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Avez-vous déjà entendu parler du "bruit blanc" ? Utilisé dans des appareils pour faciliter l'endormissement des bébés ou en CD pour diminuer les acouphènes, ce "bruit" est un son qui permet de masquer d'autres bruits dérangeants. En écoutant ce bruit blanc, on accéderait plus facilement à la détente et au sommeil. Du moins, c'est ce que l'on pensait jusqu'ici.

"L es thérapies sonores utilisant un bruit blanc doivent être évitées"

Un article publié dans la revue JAMA Otolaryngology remet ce bienfait en question. Selon les auteurs -des neuroscientifiques de l'Université de Californie à San Francisco et le Dr Mouna Attarha, chercheuse spécialisée dans le fonctionnement cérébral- il pourrait faire plus de mal que de bien. "Au cours des 50 dernières années, les scientifiques du cerveau ont beaucoup appris sur la plasticité cérébrale, notamment sur comment les intrants sensoriels peuvent changer chimiquement, structurellement et fonctionnellement le cerveau", a rappelé le Dr Attarha. Or, selon ses observations, elle soutient que "l'exposition au bruit blanc, thérapie couramment recommandée pour les patients souffrant d'acouphènes, engage des processus plastiques (au niveau cérébral, ndlr) d'une manière qui induit des changements inadaptés dans le cerveau qui dégradent la santé neurologique et compromettent la cognition". Elle estime ainsi que "le bruit blanc accèlère le vieillissement du cerveau". Faut-il bannir les thérapies exposant au bruit blanc ? "Elles offrent une solution séduisante à court terme mais à long terme elles nuisent à l'intégrité fonctionnelle et structurelle du système auditif central et du cerveau en général" répond-elle. Contre les acouphènes, "les thérapies sonores utilisant un bruit blanc non structuré doivent être évitées" et remplacées par "des thérapies alternatives entraînant des changements plastiques positifs et adaptatifs".

Quelles autres solutions contre les acouphènes alors ?

L'acouphène est un cercle vicieux : plus on focalise son attention dessus parce qu'il nous gêne, plus il est mal vécu et plus on l'entend... Il faut essayer d'interrompre ce cercle infernal et les méthodes de relaxation comme la sophrologie peuvent aider. Un sophrologue peut montrer des exercices de relaxation dynamique (mouvements doux synchronisés au souffle) ou s'appuyer sur des images mentales (on visualise par exemple un endroit où l'on se sent particulièrement bien afin de s'y ressourcer lorsque l'acouphène nous dérange, par exemple le soir en se couchant). Il aide aussi à exprimer son ressenti et à travailler sur la gestion du stress et des émotions. 3 à 6 séances sont généralement nécessaires avant de pouvoir utiliser seul ces outils à la maison, au quotidien. (45 à 70 € selon la région). D'autres acouphènes, dits "somatosensoriels", liés à des tensions excessives au niveau de la face, du cou et des mâchoires peuvent être réduits par un ostéopathe ou un chiropracteur via des pressions et des manipulations douces au niveau des cervicales et des mâchoires (compter 3 séances en moyenne, 40 à 80€ selon la région et le praticien). Il existe également des vasodilatateurs permettant de diminuer les acouphènes et des appareils auditifs utiles quand le trouble s'accompagne d'une perte d'audition.

Sources

Unintended Consequences of White Noise Therapy for Tinnitus—Otolaryngology's Cobra Effect. Mouna Attarha, PhD1; James Bigelow, PhD2; Michael M. Merzenich, PhD1,2. JAMA Otolaryngol Head Neck Surg. 30 août 2018.

Vidéo : Bruit : quand nos oreilles sont en danger

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