bergeret-Galley.

Chirurgie plastique : les précisions apportées lors de la consultation préopératoire

Compte tenu de toutes les informations que le chirurgien doit délivrer, la première consultation est parfois longue. Le médecin doit prendre le temps d’écouter, de comprendre et de prescrire un traitement adapté. À l'issue de celle-ci, le médecin doit informer son patient des tarifs de l'intervention en question et leur donner un devis, lorsque l'opération n'est pas remboursée par l'Assurance Maladie.

La première consultation débouche toujours sur un deuxième rendez-vous. "Nous avons pour obligation d'informer nos patients qu'ils devront revenir nous voir pour une consultation pré-opératoire. Cette dernière est fixée peu avant l'intervention : c'est l'occasion pour nous de nous assurer que le patient a bien tout compris et que son état de santé lui permet toujours de subir l'intervention. Durant cette consultation, nous apportons des informations encore plus précises sur la préparation à l'intervention et sur ses suites : port éventuel de vêtements compressifs, bleus sur le visage ou sur le corps, difficultés à reprendre le travail dans les jours ou semaines qui suivent...", résume le Dr Bergeret-Galley.

Gare aux dérives des cabinets d'esthétique

Dans certains cabinets, ces informations ne sont pas toujours bien transmises au patient. Ce qui peut lui faire courir des risques graves, voire vitaux. "C'est le cas, malheureusement, dans certains cabinets d'esthétique où les praticiens ne sont pas des médecins. En France, de 800 à 1000 personnes effectuent des actes d'esthétique alors même qu'elles ne sont pas habilitées à le faire. Cet exercice illégal est extrêmement dangereux pour le patient : celui-ci manque non seulement d'informations préalables à l'intervention, mais il est pris en charge par une personne non qualifiée. Certains patients, notamment les jeunes, privilégient l'immédiateté : ils sont prêts à aller voir n'importe qui, sans attendre, pour améliorer leur aspect esthétique. Nous leur demandons d'être vigilants et de consulter toujours, au préalable un médecin (généraliste, dermatologue ou autre spécialiste). Ces médecins pourront diagnostiquer le problème et dire au patient s'il s'agit d'un problème médical ou si le problème peut être résolu dans un cabinet d'esthétique non médicalisé", conclut le Dr Bergeret-Galley.

Sources

Merci au Dr Catherine Bergeret-Galley, chirurgien esthétique présidente de la Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens (SOFCEP).

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