Définition

La tachycardie est une maladie qui fait battre le cœur trop vite. Un cœur en bonne santé bat entre 60 et 100 fois par minute. L’exercice physique, le stress ou la peur peuvent accélérer le cœur, c’est une réaction normale. Avec la tachycardie, le cœur dépasse 100 battements par minute et peut même dépasser les 250.

Le cœur est un muscle creux composé de quatre cavités : les oreillettes gauche et droite, et les ventricules gauche et droit. Ses parois se contractent pour faire circuler le sang dans le corps, comme le ferait une pompe. Le problème, c'est qu'en cas de tachycardie, le l'organe n’est plus capable de pomper le sang efficacement.

La maladie peut survenir dans les cavités du cœur :

  • Lorsqu'elle survient dans les cavités supérieures, on parle de tachycardie supraventriculaire.
  • Lorsqu'elle se manifeste dans les cavités inférieures, les médecins évoquent une tachycardie ventriculaire.

Graphique : tachycardie supraventriculaire, la fréquence cardiaque est supérieure à 200 battements par minute

Définition© Creative Commons

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Chiffres

En France, elle est responsable d'1/4 des 130 000 accidents vasculaires cérébraux diagnostiqués chaque année. La mort subite chez l'adulte notamment est un trouble du rythme ventriculaire (fibrillation ventriculaire ou tachycardie ventriculaire) dans plus de 80% des cas. 50 000 personnes décèdent chaque année de mort subite. Chaque minute qui passe avant l’arrivée des secours, équivalent à 10% de chances de survie en moins, sauf si un témoin sait pratiquer « les gestes qui sauvent ».

Symptômes

Symptômes de la tachycardie supraventriculaire : atriale

  • Essoufflement ou d’insuffisance cardiaque...

Ces symptômes sont surtout décelables par un médecin : 

  • Trouble des contractions au sein des deux oreillettes qui deviennent alors inefficaces.
  • Les oreillettes se contractent à un rythme très rapide : 250 à 350 fois par minute.
  • Rythme trop rapide pour permettre la transmission de chaque impulsion via le nœud auriculo-ventriculaire jusqu’aux ventricules.
  • Chez la plupart des personnes qui ne sont pas traitées, une impulsion auriculaire sur deux atteint les ventricules, entraînant une fréquence ventriculaire d’environ 150 battements par minute.

Symptômes de la tachycardie supraventriculaire : sinusale  

  • Accélération inappropriée du rythme cardiaque dû à une émotion.
  • Le cœur se met à battre plus de 100 fois par minute, de manière synchronisée provoquée par : un effort, le stress, la consommation excessive de substances stimulantes (café, tabac, drogues, alcool, etc.), la fièvre, certains médicaments, l’anémie, une déshydratation ou une hyperthyroïdie.
  • Idem lors d’une crise de panique. L'accélération peut être brutale, mais la décélération est toujours progressive.

Symptômes de la tachycardie ventriculaire dans les cavités inférieures 

  • Fréquence cardiaque d’au moins 120 battements par minute.
  • Palpitations, symptômes cardiaques : essoufflement, angine de poitrine et/ou évanouissement, sensation de faiblesse, mais aussi signes plus sévères tels que : insuffisance cardiaque aiguë, perte de connaissance, voire arrêt cardiaque (s’il existe une maladie cardiaque sous-jacente).

À noter : l’apparition d'un trouble du rythme dans les ventricules est principalement, mais non exclusivement liée à la présence de fibrose, et souvent la conséquence d'un infarctus ayant fabriqué une cicatrice dans le muscle cardiaque.

Il s’agit d’une URGENCE médicale absolue pouvant aboutir à un arrêt cardiaque.

Symptômes des tachycardies jonctionnelles paroxystiques 

  • Accélération du rythme cardiaque qui reste régulier et dont la fréquence dépasse 180 battements/minute.
  • Son début est brutal, sa durée est variable, de quelques minutes à plusieurs heures.
  • Les crises se répètent dans le temps.
  • Étourdissement ou évanouissement, et des douleurs dans la poitrine.
  • Elle peut récidiver.

À noter : il s'agit d'une maladie habituellement bénigne survenant sur un cœur généralement normal.

Causes

La tachycardie peut apparaître pour plusieurs raisons, les plus courantes sont les suivantes :

Les causes cardiaques :

  • Une mauvaise irrigation sanguine du cœur provoquée par une insuffisance coronarienne : athérosclérose.
  • Une maladie des valves cardiaques : valvulopathie.
  • Une maladie touchant le muscle du cœur : cardiomyopathie.

Les causes non cardiaques :

  • Le stress affectif qui va entraîner une augmentation de sécrétion d'adrénaline, et donc une augmentation de la fréquence cardiaque.
  • La consommation de grandes quantités de boissons alcoolisées, caféinées ou de psychotropes.
  • Un effort physique.
  • L'anxiété.
  • Une fièvre.
  • Une déshydratation.
  • Une baisse de l'oxygénation du sang : anémie (par déficit en hémoglobine)
  • Une d'embolie pulmonaire.
  • Une hémorragie.
  • Un état de choc.
  • D'autres pathologies, comme une affection de la glande thyroïde, certaines maladies pulmonaires, un déséquilibre électrolytique peuvent être en cause.

Facteurs de risques ?

  • Un certain nombre de facteurs favorisent l’apparition de troubles du rythme :
  • L’âge avancé.
  • L’hypertension artérielle.
  • L’anémie, les maladies de la thyroïde, une forte fièvre.
  • Les excitants cardiaques dont l’abus de café, la nicotine, l’alcool, certains médicaments, certaines drogues.
  • Les troubles de l’équilibre de certains éléments : en particulier le calcium et le potassium en circulation dans le sang. C’est ce que l’on appelle les troubles hydro-électrolytique s puisque ce sont les ions + et - qui régissent l’influx électrique.
  • Des facteurs psychiques : la dépression ou le stress.
  • Un changement climatique trop brutal, surtout chez une personne âgée (Très rare).

Conseil du Docteur Florian Baptiste : " Ne pas méconnaître les facteurs extracardiaques favorisants des tachycardies supraventriculaires : syndrome d'apnée du sommeil, consommation d'alcool... "

Personnes à risque

  • L'âge augmente le risque de tachycardie : le cœur vieillissant, il devient plus fragile et a davantage de risque de moins bien fonctionner.
  • Les personnes qui ont des parents souffrant de tachycardie ont un risque plus élevé de développer à leur tour cette maladie.
  • Les personnes ayant une maladie au niveau du cœur (du muscle cardiaque, des valves du cœur), une cardiopathie congénitale, de l’angine de poitrine, ou encore un infarctus sont plus à risque, eux aussi, de faire des épisodes de tachycardie.

Contagion

La tachycardie n’est pas contagieuse.

Qui, quand consulter ?

Le traitement de la tachycardie s'étend de la médication à l’ablation.  Votre cardiologue déterminera le traitement qui convient le mieux à votre pathologie.

Le diagnostic des tachycardies, quelles qu’elles soient, est fait par la réalisation d’un électrocardiogramme.

Complications

En fonction du type de tachycardie et de la présence ou non d’une maladie cardiaque, les complications varient.

La tachycardie peut être associée à une insuffisance cardiaque.
La tachycardie notamment ventriculaire est à risque de décès imminent par arrêt cardiaque notamment en cas d’antécédent de perte de connaissance.

Lorsque le cœur ne se contracte pas de façon normale, le flux sanguin n’est pas fluide et il peut se former un caillot, entraînant parfois de graves complications tel que l’AVC.

Examens et analyses

L’exploration minimale de l’activité électrique du cœur au repos se fait à l’aide :

De l'électrocardiogramme ou ECG :

C'est l'examen clé pour le diagnostic des troubles du rythme. Il s'agit d'un examen où des électrodes sont attachées sur le thorax. Les signaux électriques émis par le cœur sont enregistrés et donnent un tracé qui permet de compléter le diagnostic. Cependant, les troubles sont parfois ponctuels et non visibles sur l’ECG. Cet examen peut donc être poursuivi par un test d'effort, un test Holter.

Graphique : électrocardiogramme ou ECG normal

De l'électrocardiogramme ou ECG :© Creative Commons

Crédit : self-made, sources Author : Madhero88 © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Traitements

Traitements de la tachycardie ventriculaire :

La tachycardie ventriculaire est traitée si elle provoque des symptômes ou lorsque les épisodes durent plus de 30 secondes, même en l’absence de symptômes.

  • Des médicaments et des procédures d’ablation qui détruisent les régions anormales des ventricules peuvent être utilisés.
  • L'usage d'un défibrillateur automatique implantable (DAI) est généralement nécessaire. Un DAI est un petit appareil implanté sous la peau. Il a la même fonction qu'un défibrillateur externe, à cette différence près qu'un DAI surveille en permanence le rythme cardiaque et administre, en cas de besoin, une thérapie afin de rétablir un rythme cardiaque normal, et donc prévenir un arrêt cardiaque

Traitements de la tachycardie supraventriculaire

Le traitement a pour objectif de contrôler le rythme de la contraction ventriculaire, restaurer le rythme cardiaque normal et traiter la maladie responsable de l’arythmie.

  • Ralentir le rythme cardiaque : généralement, des médicaments peuvent ralentir les ventricules.
    • Ralentir la propagation des impulsions vers les ventricules : le premier médicament essayé est souvent un inhibiteur calcique.
    • Un bêta-bloquant peut être utilisé.
    • En cas d’insuffisance cardiaque : la digoxine peut être utilisée.
  • Des médicaments peuvent être administrés pour prévenir la formation de caillots sanguins :anticoagulant.
  • Ablation : elle n’a pas pour but, en cas d’échec des médicaments, de directement détruire les courts-circuits responsables des tachycardies.
    Dans de rares cas, lorsque tous les autres traitements de la fibrillation auriculaire sont inefficaces, le nœud auriculo-ventriculaire peut être détruit par ablation. L’ablation utilise généralement des températures très chaudes ou très froides à l’extrémité d’un cathéter inséré dans le cœur pour tuer les tissus.

Tachycardie supraventriculaire : sinusale (non cardiaques)

Il faut d'abord traiter la cause et non obligatoirement ralentir le rythme cardiaque par des médicaments. En cas de tachycardie mal tolérée ou invalidante, il est possible d'avoir recours à certains médicaments :

Les antiarythmiques : soit ils préviennent les crises, soit ils interrompent un accès de trouble du rythme. Ce sont souvent des comprimés ou gélules, mais une injection intraveineuse peut être nécessaire pour agir en cas d’urgence.

Le Docteur Florian Baptiste précise : " Il est très rare d’introduire un traitement médicamenteux pour une tachycardie sinusale. Les antiarythmiques sont le traitement des tachycardies supraventriculaires. "

Prévention

Conseils pratiques :

  • Si vous êtes fumeur, arrêtez au plus vite !
  • Veillez toujours à avoir assez d’activité physique, comme une petite marche de 30 à 40 minutes 3 fois par semaine.
  • Modérez votre consommation d’excitants tels l’alcool, le thé ou le café !
  • Reposez-vous et détendez-vous si besoin ! Prenez le temps de vivre car la fatigue et le stress facilitent aussi les troubles rythmiques.

Si vous sentez que votre coeur s'emballe, il existe quelques réflexes pour vous permettre de vous calmer immédiatement. En effet, en cas de palpitations, le Pr Claude Le Feuvre, cardiologue à l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, conseille de s'asseoir et respirer lentement et profondément, en laissant son ventre se gonfler à chaque inspiration. Une respiration lente et régulière pendant quelques minutes devrait permettre au rythme cardiaque de revenir à la normale. En pratique, la respiration influence le système nerveux autonome qui régule le rythme cardiaque. Ainsi, lorsqu’on inspire, le rythme cardiaque s’accélère légèrement et lorsqu’on expire, le cœur ralentit. 

Il existe également des remèdes naturels pour calmer vos palpitations. Si vous n'avez pas d'antécédent cardiaque, vous pouvez vous servir une infusion d'aubépine. Afin de soulager les palpitations bénignes sur un coeur sain, certaines plantes, comme l’aubépine, sont en effet réputées pour avoir un effet calmant. Son usage dans les troubles cardiaques liés à la nervosité est globalement reconnu par les autorités sanitaires. L’avantage de cette plante est qu’elle n’a pas de contre-indications particulières. Il vous suffit de verser 1 à 2 cuillères à café de fleurs sèches d’aubépine dans une tasse d’eau bouillante, 2 à 3 fois par jour. Au moins 6 semaines de traitement sont nécessaires avant que les effets positifs ne se fassent ressentir.

Concernant votre traitement :

  • Suivez scrupuleusement votre prescription et ne l’arrêtez pas sans avis médical ! Attention à l’automédication. Certains médicaments (comme les laxatifs) peuvent favoriser les troubles du rythme ou interférer avec votre traitement.
  • Demandez toujours l’avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien. Quand un symptôme persiste ou réapparaît : douleur, essoufflement, vertige, malaise, consultez sans tarder !

Sites d’informations et associations

Site d’information :

MSD : troubles du rythme cardiaque fibrillation auriculaire et flutter auriculaire 

Association :

Fédération française de cardiologie : Les maladies cardiovasculaires, les pathologies cardiovasculaires, les troubles du rythme cardiaque 

Sources

https://eurekasante.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/troubles-rythme-cardiaque.html?pb=tachycardie-bradycardie#kfU61u4yFxi9CpQS.99

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2009-09/ald_5_gm_troubles_du_rythme_web.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tachycardie#Causes_cardiaques_(hors_troubles_de_rythme)