VIDEO : "On peut se rétablir de la schizophrénie"

La schizophrénie est un trouble mental qui se caractérise notamment par une désorganisation de la pensée, du comportement, des perceptions et des émotions.

En fonction des patients, les signes de la maladie diffèrent. Les psychiatres différencient les symptômes "positifs" (idées délirantes, hallucinations…), des symptômes "négatifs" (retrait social, désorganisation….). "Mais, il ne s’agit pas d’un dédoublement de la personnalité", insiste le Pr Jean Naudin, chef du service psychiatrique de l’Hôpital Saint Marguerite à Marseille et auteur de La schizophrénie : Idées reçues sur une maladie de l’existence.

Le trouble s'exprime notamment par des hallucinations auditives, ainsi que par un détachement vis-à-vis des autres et de la réalité.

Je regardais une affiche et j’avais l’impression qu’elle me parlait, Stéphane Cognon.

Angoisses, bouffées délirantes, hallucinations… Ces symptômes, Stéphane Cognon les connaît bien. Cet homme de 53 ans, marié et père de trois garçons, est en effet atteint de troubles de la schizophrénie. "Lorsque c’est apparu, c’était très angoissant parce qu’on ne sait pas ce qui nous arrive", explique-t-il auprès de Medisite. "Il y a des voix, en général malveillantes, qui vont nous dire 'tu es mauvais ou tu ne vaux rien'. On appelle ça des hallucinations auditives. Et puis, il y a les hallucinations visuelles. Par exemple, je regardais une affiche et j’avais l’impression qu’elle me parlait."

"On peut vivre avec cette pathologie"

Son histoire, Stéphane Cognon la raconte dans un livre Je reviens d’un long voyage. Candide au pays des schizophrènes. "C’est grâce à ma femme que je l’ai écrit. Son écriture m’a permis de combler mon envie de parler de la maladie. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire de ce côté-là et j’ai essayé de le faire publier."

"Je n’ai pas eu d’autres signes de la maladie depuis 20 ans", confie-t-il. "Je sais qu’il reste une fragilité. Il faut que je fasse attention à mon sommeil. Mais je ne vis pas une vie de moine. Je sors, je bois un peu. Ce n’est pas parce que je prends un médicament que je vais tout m’interdire. J’ai une vie de famille, je voyage, j’ai une vie professionnelle. On peut vivre avec cette pathologie et on peut même se rétablir de la schizophrénie."