Définition : qu'est-ce que le condylome ?

Les condylomes génitaux sont également appelés verrues génitales. Il existe des infections persistantes à HPV oncogènes, mais nous ne parlerons dans ce guide que des condylomes acuminés, qui sont des verrues génitales.

On peut les trouver chez l’homme aussi bien que chez la femme et ce sont des infections transmissibles sexuellement. Il s’agit d’une IST assez courante. Ces condylomes sont dus aux papillomavirus humains et se manifestent sous forme de petites verrues au niveau des organes génitaux, encore appelées de manière imagée, « crêtes de coq ». Les condylomes se transmettent par contact direct avec la peau.

Condylome chez l’homme

Chez l’homme, il se développe sur le gland, le frein, le prépuce, l’orifice urinaire et l’anus (voire parfois directement à l’intérieur du rectum). Il est généralement indolore, mais peut provoquer des démangeaisons.

Condylome chez la femme

Le condylome se manifeste sur le col, dans le vagin, sur la vulve, le périnée, les grandes ainsi que les petites lèvres. Il peut également se développer sur la région qui entoure l’anus. La verrue génitale se manifeste parfois des années après la contamination. C’est une infection indolore qui peut entraîner des démangeaisons lors des rapports sexuels.

Il existe différents types de condylomes :

  • Les condylomes acuminés,  qui ont l’apparence de masses rosâtres ou blanchâtres. Ils sont très contagieux, mais pas dangereux.
  • Les condylomes papuleux, qui ont l’apparence de boutons secs de la même couleur que la peau. 
  • Les condylomes plans, généralement invisibles à l’œil nu, qui peuvent avoir l’apparence de taches rosées.

Schéma : anatomie du système reproductif humain

Condylome chez la femme© Istock

Les chiffres du condylome

Une partie des papillomavirus humains sont oncogènes, c’est-à-dire qu’ils sont à l’origine de certains types de cancers en particulier : la quasi-totalité des cancers du col, 85 % des cancers anaux et 40 % des cancers de la vulve, du vagin et du pénis. Il est donc primordial de se faire dépister régulièrement. C’est l’objet du frottis pour le dépistage des dysplasies et du cancer du col.

Quels sont les symptômes du condylome ?

Les condylomes ont des symptômes « visuels ». Ils ressemblent à des verrues lorsqu’elles se trouvent sur les organes génitaux externes (vulve, pénis, scrotum …), le périnée et l’anus. Ils peuvent également être présents dans la bouche, les cordes vocales et le larynx, sur l’urètre, le vagin ou le col de l’utérus. Les symptômes se surviennent parfois que des années après la contamination.

Les condylomes peuvent également être plats, surélevés, de couleur rose ou grise. Parfois, les symptômes se traduisent également par des démangeaisons ou de petits saignements lors des rapports sexuels.

Quelles sont les causes du condylome ?

Les virus responsables des condylomes sont de deux types :

  • Les HPV à faible risque de cancer, responsables de lésions bénignes externes (condylomes).
  • Les HPV à haut risque de cancer, responsables de lésions précancéreuses et cancéreuses du col utérin, du vagin, de la vulve, du pénis ou de l'anus.

Une vie sexuelle active avec de nombreux partenaires sexuels, ayant débuté très tôt, des rapports non protégés, et les MST favorisent la contamination par les papillomavirus.

Illustration : papillomavirus à l'entrée du col de l'utérus

Quelles sont les causes du condylome ?© Creative Commons

Condylome : quels sont les facteurs de risques ?

Certains facteurs favorisent la transmission d’un papillomavirus humain comme :

  • De petites lésions de la peau, des défenses immunitaires affaiblies et la présence d’une inflammation. 

  • Le tabagisme affaiblit la résistance immunitaire des patients. Les fumeurs ont donc plus de risque de développer certaines pathologies. 
  • L'usage de drogues, la prise de certains médicaments immunosuppresseurs.
  • Les papillomavirus sont résistants aux écarts de température, au froid, à la chaleur …

Condylome : qui sont les personnes à risque ?

N’importe qui peut développer des condylomes. Hommes comme femmes sont concernés par cette maladie.

Combien de temps peut-on souffrir d'un condylome ?

 Il n'y a pas de durée particulière. 

Contagion : comment se transmettent les condylomes ?

Les verrues génitales sont très contagieuses. Un rapport sexuel non protégé ou des peaux en contact suffisent à transmettre les condylomes. Il vaut mieux, en cas de suspicion, ne plus avoir de rapport sexuel tant que les verrues ne sont pas soignées.

Condylome : qui, quand consulter ?

À la suite d’une relation sexuelle à risque non protégée ou si le patient constate la présence de verrues sur ses organes génitaux, il faut consulter un médecin pour passer les tests de dépistage.

Quelles sont les complications du condylome ?

Il est important de traiter ses condylomes le plus rapidement possible. En effet, certains types de papillomavirus sont associés au cancer du col de l’utérus, au cancer de la vulve, au cancer de l’anus voire au cancer du pénis (dans des cas beaucoup plus rares). Certaines verrues peuvent avec le temps se transformer en lésions précancéreuses puis en cancer. Il est important d’effectuer des frottis du col utérin afin de détecter un possible cancer et donc de le traiter avant qu’il ne se développe.

Les condylomes quand ils sont nombreux peuvent également occasionner des problèmes lors d’un accouchement. Les enfants nés d’une mère portant des condylomes peuvent en présenter dans la gorge ou dans l’arbre respiratoire. Si c’est le cas, cela demande une prise en charge chirurgicale immédiate.

Condylome : examens et analyses

Les frottis de dépistage permettent de détecter les lésions précancéreuses du col de l’utérus, et donc de faire diminuer de manière très importante le nombre de cas de cancer du col de l’utérus.

Les outils de dépistage s'échelonnent sur différents niveaux :

  • l'examen génital complet ;
  • l'examen du col chez la femme ;
  • l'anuscopie pour les deux sexes.

Tous ces outils de dépistage peuvent être complétés par des biopsies (prélèvements de tissu) qui permettront de déterminer s’il y a une atteinte précancéreuse ou cancéreuse des tissus infectés par un HPV oncogène.

Le traitement des condylomes

Certaines verrues génitales peuvent diminuer voire même, disparaître sans aucune intervention. Pour les autres cas, le traitement va dépendre du type, de l’emplacement et de la taille du condylome.

Généralement, le traitement médical va permettre de faire disparaître les lésions visibles le plus rapidement possible, tout en réduisant le risque de contagion et de transmission. Le médecin va alors traiter les conséquences (le condylome) et non la cause (papillomavirus). C’est pourquoi il existe un risque de récidive.

Traitement médicamenteux

Les patients infectés peuvent appliquer une crème sur les lésions externes, durant quatre mois maximum. Cette crème doit stimuler le système immunitaire, entraînant ainsi la disparition des condylomes. Si ce traitement échoue, d’autres remèdes plus anciens peuvent être essayés.

Traitements chirurgicaux

Si le cas le réclame, les verrues génitales peuvent être retirés au laser, par cryothérapie (brûlées avec de l’azote liquide) ou à l’électrocoagulation (un courant électrique est utilisé pour brûler les verrues).

Photo : pistolet de cryothérapie médicale

 Traitements chirurgicaux© Creative Commons

© CC - Auteur : Warfieldian - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en

Condylome : peut-on le prévenir ?

"Il faut faire la différence entre prévention et précaution. La prévention consiste à prévenir l'apparition de ces verrues, la précaution consiste à contenir leur propagation" nous indique la gynécologue Odile Bagot.

Les verrues génitales se transmettent au contact de la peau. Il est difficile de prévenir la contamination. L’idéal serait alors de stopper toute relation sexuelle avant d’être totalement soigné de ses condylomes. Des études sur différents vaccins seraient en cours.

Comment éviter d'attraper des condylomes ?

La réponse de la gynécologue Odile Bagot :

« La meilleure prévention est la vaccination. Elle protège à 100 % des condylomes acuminés et à plus de 90 % des HPV oncogènes responsables des dysplasies et du cancer du col. Actuellement seules les filles et jeunes femmes sont vaccinées, mais une réflexion est en cours pour la vaccination des garçons. »

Un dépistage régulier effectué par un gynécologue peut être une bonne manière de prévenir la propagation. Les femmes sont alors mieux loties puisque leur suivi gynécologique leur permet un dépistage fréquent. Les frottis du col permettent de détecter les virus responsables et d'éventuelles dysplasies, lésions induites par les GPV et susceptibles d’évoluer vers le cancer du col. Les hommes sont souvent victimes de récidives car ils sont moins bien suivis.

Sites d’informations et associations sur le condylome

Sources

Merci au Dr. Odile Bagot, spécialiste en gynéco-obstétrique et psychosomaticienne. Elle a publié deux guides visuels aux éditions Mango : Vagin & Cie, on vous dit tout et Ménopause, pas de panique ! On peut la retrouver sur le blog de Mam Gynéco et sur sa page Facebook.

Virus du papillome humain, Santé Canada. 

Infections à papillomavirus, Santé Publique France. 

Que sont les condylomes ?, Clinique l'Actuel.