Eviter de revivre le scénario de l’hiver 2022. Après les difficultés d’approvisionnement de certains médicaments rencontrées l’an dernier, l’objectif du plan "hivernal" 2023-2024, de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), est clair.
Mardi 3 octobre, l’agence du médicament a activé son plan d'action destiné à lutter contre les pénuries de médicaments et les ruptures de stocks qui ont émaillé l’hiver précédent.
L'an passé, dans un contexte de triple épidémie de Covid-19, de grippe et de bronchiolite, la France s’était heurtée à des tensions d’approvisionnement, sur des périodes plus ou moins longues. Les ruptures de stock concernaient des médicaments couramment consommés, comme certains antibiotiques, des corticoïdes et du paracétamol.
Sécuriser l’accès aux soins cet hiver
Elaboré en lien avec les associations de patients, les représentants des professionnels de santé et l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement, ce plan hivernal "anti pénuries" vise donc à déjouer ces difficultés passées, en jouant la carte de l’anticipation, avec l'ambition de "limiter les tensions sur certains médicaments majeurs de l’hiver et de "sécuriser la couverture des besoins pour les patients".
Ce plan se basera sur l’appréciation de trois indicateurs, selon l’ANSM :
-les données épidémiologiques de Santé publique France (suivi du nombre de consultations médicales, nombre de passages aux urgences, nombre d’hospitalisations pour certaines pathologies comme le Covid-19, grippe, bronchiolite, etc.)
-les données de l’ANSM sur les approvisionnements : suivi des stocks et des approvisionnements des laboratoires, des grossistes-répartiteurs et des officines, suivi des ventes en pharmacie, etc.
-les données de terrain : remontées des difficultés rencontrées par les professionnels de santé et les patients.
Prévenir les ruptures de stock
L’ensemble de ces données permettront de prévenir les ruptures de stock, en jouant sur les importations de médicaments initialement destinés à d’autres marchés, les ajustements du circuit de distribution ou la mobilisation de préparations magistrales. Le tout dans l'objectif de garantir l’accès aux soins et le "suivi de leur traitement" par les patients pendant toute la période hivernale, précise encore l’Agence du médicament.
Renforcer le suivi des médicaments consommés en hiver
Autre piste destinée à éviter les tensions d’approvisionnement : le suivi renforcé de certains médicaments clés en hiver, à savoir :
-des antibiotiques (amoxicilline / amoxicilline-acide clavulanique)
-des médicaments contre la fièvre (paracétamol)
-des corticoïdes administrés par voie orale (prednisone, prednisolone)
-des médicaments contre l’asthme (corticoïdes et bronchodilatateurs administrés par voie inhalée comme le fluticasone et le salbutamol).
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