Cancer de la peau : quels sont les signes d’alerte ? Adobe Stock
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"Les cancers de la peau sont parmi les plus fréquents des cancers avec près de 60 000 nouveaux cas par an en France, dont près de 7 500 mélanomes", estime la Ligue contre le Cancer. On distingue les mélanomes et les carcinomes.

Les mélanomes sont les moins fréquents, mais les plus graves. Ils se développent aux dépens des mélanocytes, cellules qui fabriquent les pigments cutanés et sont situés dans la partie profonde de l’épiderme.

En revanche, les carcinomes se développent aux dépens des cellules superficielles de l’épiderme. Ils sont de deux types : les carcinomes basocellulaires, les plus fréquents et les carcinomes spinocellulaires. Ces lésions sont moins agressives que le mélanome.

On rappelle que le plus grand facteur de risque de cancers de la peau est l’exposition prolongée et/ou répétée au soleil. Les rayons ultra-violets modifient la structure des cellules de la peau. En atteignant la peau, les UVA et les UVB agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des dommages irréversibles dans les gènes des cellules exposées. Medisite fait le point sur les symptômes d'alerte.

Une tache qui apparaît : premier signe du mélanome

L’apparition d’une petite tache sombre est le premier signe du mélanome* (le deuxième étant la modification d’un grain de beauté, 20% des cas de cancer de la peau).

Ce qui doit vous alerter : une petite tache sombre qui apparait sur une peau saine. Elle peut se développer n’importe où sur le corps (cuir chevelu, entre les orteils, assez fréquemment sur le tronc chez l’homme, sur les jambes chez la femme).

Que faire ? Comme toujours, en cas de doute, consulter votre médecin. Mais aussi, pour les personnes à risque**, pratiquer régulièrement un auto examen de leur peau. C'est-à-dire observer attentivement sa peau de la tête aux pieds, avec un miroir ou en se faisant aider par quelqu’un pour les zones difficiles. Un examen fait correctement prend environ 15 minutes. De plus, il est conseillé aux personnes à risque de consulter un dermatologue une fois par an.

*Le mélanome est le type de cancer de la peau le moins fréquent, mais le plus grave puisqu'il peut entraîner des métastases. Il touche plus de 9000 personnes chaque année et a été responsable de 1620 décès l’année dernière en France. Il est associé à une anomalie de croissance des mélanocytes, cellules de l’épiderme (couche externe de la peau) qui sécrète la mélanine.

**Les personnes les plus à risque du cancer de la peau sont celles à la peau claire, ayant déjà beaucoup de grains de beauté (plus de 50), avec des antécédents de mélanome dans la famille ou ayant déjà fait un mélanome.

Un grain de beauté pas comme les autres : attention !

Nous avons tous des grains de beauté, mais les regardons-nous assez ? En effet, le mélanome peut se présenter comme un grain de beauté. Il s'agit d'un cancer rare, mais grave puisqu'il peut entraîner des métastases et avoir une issue fatale.

Ce qui doit vous alerter : Un grain de beauté qui se modifie. "On parle du grain de beauté « vilain petit canard » parce qu’il est plus moche que les autres", indique le Dr Damien Giacchero, dermatologue au CHU de Nice. Pour vous aider à repérer le grain de beauté "à risque", apprenez la règle ABCDE.

A comme Asymétrie, B comme Bords irréguliers, C comme Couleur non homogène (plusieurs couleurs : noir, marron, rouge, blanc ou bleu), D comme Diamètre (un diamètre supérieur à 6 mm), E comme Évolution (changement de forme, de taille, d’épaisseur, de couleur). Ce dernier critère étant le plus important.

Que faire ? La présence d’un ou plusieurs de ces critères ne signifie pas forcément que l’on ait un mélanome, mais il ne doit jamais être ignoré. En cas de doute, demandez à votre médecin traitant de regarder la lésion qui vous semble suspecte. "Dans la plupart des cas, ce n’est pas méchant, il suffit que le grain de beauté soit retiré. Si par contre on laisse traîner trop longtemps la lésion, il y a un risque de développer des métastases donc le traitement est plus difficile" prévient le dermatologue.

Une croûte qui saigne : surveillez !

Troisième type de cancer de la peau : le carcinome épidermoide* (ou "spinocellulaire"). Peu fréquent (20% des cas de cancers cutanés), il reste dangereux puisqu’il peut parfois entraîner des métastases.

Ce qui doit vous alerter : Une croûte qui bourgeonne, peut saigner, qui persiste. Souvent ce cancer se développe sur les zones exposées au soleil (tête et cou, décolleté, haut du corps, avant- bras, mains) mais il peut aussi se manifester au niveau de la bouche et des organes génitaux. Les peaux claires sont plus à risque.

Que faire ? Si vous la détectez, consultez votre médecin traitant. Il vous orientera vers un dermatologue. Détecté précocement, ce type de cancer induit un traitement chirurgical simple, généralement réalisable sous anesthésie locale et empêchant l’extension métastatique. Par ailleurs, protégez toujours votre peau du soleil avec une crème adaptée.

*Le carcinome épidermoide se développe dans la couche médiane de l’épiderme (couche externe de la peau).

Une lésion avec de petites papules : un signe caractéristique de cancer de la peau

Le plus fréquent des cancers de la peau est le carcinome baso-cellulaire* (70% des cas). Il est moins grave puisqu’il ne donne pas de métastases (dans la majorité des cas). Ce qui ne l’empêche pas de détruire les tissus d’où l’intérêt de son dépistage.

Ce qui doit vous alerter : "La lésion est assez caractéristique avec des petites papules qui grossissent, croûteuses, en relief, d'aspect cicatriciel" indique le Dr Caroline Robert. La lésion est aussi de couleur rouge ou rosée. "C’est un cancer plus fréquent chez les personnes de plus de 65 ans. Il se localise le plus souvent sur les parties exposées au soleil (visage, cou, épaule, avant-bras, mains)" précise le Dr Damien Giacchero.

Que faire ? Consultez votre médecin si vous observez ce symptôme ou si avez un doute sur une plaie qui ne cicatrise pas, un bouton ou une croûte qui persiste et se modifie. Par ailleurs, protégez toujours votre peau du soleil avec une crème adaptée à votre peau.

*Le carcinome baso-cellulaire est associé à une croissance incontrôlable des cellules basales situées dans l’épiderme, couche externe de la peau.

Mal de dos, maux de tête : quand la maladie est avancée

À un stade avancé, le cancer de la peau peut entraîner des douleurs. "Les douleurs dorsales et les maux de tête qui peuvent être ressentis sont liés à la présence de métastases dans les os, au niveau cérébral ou dans les ganglions", explique le Dr Damien Giacchero.*

"Les symptômes vont également dépendre de l'endroit où le mélanome s'est propagé dans le corps, souligne l'association britannique Macmillan Cancer Support. Certains vont notamment montrer que le mélanome affecte le système digestif. On cite la présence de sang dans les selles, la douleur au ventre ou les vomissements".

Sachez qu’il est très rare qu’un cancer cutané se révèle d’emblée au stade métastatique. Les autres symptômes cités dans cet article permettent son dépistage précoce et améliorent son traitement.

Sources

Détection précoce des cancers de la peau, Institut national du cancer

Cancer de la peau : les mélanomes, Société française de dermatologie

https://www.ligue-cancer.net/article/26105_cancer-de-la-peau

Merci au Dr Damien Giacchero, dermatologue au CHU de Nice.

Vidéo : La cancer de la peau - Mélanome

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