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Ils ont mauvaise presse et pourtant, les sodas sucrés continuent à être largement consommés par les Français, en particulier les adolescents. Avec un packaging attrayant, des arômes (de synthèse) et des bulles qui émoustillent le palais et des campagnes de communication chiadées, les boissons gazeuses sucrées, les fameux sodas, séduisent facilement les jeunes générations, parfois dès le plus jeune âge. Un pouvoir d’attraction qui peut transformer une habitude, a priori insouciante, en addiction nocive pour la santé.

Les sodas sucrés, des bombes de calories

Car derrière l’image "cool" renvoyée par ces breuvages, se cache une kyrielle de risques pour la santé de ses adeptes, liées à sa composition. Les boissons gazeuses sucrées sont régulièrement accusées d’être bourrées de sucres. A raison : boire un litre de certaines marques de soda équivaut à avaler presque 20 morceaux de sucre. Rapporté à la canette, le consommateur ingurgiterait environ six morceaux de sucre, rappelait 60 millions de consommateurs, dans une enquête sur le sujet.

A ce rythme-là, il est aisé de dépasser la limite quotidienne d’apport en sucre recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Celle-ci fixe l’apport en sucres libres (sucres ajoutés et sucres naturellement présents dans les fruits) à moins de 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant (soit 6 morceaux de sucre par jour pour les adultes et 3 morceaux pour les enfants). A noter que pour la santé, l’OMS préconise idéalement de le réduire cet apport en sucre à moins de 5% de la ration énergétique totale, soit à 25 grammes environ par jour.

Dans la lignée de ces recommandations, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) conseille de "ne pas consommer plus de 100 g de sucres totaux par jour (hors lactose et galactose) et pas plus d’une boisson sucrée (en privilégiant les jus de fruit)". Or, dans les faits, on en est loin : 20 à 30 % des Français dépassent allègrement ce plafond, selon l’anses.

Boissons gazeuses sucrées : un risque de surpoids et de diabète

Or les ravages de l’excès de sucre sur l’organisme ne font plus mystère : les sucres, en particulier sous forme liquide, et donc notamment dans les sodas, favorisent la prise de poids. Une association explicitement soulignée dans un rapport de l’anses en 2016.

Siroter en excès ce type de boissons pétillantes sucrées a pour effet d’augmenter le taux de lipides dans le sang (triglycéridémie).

La consommation régulière des sodas comporte également un risque cardiovasculaire : l’excès de sucre augmente le risque de surpoids et d’obésité, facteur favorisant de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. A ce tableau noir s’ajouterait un risque possible de cancer, comme l’a suggéré une étude parue en 2019 dans le British Medical Journal.

Soda sucré : plus on en boit, plus on est à risque de dépression

Sur le plan cognitif aussi, ces boissons formeraient un cocktail toxique. Une nouvelle étude sud-coréenne, parue le 9 août dans la revue Scientific Reports, met en garde contre un risque de dépression liée à la consommation des sodas sucrés.

Les chercheurs ont mené une analyse longitudinale des données d’une cohorte de 87 115 adultes coréens, âgés de 32 à 46 ans, dont 64,2 % d’hommes. 28,9 % des participants avaient une consommation de sodas sucrés supérieure à une portion par semaine.

Après six ans de suivi, les résultats font état d’une augmentation du risque de symptômes dépressifs, proportionnelle à la consommation de boissons gazeuses sucrées. "14,9 % des participants ont développé des symptômes dépressifs, surtout dans les rangs des plus gros consommateurs de sodas", pointe l’étude.

Cette tendance observée était plus marquée chez les jeunes, connus pour être de fervents amateurs de sodas dans le pays.

Dépression : l’excès de fructose en cause ?

Comment expliquer cet impact sur la psyché ? Les chercheurs ne s’expliquent clairement pas cette relation. Les troubles métaboliques tels que l'obésité, la résistance à l'insuline et le diabète pourraient être liés, mais ils ne seraient pas les seuls coupables.

Autre piste évoquée, les grandes quantités de sucre et de sirop de maïs fructose, présentes dans ces boissons. "Des preuves en laboratoire provenant de [modèles] de rats ont montré qu'une consommation élevée de fructose pendant la préadolescence augmentait les comportements anxieux et dépressifs à l'âge adulte", rappelle Sung Keun Park, principal auteur de l’étude.

A noter qu’en plus d’être plus sujets aux symptômes dépressifs, l’étude a montré que les plus gros buveurs de sodas (qui buvaient plus de cinq portions par semaine) présentaient d’autres facteurs de risque santé, à des niveaux supérieurs aux groupes qui consommaient moins de ces boissons.
Dans le détail, ils avaient une glycémie à jeun supérieure aux autres groupes. Leur indice de masse corporel, leur consommation d'alcool et de tabac était également plus élevés. Ils avaient aussi tendance à avoir un apport calorique quotidien supérieur aux autres et plus d’hypertension artérielle.

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