Démence : un nouveau système pour prédire les risques 14 ans avant la maladieAdobe Stock
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Un système de notation pour identifier les personnes les plus à risque de développer une démence et ainsi les prendre en charge plus efficacement : c’est la promesse de plusieurs chercheurs, qui ont publié une étude dans la revue BMJ Mental Health le 21 août 2023. Une excellente nouvelle, quand on sait que chaque année, près de 10 millions de nouveaux cas de démence sont diagnostiqués dans le monde, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La maladie d'Alzheimer serait à l'origine de 60 à 70 % des cas de démence.

Démence : les 11 facteurs de risque les plus importants identifiés

Plus précisément, les chercheurs - un groupe de scientifiques britanniques, suisses et norvégiens - ont identifié 11 facteurs de risque sur lesquels on peut agir. Ceux-ci pourraient permettre d’identifier les personnes à risque de développer une démence dans les 14 années à venir. Cibler les facteurs de risque est essentiel dans la prévention de la démence, car beaucoup d’entre eux dépendent de modes de vie : agir sur ces habitudes pourrait permettre d’empêcher 40% des cas de démence, d’après les auteurs de l’étude parue dans le BMJ Mental Health.

Les chercheurs ont ainsi mis au point le UK Biobank Dementia Risk Score (UKBRDS), un système de notation qui s’est avéré plus efficace que trois autres systèmes précédemment pensés par d’autres scientifiques. En effet, ces façons de mesurer les facteurs de risque de démence sont moins pertinentes selon les âges ou les zones géographiques. De plus, certaines nécessitent d'effectuer des tests invasifs et onéreux, d’où leur non-utilisation dans les soins de santé primaires.

Démence : la grille d’évaluation la plus efficace

Pour mettre au point leur échelle d’évaluation, les chercheurs ont utilisé les données de deux groupes de volontaires âgés de 50 à 73 ans qui ont participé à deux études sur le long terme à propos de la démence. Au total, 223 696 personnes ont été incluses dans cette étude. Les scientifiques ont compilé 28 éléments associés soit à un risque accru de démence, soit à un risque plus faible. Ils ont ensuite utilisé une méthode statistique pour identifier les éléments les moins pertinents et se concentrer sur les facteurs de risque les plus forts.

Comme dit plus haut, ils en ont retenu 11 :

  • l’âge
  • le niveau d’éducation
  • les antécédents de diabète
  • les antécédents de dépression ou la dépression
  • les antécédents d’AVC
  • la démence des parents
  • les désavantages économiques
  • l’hypertension artérielle
  • l’hypercholestérolémie
  • l’isolement social
  • le sexe masculin

Démence : l’importance du gène APOE

De plus, le gène APOE, impliqué dans la production d’une protéine qui aide à diffuser le cholestérol et d’autres types de graisse dans le sang, est aussi un facteur de risque de démence. 159 405 de participants à cette étude en étaient porteurs. Dans les 14 ans qui ont suivi l’étude, 3906 personnes ont développé une démence, soit 2,45%.

L’efficacité du système d’évaluation UKBRDS - avec puis sans prendre en compte le gène APOE - a ensuite été comparée à celle de l’âge seul et à celle des trois autres systèmes d’évaluation. Résultat : la façon la plus efficace de prédire le risque de démence est d’utiliser la grille UKBRDS et la prévalence du gène APOE (ensuite, c’est la grille UKRBS seule, suivie des trois autres systèmes listés).

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