steak de boeuf sur la table en bois©iStockIstock
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La viande rouge

"Une consommation extrême de viande rouge (plus de 500g par semaine) est associée à une petite augmentation du cancer colorectal de l'ordre de 15%" informe le Dr Jean-Michel Lecerf. Les mécanismes qui expliquent cette toxicité de la viande rouge consommée en excès sont en partie compris. " Le fer jouerait un rôle" explique le Pr Lecerf, chef du service nutrition à l'Institut Pasteur de Lille. Lors de la digestion, le fer réagit avec les lipides et produit des aldéhydes, des composés chimiques cancérogènes.

Il existe des facteurs atténuants le risque d'une consommation importante de viande rouge : la combinaison avec des aliments riches en polyphénols, surtout des fruits et légumes, la préparation de la viande en marinade ou au vin et le fait de consommer des produits laitiers, du calcium et de la vitamine E (que l'on trouve en grande quantité dans les huiles végétales, de tournesol par exemple). Autant d'aliments qui bloquent l'effet cancérogène.

En conclusion: si vous aimez la viande rouge, pas de raison de vous en priver mais 1 ou 2 fois par semaine suffit, en association avec des légumes.

Les gâteaux

"Une alimentation très raffinée peut avoir pour effet un déséquilibre de la flore intestinale, elle-même à l'origine d'une inflammation de bas-grade. Celle-ci est impliquée dans un certain nombre de pathologies : diabète, obésité..." indique le Pr Jean-Michel Lecerf.

L'ingestion de sucres rapides entraîne également une augmentation de la production d'insuline, elle-même à l'origine de la sécrétion d'une autre molécule, Insuline-like Growth Factor (IGF), qui stimule la croissance des cellules, y compris cancéreuses et aussi la production de facteurs d'inflammation des muqueuses. "Il n’y a pas d'effet cancérogène direct des sucres et il n'y a pas de données épidémiologiques sur le sur-risque du cancer du côlon si ce n'est via l'obésité" précise le Pr Lecerf.

Le saucisson

Amateurs de saucisson et pâté, rassurez-vous. La consommation de charcuterie pose problème au-delà de 50g de charcuterie par jour. "Une consommation supérieure à 50g de charcuterie par jour est associée à une petite hausse du risque de cancer colorectal, de l'ordre de 15 à 20%. Ce qui explique cette hausse du risque ?

"Comme pour la viande rouge est incriminé le fer. Les nitrosamines jouent certainement un rôle également" explique le Pr Lecerf. Les nitrosamines, dues à la transformation des nitrites et des nitrates pendant la digestion, sont en effet cancérigènes. Là-encore, ce risque est très diminué par la consommation de vitamine E, calcium et polyphénols. "Tout cela encourage une alimentation variée" souligne le Pr Lecerf.

Les frites

Un excès de graisse est nocif pour le système digestif. "L'excès de graisses (alimentation constituée de 40% de lipides et 15-20% d'acides gras saturés) est responsable d'un déséquilibre du microbiote intestinal" informe le Pr Lecerf. Le déséquilibre au sein du microbiote peut entraîner une inflammation chronique. Celle-ci favorise de nombreuses maladies : diabète, obésité, cancer, maladies neuro-dégénératives...

Du poulet grillé

Une consommation importante de viandes grillées (viande poêlée, plancha et surtout barbecue) a été liée à une augmentation du risque de cancers gastro-intestinaux. La combustion libère des substances chimiques cancérogènes, notamment des amines hétérocycliques pour les viandes grillées ou poêlées et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (Benzo[a]pyrène) lors de la cuisson au barbecue.

"Mieux vaut privilégier les cuissons douces, la cuisson mijotée par exemple" informe le Pr Lecerf.

La crème glacée

Certains émulsifiants* (notamment E466, E433), additifs alimentaires utilisés par l'industrie agro-alimentaire pour donner plus de texture aux aliments, seraient nocifs pour nos intestins.

Des études menées sur des modèles animaux ont montré que les additifs alimentaires perturbent la flore intestinale et entraînent une inflammation de la paroi intestinale. Cette inflammation de bas grade peut entraîner un cancer. Cela doit encore être démontré chez l'homme mais la prudence est de mise.

*Le E433 et E466 peuvent par exemple se retrouver dans la mayonnaise, les vinaigrettes, les desserts lactés ou les crèmes glacées.

L'aspartame

Quelques études suggèrent chez l'animal que les édulcorants* pourraient modifier le microbiote intestinal" indique le Pr Lecerf. " Cette perturbation du microbiote est à l'origine d'une inflammation de bas grade, impliquée dans le développement de pathologies comme le diabète" explique-t-il. Ces données doivent être confirmées chez l'homme.

*sucralose, aspartame, acésulfame-potassium, neotame, alitame, cyclamate, saccharine.

Sources

Remerciements au Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition à l'Institut Pasteur de Lille

Vidéo : Cancers : les 3 symptômes les plus fréquents

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