Instabilité de la cheville : quand faut-il s’inquiéter ?Istock

La cheville forme un complexe articulaire qui supporte le poids du corps et joue un rôle essentiel dans la capacité à se tenir debout et à marcher. Une architecture de la cheville stable oeuvre ainsi à un bon maintien postural. En cas d’entorse de la cheville, cette articulation solide s’en trouve ébranlée et peut présenter une instabilité. Sous l’effet d’une conjonction de facteurs de risque fonctionnels et mécaniques comme une hyperlaxité ligamentaire, les femmes s’avèrent plus exposées que d’autres à cette instabilité de cheville.

Si certaines personnes se tordent la cheville et n’ont aucun mal à retrouver une vie normale sans ressentir de difficulté dans leur quotidien, d’autres peuvent ressentir des séquelles de ce traumatisme de manière durable dans leur quotidien. "20 à 40 % des patients qui se tordent la cheville présentent ensuite une instabilité chronique de la cheville", observe Dr Matthieu Lalevée, chirurgien orthopédiste et traumatologue à Rouen, auteur d’une thèse doctorale sur la quantification de l’instabilité chronique de cheville et de ses facteurs de risque.

En cas d’instabilité chronique de la cheville, les ligaments externes de cette articulation ne remplissent plus leur mission de stabilisateurs. Cette fragilisation impacte alors ou plus ou moins le quotidien de la personne concernée.

"L’instabilité chronique de la cheville est subjective. C’est quelque chose que le patient ressent, il a l’impression qu’il va se tordre la cheville ou bien se tord la cheville, ce qui crée une gêne quotidienne et lui gâche la vie", explique le Dr Lalevée.


Instabilité chronique : quand la gêne mine le quotidien

Cette instabilité chronique de cheville se manifeste donc différemment avec des symptômes de nature diverse : des entorses à répétition, une sensation de cheville qui se dérobe, qui lâche, des douleurs à la cheville, un déséquilibre postural, des difficultés à la marche ou à la pratique de certains sports ou encore des chutes.

Autrement dit, lorsque cette instabilité handicape le quotidien, elle doit pousser à consulter un spécialiste. Et pour cause, si cette instabilité chronique débilitante est négligée, à moyen terme, elle offre un terrain propice à l’arthrose de la cheville et aux douleurs associées.

Instabilité de la cheville : la rééducation avant la chirurgie

Consulter un spécialiste comme un kinésithérapeute ou un chirurgien orthopédique permet de poser le diagnostic. Celui-ci réalise des examens du pied et de la cheville et pourra faire réaliser des examens cliniques (radiographies, échographies ou IRM) afin d’évaluer le traitement le plus adapté à son patient, en fonction de son état de santé et de la gêne ressentie au quotidien.

Des séances de rééducation fonctionnelle chez un kinésithérapeute peuvent être proposées. "La rééducation sur plateau proprioceptif chez un kinésithérapeute fonctionne très bien", cite comme exemple le Dr Jean-Yves Coillard, chirurgien du pied à Lyon. Le port de semelles orthopédiques peut être indiqué chez certains patients (en cas de varus de l’arrière pied).
Le traitement chirurgical par ligamentoplastie, une reconstruction des ligaments de la cheville, ne sera envisagé qu’en cas d’échec du traitement médical. Il permettra à la cheville de recouvrer sa stabilité.

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