Qu'est-ce qu'un calcul biliaire?

Un calcul biliaire ou lithiase vésiculaire, est une masse semblable à un petit caillou composé de cholestérol cristallisé qui se forme habituellement dans la vésicule biliaire et peut secondairement migrer dans la voie biliaire principale (appelée également canal cholédoque).

Un ou plusieurs calculs de la vésicule qui passent dans les voies biliaires, s’y bloquent momentanément et empêchent la bile de s’écouler déclenchant une crise de colique hépatique que l’on appelle aussi colique biliaire.

Qu’est-ce que la vésicule biliaire ?

La vésicule biliaire est un petit organe en forme de sac triangulaire de 7 à 12 cm de long qui stocke la bile produite par le foie, laquelle sert à faciliter la digestion des aliments. Durant les repas, la vésicule se contracte et libère la bile, qui circule alors dans la voie biliaire principale (ou canal cholédoque) jusqu’au début de l’intestin grêle (duodénum), où elle contribue à la digestion, notamment des corps gras. La vésicule se détend et se remplit de nouveau de bile.

Illustration : vésicule biliaire en vert

Qu’est-ce que la vésicule biliaire ?© Istock

De quelles tailles sont ces calculs ?

Leur forme, leur taille (d’un grain de sable à une noix), leur nombre (jusqu’à plusieurs dizaines) diffèrent selon les personnes.

Les autres sièges des calculs

Des calculs peuvent apparaître dans divers organes creux (reins, vessie) ou dans des glandes (vésicule biliaire, glandes salivaires), puis circuler ou se coincer dans les voies excrétrices de ceux-ci, ce sont les coliques.

Chiffres : les lithiases vésiculaires sont-elles fréquentes ?

3 à 4 millions de Français auraient des calculs biliaires et 10 à 15 % de la population dans les pays occidentaux. Leur fréquence augmente avec l’âge des personnes ; plus de 40 % des Français de plus de 60 ans, dont une majorité de femmes, en seraient porteurs.

Quels sont les symptômes de calculs biliaires ?

Les calculs de la vésicule biliaire n’occasionnent pas, dans 85% des cas, de symptômes probants et sont parfois découverts fortuitement lors d’une échographie ou d’un examen de tomodensitométrie (scanner) de l’abdomen. La plupart des personnes qui présentent des calculs ne ressentiront aucune douleur de toute leur vie. Ceux-ci ne représentent d’ailleurs pas de danger tant qu’ils sont silencieux. Lorsqu’ils se manifestent néanmoins ; par une douleur intense qui dure de 30 mn à quelques heures, on parle de coliques biliaires ou hépatique.

Les signes qui ne trompent pas :

Des douleurs intenses ressenties dans différentes parties de l’abdomen :

  • Au creux de l’estomac : dans la plupart des cas, la douleur liée aux calculs biliaires se déclenche d’un coup au niveau de l'épigastre, c'est-à-dire dans la zone de l 'estomac (partie supérieure de l'abdomen comprise entre le sternum et l'ombilic)... et non à droite du ventre
  • Sous le diaphragme : en cas de lithiases ou calculs biliaires, on peut aussi ressentir une douleur intense, voire insupportable, située à droite au niveau de l'hypocondre (région située au niveau de l'abdomen, sous le diaphragme). Elle irradie alors dans l 'épaule droite, et coupe la respiration.
  • Une douleur constante doit alerter. Nommée aussi "colique hépatique", la crise de calculs biliaires n'a rien à voir avec les douleurs d'une gastroentérite, par poussées. En réalité la douleur est constante, et la crise dure souvent près de 2 heures. "Si la douleur n’a pas cédé dans les 4 heures, un avis médical est nécessaire", prévient le professeur David Laharie, gastroentérologue.
  • Parfois, il existe des nausées et/ou des vomissements.
  • Lorsque de la fièvre ou de la jaunisse se rajoute aux signes précédents, on parle de forme compliquée qui nécessite un avis médical urgent.

À noter l’intensité des douleurs ne dépend pas de la taille des calculs. De petits calculs peuvent occasionner d’intenses douleurs, alors que de gros calculs, parfois trop gros pour sortir de la vésicule et bloquer les canaux, passent ainsi inaperçus.

Quelles en sont les causes de ces calculs ?

Deux causes principales sont retrouvées :

  • une accumulation de pigments (notamment de bilirubine qui est libérée des globules rouges lors de leurs destructions) ;
  • une accumulation de cholestérol (dans le cas d’une surcharge en cholestérol et de traitement hypocholestérolémiant).

Illustration : dépôts de cholestérol en jaune

Quelles en sont les causes de ces calculs ?© Istock

Les facteurs de risque

Certains facteurs de risque favorisent la survenue de ces calculs tels que :

Les personnes à risque

Les calculs de la vésicule peuvent apparaître chez tout le monde et à tout âge. Toutefois, les personnes en surpoids sont plus souvent touchées et les femmes, 2 à 3 fois plus que les hommes. Mais surtout, le risque devient plus important après 70 ans.

Combien de temps durent les douleurs ?

Aussi longtemps que sont présents les calculs biliaires, les coliques hépatiques peuvent revenir. En l’absence de traitement : deux fois sur trois, une nouvelle crise de colique hépatique se déclare.

Les calculs biliaires peuvent-ils être contagieux ?

Il n’existe pas d’effets possibles de contagion d’une personne à l’autre.

Qui, quand consulter ?

La principale raison de consulter son médecin en cas de crise de calculs biliaires, ou d’envisager une opération, c'est d'abord de soulager la douleur intense qu'ils provoquent. Mais attention, il faut également voir en urgence un médecin si l'on présente des signes de complications, tels que :

  • durée prolongée (plus de 4 heures) ;
  • fièvre supérieure à 39° ;
  • jaunissement de la peau.

Après une crise douloureuse soulagée, il est sage de consulter son médecin,
afin de pratiquer une échographie et peut-être réaliser une intervention, afin d’éviter des complications parfois graves.

Il vous renverra si besoin vers un gastroentérologue.

Peut-il y avoir des complications ?

Les complications de la lithiase biliaire sont multiples mais relativement rares par rapport au nombre élevé de personnes ayant des calculs. Elles ont dans la très grande majorité des cas une évolution favorable sous traitement médical et/ou chirurgical. Il s’agit de :

  • la colique hépatique : due à la mobilisation des calculs avec obstacle mécanique sur la voie d’écoulement biliaire de la vésicule biliaire et distension de celle-ci.
  • La cholécystite aiguë : due à une inflammation de la vésicule biliaire et de son contenu.
  • L’angiocholite : due au blocage d’un calcul dans le canal cholédoque et infection au-dessus de cet obstacle.
  • La pancréatite aigüe : inflammation du pancréas par la migration du calcul dans les voies biliaires. Elle peut être gravissime
  • Les personnes souffrant de calculs biliaires présentent un peu plus de risque d’être atteintes d’un cancer de la vésicule biliaire, qui reste cependant rarissime.

Quels examens et analyses sont nécessaires ?

Le seul examen nécessaire pour faire le diagnostic de lithiase vésiculaire est l’échographie du foie (échographie abdominale). En cas de complications (cholécystite, angiocholite) des hémocultures (recherche de bactéries dans le sang) devront être effectuées. Parfois une IRM des voies biliaires ou une écho-endoscopie (appareil composé d’un fibroscope avec un échographe à son bout) sera indispensable pour vérifier l’absence de calcul dans la voie biliaire principale.

Quels sont les traitements des calculs biliaires ?

Tout dépend de leurs manifestations :

  • si la lithiase vésiculaire est asymptomatique (sans douleurs), elle ne doit être ni traitée ni surveillée.
  • En cas de crise, le calcul biliaire peut obstruer le canal par où passe la bile. Cela entraîne une difficulté à l’écoulement du liquide et des réactions d’inflammation, et de souffrance de la paroi de la vésicule. Le médecin prescrira alors :

- Des antidouleurs. La crise de colique hépatique étant parfois très douloureuse, des antalgiques sont indispensables. Le médecin prescrit des médicaments antalgiques non opiacés comme la Viscéralgine.

- Des antispasmodiques. Associés aux antalgiques, comme le Spasfon.

- Des antibiotiques. Ils sont prescrits à partir de critères permettant d’estimer si la présence de bactéries est probable dans le liquide biliaire. Ces critères sont notamment la gravité des symptômes, l’âge, la présence de frissons, un diabète, une immunité déficiente, une température supérieure à 38°5 et des examens biologiques.

Faut-il enlever les calculs biliaires ?

Lorsque cela est envisageable, l’évacuation naturelle du calcul biliaire est privilégiée. Elle est médicalement accompagnée de manière à soulager la douleur générée (antalgiques), à atténuer les symptômes (antispasmodiques, antiémétiques) et à réduire le risque bactérien (antibiotiques).

En cas de lithiase biliaire compliquée, l’option chirurgicale est préconisée. Elle consiste en une cholécystectomie réalisée par cœlioscopie, c’est-à-dire une ablation de la vésicule biliaire qui peut être réalisée en urgence ou de préférence à distance de l’épisode aigu. Ce type d’intervention est généralement bien supporté. Elle n’occasionne qu’une petite cicatrice, moins de complications cutanées locales et une sortie plus rapide de l’hôpital

Lorsque le patient n'est pas opérable, "ce qui est devenu exceptionnel", précise le professeur David Laharie, le médecin peut proposer un médicament contenant de l'acide ursodésoxycholique, un acide biliaire. Ces médicaments visent à dissoudre les calculs (de petite taille et uniquement si composés de cholestérol) de la vésicule biliaire. Le traitement doit être poursuivi entre 6 et 18 mois.

Peut-on prévenir les lithiases ?

Quelques bonnes habitudes permettent de prévenir les calculs biliaires :

  • S’efforcer de conserver un poids normal. Mais sans perte brutale de poids pour les personnes qui cherchent à maigrir.
  • Faire régulièrement de l’exercice physique.
  • Consommer de bonnes graisses : huiles végétales, les noix et les graines.
  • Manger des fibres alimentaires.
  • Limiter l’apport en sucres (glucides), surtout ceux dont l’indice glycémique est élevé

Calcul à la vésicule biliaire : quels traitements naturels ?

Les approches complémentaires ne peuvent être utilisées qu’en cas de calculs non douloureux. Elles peuvent contribuer au bon fonctionnement du foie et de la vésicule biliaire, mais ne doivent pas dispenser d’une consultation médicale en cas de douleurs. Certaines plantes auraient des vertus reconnues en ce domaine :

  • L’artichaut : les substances amères contenues dans l’artichaut stimuleraient la production de la bile.
  • Les feuilles de boldo.
  • Les graines de chardon-Marie.
  • Le curcuma
  • Les feuilles de menthe poivrée.
  • Les racines de pissenlit.

Un allié, le café !

Selon des chercheurs de l’hôpital universitaire de Copenhague au Danemark, boire du café pourrait protéger des calculs biliaires. Une tasse supplémentaire chaque jour réduit de 3 % le risque de souffrir de calculs biliaires. Et plus, le risque de développer des calculs biliaires était de 23 % plus faibles chez les patients dont la consommation de café dépassait 6 tasses au quotidien. Ce qui sans doute est excessif à bien des égards

Sites d'informations et associations

Le site de l'assurance maladie

Sources

Calculs biliaires (cholélithiase) par Christina C. Lindenmeyer , MD, Cleveland Clinic