Covid long : le brouillard cérébral ne serait pas lié à une inflammationAdobe Stock
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Vous arrive-t-il parfois de vous sentir embrumé, perdu, désorienté et déconcentré ? Il se pourrait que vous souffriez de “brouillard cérébral”. Ces symptômes sont fréquents chez les personnes stressées, en période de ménopause, en état d’épuisement ou chez les patients atteints d’un cancer. Les personnes atteintes de Covid long rapportent également ces troubles.

L’Association d’oncologie médicale et de radiothérapie du CHU de Limoges définit le brouillard cérébral comme un “dysfonctionnement cognitif” qui peut “entraîner de graves répercussions sur la qualité de vie de ces personnes”.

Brouillard cérébral et Covid long : pas de neuroinflammation

Le 10 novembre 2023, une nouvelle étude sur le brouillard cérébral dû au Covid long a été publiée dans la revue scientifique JAMA Network Open. D’après ses auteurs, cet état de désorientation, chez les personnes souffrant de Covid long, n’est pas dû à une neuroinflammation ou à une dysfonction de la barrière hémato-encéphalique. Cette découverte devrait aider la recherche à mieux comprendre ce qui cause le brouillard cérébral post-Covid.

“Notre étude suggère que les interventions visant à apaiser l’inflammation du cerveau n’aident probablement pas les personnes atteintes de Covid long”, résume la professeure de médecine à l’école de médecine de Yale (États-Unis) Shelli Farhadian. Depuis de nombreuses années, la professeure Shelli Farhadian et le professeur de neurologie Gilbert H. Glaser étudient les anomalies neurologiques dues au virus du Sida. Pour cela, le liquide céphalo-rachidien offre une fenêtre directe sur le cerveau.

Covid long : a priori, pas de dysfonctionnement neurologique

“Le liquide céphalo-rachidien est le seul endroit du système nerveux facilement accessible. Cette zone peut nous apprendre - et nous a déjà appris - beaucoup de choses à propos du cerveau et à propos des personnes atteintes d’autres infections et maladies inflammatoires comme la sclérose en plaques, le VIH et la maladie de Parkinson”, développe Shelli Farhadian.

Plus précisément, les scientifiques observent les protéines et les cellules dans le liquide céphalo-rachidien afin de voir s’il y a un dysfonctionnement neurologique (cela inclut les activités immunitaires anormales et les détériorations de la barrière hémato-encéphalique). À la fin de l’année 2020, les chercheurs ont commencé à recruter des personnes indiquant souffrir de symptômes neurologiques ou psychiatriques dus au Covid long. Si les scientifiques doivent se fier à des symptômes “auto-diagnostiqués”, c’est qu’il n’existe aujourd’hui pas de critères diagnostiques établis pour le Covid long.

Covid long : pas d’anomalies dans le liquide céphalo-rachidien

Tous les participants ont accepté de fournir des échantillons sanguins et de subir une ponction lombaire afin que les chercheurs puissent collecter du liquide céphalo-rachidien. Grâce à ces échantillons, les chercheurs ont pu mesurer les niveaux de protéines inflammatoires (les cytokines), les cellules immunitaires, ainsi que la néoptérine, un autre marqueur d’inflammation.

Les scientifiques n’ont trouvé aucune différence significative entre le groupe expérimental et le groupe contrôle : en ce sens, une neuroinflammation ou une dysfonction de la barrière hémato-encéphalique ne sont probablement pas les causes des symptômes neuropsychiatriques associés au Covid long. Grâce à cette découverte, les chercheurs peuvent désormais se concentrer sur les autres causes potentielles du brouillard cérébral.

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